Bulletin ACE Septembre 2017 —
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Bulletin ACE Septembre 2017

Chers lecteurs, chères lectrices,

Le Réseau du savoir électoral ACE fait la promotion de processus électoraux crédibles et transparents en mettant l’accent sur la durabilité, le professionnalisme et la confiance dans le processus électoral. ACE offre une grande variété de services liés au savoir électoral, à l’assistance et au renforcement des capacités.
L’édition française du bulletin d’information d’ACE de 2017 met en lumière:

•   Des questions pertinentes posées sur le réseau des experts et qui ont récemment été traduites en français;
•   Les dernières mises à jour sur l’encyclopédie d’ACE;
•   Les nouvelles publications et ressources des organisations partenaires d’ACE.

Nous vous remercions de lire le bulletin d’information en Français de 2017 et de prendre part au projet ACE. Nous attendons avec impatience vos contributions au réseau !

Cordialement,

Le Réseau du savoir électoral ACE

 

L’équipe du projet ACE cherche à continuellement améliorer le site Web d’ACE pour vous offrir du contenu pertinent et à jour, ainsi qu’une expérience agréable en tant qu’utilisateur. Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir prendre quelques minutes pour remplir ce court sondage afin de nous aider dans notre démarche.

 

 

Les femmes et les élections : entretien avec Mme Halima Ismail, présidente de la commission électorale nationale indépendante de Somalie 

Entretien mené par Razan Masad, Projet régional d’assistance électorale du PNUD au Moyen-Orient et en Afrique du Nord


ACE est heureux de partager son entretien avec Halima Ismail, la première présidente de la commission électorale nationale indépendante de Somalie et la seule femme à occuper ce poste dans le monde arabe. Dans cet entretien, Mme Ismail nous explique comment sa carrière auprès des femmes de la société civile l’a menée à être la première personne — et la première femme — à occuper le poste de présidente de la commission électorale de Somalie. Elle nous donne un aperçu des défis auxquels elle doit faire face en tant que femme dans le domaine, et partage avec nous sa vision pour consolider le rôle des femmes dans le processus électoral et améliorer la gestion du processus électoral en Somalie.

1. Comment votre carrière dans le développement a-t-elle débuté et comment vous a-t-elle menée là où vous êtes aujourd’hui ?

Mon travail dans ce domaine est parti d’une simple idée : avoir un rôle actif dans la société civile, à une époque où mon pays en avait terriblement besoin. Après la guerre civile qui a frappé la Somalie en 1990, et dont les principales victimes étaient des femmes et des enfants, un groupe de femmes somaliennes s’est formé pour élaborer un plan d’action pour la République de Somalie. Mon rôle en tant que coordonnatrice régionale de cette organisation m’a enseigné la puissance de la société civile dans la société, autant à travers les jeunes que les femmes, mais surtout les femmes. Je me suis ensuite jointe aux opérations des Nations Unies en Somalie, où j’ai été spécialiste politique dans le processus de réconciliation et dans la création de conseils régionaux et locaux basés sur la participation des femmes à la vie politique et aux processus décisionnels.

2. Comment votre participation en politique et dans le domaine des élections a-t-elle débuté ?

La situation politique en Somalie entre 1993 et 1997 a mené à l’arrêt des opérations des Nations Unies au pays. L’insécurité m’a forcée à quitter la Somalie et à m’installer aux États-Unis. Toutefois, j’ai rapidement senti le besoin de rentrer au pays et de m’impliquer auprès de ma communauté et de mon pays. Déterminée à changer les choses, j’ai commencé par travailler avec la province de Lahud en Somalie du centre, une région depuis plusieurs années marginalisée et négligée financièrement par les organisations internationales. J’ai amassé des fonds destinés à l’éducation des filles, à la cohésion sociale et à la satisfaction des besoins de base du gouvernorat. Grâce à mon travail de développement dans les communautés de Lahud et à la confiance que m’ont accordée les citoyens durant le processus, j’ai été nommée présidente du comité responsable de la formation de l’État régional central et j’ai fait partie de discussions de haut niveau à propos de la constitution du nouveau gouvernement de la République de Somalie. C’est ainsi qu’a commencé mon expérience dans les processus politiques et conséquemment, dans les processus électoraux.

