Pour bien fonctionner sur les plans de l’exactitude, de l’efficacité et de l’intégralité, un système d’inscription doit être simple et convivial. L’inscription électorale ne doit pas être un test d’aptitude à lire et écrire. Dans la mesure du possible, il ne doit pas imposer de fardeaux financiers, tels que des frais, aux électeurs. S’il le fait, sa légitimité sera mise en question et il réussira moins bien selon les trois critères ci-dessus.
Voici quelques façons d’encourager l’inscription :
- Utiliser un formulaire ou une procédure simple.
- Organiser des campagnes spéciales pour cibler certains groupes difficiles à inscrire.
- Si le système est axé sur des centres d’inscription, envisager de créer des unités d’inscription itinérantes pour joindre les personnes vivant en région éloignée.
- Faire participer d’autres groupes aux initiatives d’inscription : groupes de femmes, organismes représentant des minorités, représentants des jeunes, etc.
- Envisager, s’il y a lieu, de permettre l’inscription électronique.
- Prévoir l’inscription quand la campagne est avancée et que l’intérêt est plus élevé.
- Envisager de permettre l’inscription au bureau de vote le jour du scrutin.
- Négocier des ententes de partage de données avec d’autres autorités civiles pour suivre les changements dans l’électorat.
- Étudier la possibilité de créer un registre temporaire des jeunes qui auront l’âge de voter dans un ou deux ans. Envisager aussi d’en faire l’objet d’une campagne d’éducation électorale dans les écoles secondaires.
- Élaborer et mettre en œuvre des campagnes efficaces d’éducation électorale.
Si les citoyens ne sont pas officiellement ou légalement obligés de s’inscrire, le système d’inscription est volontaire. Les autorités électorales peuvent alors choisir l’une des deux approches suivantes pour l’inscription :
- Elles peuvent favoriser l’équité en s’assurant que le processus d’inscription est simple, clair et transparent et en donnant une chance égale à tous les citoyens de s’inscrire. Toutefois, elles ne prennent pas de dispositions spéciales pour encourager l’inscription chez les individus ou les groupes qui sont admissibles mais moins portés à s’inscrire et à voter, comme les jeunes, les pauvres, les sans-abri et les membres de minorités ethniques ou linguistiques. Il s’agit essentiellement d’une approche passive.
- À l’aide de campagnes ciblées, elles peuvent faciliter l’inscription et le vote pour les groupes historiquement sous-représentés dans le processus électoral. Cette approche beaucoup plus proactive part du principe que l’autorité électorale a la responsabilité de s’assurer que tous les groupes de citoyens peuvent exercer leur droit de vote.
Bien que les deux approches aient des partisans parmi les administrateurs électoraux, les initiatives proactives d’inscription peuvent soulever des questions épineuses. L’autorité électorale doit en effet être impartiale et indépendante du gouvernement et des partis de l’opposition. Si les groupes historiquement sous-représentés ont tendance à appuyer un parti plutôt qu’un autre, les efforts pour les inciter à s’inscrire et voter risquent de favoriser ce parti. Les autorités électorales doivent anticiper de telles questions et se préparer à défendre leur approche proactive.