L’identification des électeurs consiste à vérifier l’éligibilité des électeurs potentiels et à inscrire leur nom et autres renseignements justificatifs sur une liste électorale. Le processus doit être juste, exhaustif et inclusif. Il faut adopter des mesures efficaces pour que les électeurs potentiels connaissent le processus d’inscription et aient la possibilité de l’utiliser. Par exemple, on procède à des campagnes d’éducation électorale qui soulignent l’importance de l’inscription, expliquent les responsabilités de l’électeur et fournissent des renseignements sur la façon de s’inscrire.
Qui est responsable : les citoyens ou l’État?
Les méthodes d’inscription ainsi que les responsabilités confiées aux administrateurs électoraux et aux citoyens peuvent varier selon les systèmes. Dans certains cas, l’inscription incombe surtout aux citoyens, qui doivent entamer le processus en communiquant avec l’administrateur électoral. Ainsi, ils peuvent avoir à remplir un formulaire à un centre d’inscription électorale, à remplir un formulaire obtenu sur le site Web de l’autorité électorale ou (dans un pays disposant d’un registre civil) à remplir un formulaire de modification d’inscription et à le présenter à l’autorité civile. Dans d’autres cas, il incombe aux autorités de communiquer avec les électeurs potentiels. Souvent, elles recueillent des renseignements électoraux à l’aide de agents d'inscription qui vont de porte-à-porte dans tous les secteurs ou dans des secteurs ciblés. Une autre méthode consiste à miser sur le partage de données entre l’autorité électorale et d’autres organismes civils, comme le service des postes ou le service de l’habitation. Lorsqu’elle est informée d’une modification dans les données d’un citoyen, l’autorité électorale peut envoyer des documents d’inscription à cette personne pour attester le changement.
En pratique, les citoyens et l’État partagent souvent la responsabilité du contact initial. L’autorité électorale du Mexique, par exemple, qui tient une liste électorale permanente, facilite l’inscription en établissant des milliers de centres d’inscription, dont plusieurs bureaux itinérants. Cependant, il revient toujours au citoyen de se rendre à un centre pour entamer les démarches d’inscription.
Lorsque les électeurs doivent s’inscrire eux-mêmes, on a constaté que plus on leur facilite la tâche, plus il est probable qu’ils participeront. Au bout du compte, c’est une question d’accès : dans quelle mesure l’État est-il responsable de faciliter l’inscription de ses citoyens? La réponse est que l’État doit assumer en grande partie la responsabilité d’implanter des mesures garantissant que l’inscription n’est pas un obstacle administratif à la participation électorale. Par ailleurs, l’ampleur des efforts à cet égard est habituellement fonction des coûts.
Compromis entre coûts et exhaustivité
Les décideurs visent l’exhaustivité dans l’inscription électorale, mais ils peuvent avoir à trouver un équilibre entre l’effort et le coût global. La préparation d’une liste électorale a tendance à être moins onéreuse lorsque les électeurs sont responsables de leur propre inscription. Le rôle des administrateurs électoraux est alors de veiller à ce que les électeurs soient au courant des exigences et des procédures d’inscription. Les administrateurs peuvent choisir de ne pas assumer la responsabilité de repérer les électeurs potentiels qui ne s’inscrivent pas eux-mêmes.
Cette approche résulte à la compilation des listes électorales généralement moins complètes que celles compilées par l’État. En outre, certains groupes de citoyens sont moins portés à s’identifier comme électeurs éligibles et à s’inscrire – notamment les jeunes, les personnes âgées, les personnes à mobilité réduite, les personnes défavorisées ou analphabètes ainsi que les résidents des régions rurales où le transport est plus difficile.