3. Comment ce travail a-t-il mené à la constitution de la commission électorale nationale indépendante, et comment avez-vous été choisie pour en être la présidente ?

Pendant la période de transition politique qu’a connue la Somalie, la Constitution a été amendée en 2012. Un amendement portait sur la mise en place d’un comité national chargé des questions électorales, dirigé par neuf commissaires. Le parlement somalien a par la suite adopté une loi décrivant leur mode de sélection. Parmi 367 candidats, j’ai été nommée à l’un des neuf postes de commissaire. Une élection a ensuite été tenue entre les neuf commissaires pour élire le président de la commission, et à ma plus grande surprise, j’ai été élue. Je suis donc devenue la première femme chargée du premier mandat de président de la commission électorale somalienne.

4. Dans quel contexte la commission a-t-elle été établie ? Et quelle est votre vision pour son travail dans la gestion des futures élections en Somalie ?

Au moment de la formation de la commission, aucune élection n’avait été tenue en Somalie depuis 1969 en raison de l’accaparement du pouvoir par l’armée pendant 21 ans et de la guerre civile qui a duré 25 ans. Cette situation a contribué à faire de la création d’un organe de gestion des élections une priorité absolue. La formation d’un organisme en mesure d’organiser des élections libres et justes pour la première fois en 50 ans était devenue indispensable. Ma vision pour la commission est avant tout de réaliser son objectif d’organiser de telles élections avec succès. Je compte mettre en place les infrastructures nécessaires à cette fin et faire en sorte que les citoyens somaliens accordent leur confiance au processus électoral.

5. Quels ont été les défis auxquels vous avez fait face en tant que femme ?

Être une femme dans la société arabe est un défi en soi. Cela a été très difficile pour la société somalienne, qui compte beaucoup de coutumes et de traditions, de m’accepter en tant que femme à la tête de la commission électorale. Dans le passé, les normes de la société somalienne limitaient le rôle de la femme à celui de mère et de femme au foyer, ce qui freine les ambitions des femmes. À plusieurs reprises, on a tenté de m’intimider et d’intimider d’autres femmes dans le domaine. Cependant, j’ai rejeté le rôle traditionnel donné aux femmes ainsi que le moule auquel la société nous demande de nous conformer, et j’ai persisté afin de remplir ma mission.

6. Si vous aviez un conseil à donner aux filles et aux femmes du monde arabe qui souhaitent entamer une carrière en politiques ou dans le domaine électoral, quel serait-il ?

L’un des facteurs les plus importants qui ont contribué à mon succès professionnel et qui y contribue toujours est l’appui que j’ai reçu de la part de mes collègues féminines. Il est crucial que les femmes encouragent le succès d’autres femmes plutôt que de s’y opposer. Les femmes doivent être solidaires, surtout dans les sociétés arabes. De plus, les femmes ne devraient pas hésiter à défier les coutumes et les traditions qui pourraient les empêcher d’atteindre leurs buts.

 

7. Finalement, quel rôle la commission électorale nationale indépendante joue-t-elle dans la promotion de la participation des femmes aux processus électoraux en Somalie ?

L’un des principaux objectifs de la commission est de renforcer le rôle des femmes dans le processus électoral, que ce soit en tant que décideuses qu’en tant qu’électrices. Nous avons encore beaucoup de chemin à faire, mais je demeure optimiste et j’ai confiance en la capacité de la société civile somalienne. Nous œuvrons actuellement à normaliser le genre dans toutes les facettes de notre travail afin de créer un environnement sécuritaire et accessible, afin de faciliter la participation électorale des femmes. Nous souhaitons permettre aux voix des femmes d’être entendues, puisqu’elles jouent un rôle clé dans l’avenir de notre pays. Finalement, j’aimerais ajouter que la commission vise actuellement à établir un quota de 30 % de femmes au Parlement.

Nouvelles du Réseau des experts

Depuis février 2017, 680 membres se sont connectés au Réseau des experts pour partager leur expérience, leurs connaissances et leur expertise à travers 64 contributions à des questions posées par leurs pairs. Parmi les sujets ayant fait l’objet de questions les plus récentes, nous retrouvons : la démocratie interne aux partis politiques et les élections en Amérique latine, les limites du suffrage universel, des études de cas sur les facteurs de risques de violence électorale, ainsi que les faux observateurs électoraux.

Les réponses consolidées sont des résumés de discussions tenues sur le Réseau des experts. La page suivante présente quelques-unes des réponses collectives traduites récemment, intitulées « Modèles de questionnaires pour évaluer les difficultés d’implantation de technologies électorales», « À la recherche de cas où la sensibilisation des électeurs à l’importance de l’inscription électorale a porté fruit » et « Mesures pour prévenir la violence et l’intimidation à l’égard des candidates lors de campagnes électorales ». Les réponses aux questions sont publiées sur le site Web de ACE, n’oubliez pas d’aller les consulter!

 

Réponses consolidées 

Modèles de questionnaires pour évaluer les difficultés d’implantation de technologies électorales

Bonjour, je suis un étudiant diplômé à une université du Royaume-Uni et je travaille sur un projet de recherche intitulé « Les enjeux inhérents à la gestion des technologies électorales dans les pays en développement ». En simple, l’objectif est d’explorer les nombreux enjeux entourant l’implantation et la gestion de technologies électorales dans des environnements politiques hautement instables.

J’élabore actuellement un questionnaire qui sera utilisé dans le cadre de cette recherche. Je serais reconnaissant de recevoir des suggestions de questions à poser ou d’un modèle de questionnaire à adopter.

À la recherche de cas où la sensibilisation des électeurs à l’importance de l’inscription électorale a porté fruit

Je cherche à récolter des témoignages faisant état de campagnes de sensibilisation citoyenne mises en place durant une période d’inscription électorale qui ont été efficaces. Ces témoignages serviront à un projet sur lequel je travaille actuellement afin de sensibiliser les citoyens au processus d’inscription électorale au Yémen. La Commission Suprême pour les Élections et le Référendum (CSER) entame la mise en place d’un système électronique d’inscription des électeurs.

Mesures pour prévenir la violence et l’intimidation à l’égard des candidates lors de campagnes électorales

Partout dans le monde, les femmes qui se présentent en politique font face à de la violence et à l’intimidation durant la campagne électorale.

Dans des pays où un grand nombre de femmes mènent une campagne électorale, quels mécanismes — qu’il s’agisse de politiques ou de lois — protègent ces femmes de la marginalisation politique qu’entraînent les menaces de violence ?

L’encyclopédie ACE : les nouveautés 

Si vous souhaitez qu’un sujet en particulier soit abordé dans un dossier « Regard sur », ou qu’un dossier déjà existant en Anglais soit traduit en Espagnol, en Français ou en Arabe, veuillez envoyer vos suggestions à l’adresse suivante : [email protected].

 

« Regard sur »… 

La section « Regard sur » recouvre les sujets transversaux qui ne sont pas entièrement développés dans l’encyclopédie.

Regard sur le VIH/sida et les élections

Afghanistan : Dépouillement des votes

Les barrières à l’inscription électorale des femmes

Regard sur les élections et la sécurité

Lois électorales : Une perspective macroscopique

 

Publications récentes des partenaires de ACE et des membres du Réseau des experts 

Le guide Processus électoraux inclusifs : un guide à l’usage des organismes de gestion électorale pour la promotion de l’égalité des sexes et de la participation des femmes, produit conjointement par ONU-Femmes et le PNUD, présente le rôle des organismes de gestion électorale (OGE) dans la promotion de la participation des femmes dans différentes phases du cycle électoral. Le guide souligne l’important travail dont se chargent l’ONU et les OGE, tout en offrant des exemples concrets de mesures pouvant être prises pour faire tomber les barrières à la participation électorale des femmes. Divisé en deux parties, le guide présente des stratégies qui permettent de normaliser l’égalité de genre au sein de la structure organisationnelle des OGE et dans les processus et évènements électoraux. Ce guide a été produit dans le cadre du Programme mondial d’appui au cycle électoral du PNUD. Pour le consulter, cliquez ici.

Le cours Accroissement de la participation des femmes au cycle électoral s’adresse aux experts électoraux qui souhaitent appuyer la tenue d’élections crédibles, transparentes et inclusives auxquelles toute la société a accès. Le cours a été conçu pour les administrateurs électoraux, les fournisseurs d’assistance électorale internationale, la société civile, les candidats politiques, les membres de partis politiques et n’importe quel citoyen impliqué dans l’administration publique ou qui s’y intéresse. Le cours est disponible en Anglais, en Français et en Espagnol. Il donne un aperçu détaillé du cadre des politiques et des droits de la personne en place, des publications pertinentes et d’autres outils de connaissance disponibles, des exemples de politiques et de stratégies d’égalité des sexes; il présente également les quotas et les autres mesures spéciales temporaires, ainsi que des recommandations sur la conception de campagnes d’éducation civique et d’information des électeurs sensibles aux sexo-spécificités ainsi que sur la façon d’intégrer les questions relatives au genre dans les opérations électorales. Pour plus d’information au sujet du cours, cliquez ici.

Le Centre Carter, en collaboration étroite avec International IDEA, a publié un manuel d’évaluation intitulé Obligations et normes électorales, qui vise à faciliter l’observation des élections, mais aussi à appuyer les citoyens et diverses organisations qui souhaitent évaluer les processus électoraux. Le manuel aborde de nombreux sujet, dont entre autres la gestion des élections, l’éducation des électeurs et la résolution des contentieux électoraux. Pour consulter le manuel d’évaluation, cliquez ici.

IDEA International a récemment publié un document sur les défis et pratiques visant à l’inclusion des jeunes dans la vie politique et dans les processus électoraux. Le document, intitulé La promotion de la participation politique des jeunes au cycle électoral : points d’entrée des organes de gestion des élections, est tiré d’une table ronde sur le sujet qui s’est tenue du 24 au 26 novembre 2015 à Centurion en Afrique du Sud. Pour avoir accès au document, cliquez ici.

IDEA International, en collaboration avec la fondation Hanns Seidel, a récemment publié Les juridictions constitutionnelles en Afrique de l’Ouest. Cette publication compare les différentes instances chargées de la justice constitutionnelle dans 16 pays d’Afrique de l’Ouest et analyse les différentes manières selon lesquelles elles rendent la justice et encouragent le développement de la démocratie. Il vise aussi à faciliter l’apprentissage et la compréhension mutuelle entre les pays de la région, en particulier ceux dont les systèmes juridiques diffèrent, dans le but de tracer les grandes lignes d’un système commun ouest-africain. De nombreuses questions liées à la justice constitutionnelle en Afrique de l’Ouest sont analysées. Pour consulter l’ouvrage, cliquez ici.

Outils de gestion des risques électoraux en Afrique de l’Ouest est une ressource basée sur une réunion stratégique sur les outils de gestion des risques électoraux qui s’est tenue en décembre 2015 à Dakar, au Sénégal. Cette réunion a été organisée par IDEA International, OSIWA, PNUD/RSCA et SSRC/APN, en collaboration avec le Gouvernement du Sénégal et avec le soutien politique de la CEDEAO et du Département des Affaires politiques de la Commission de l’Union africaine (CUA). À l’issue de cette rencontre, on cherche à offrir un outil mieux adapté à la nécessité d’une meilleure coordination et harmonisation des outils préexistants pour la réduction des risques et l’amélioration de la qualité des élections en Afrique de l’Ouest. Vous pouvez consulter cette publication ici.

La publication de l’IDEA International intitulée La réforme de la loi électorale en Afrique – Aperçu du rôle et des approches d’engagement des OGE offre une analyse de l’implication des OGE dans le domaine de la réforme de la loi électorale en Afrique et fournit des orientations relatives à l’engagement de ces derniers. En plus des expériences pratiques et des leçons apprises grâce aux travaux effectifs déjà réalisés dans ce domaine, le présent document encourage les OGE à prendre en considération certaines questions clés. Pour consulter le document, cliquez ici.