Il existe trois grandes méthodes d’inscription des électeurs :
- liste périodique
- registre permanent (ou liste permanente)
- registre civil
Chaque système présente des avantages et des inconvénients. Il n'y a pas de système qui pourrait être considéré le meilleur dans tous les pays et en toutes circonstances. Il incombe à chaque pays de choisir le système qui convient le mieux à son contexte.
À plusieurs égards, la liste périodique est la méthode la plus simple. Une nouvelle liste des électeurs admissibles est produite pour chaque élection. Comme il n’est pas nécessaire de la tenir à jour après le scrutin, elle n’exige guère de travail administratif en période non électorale. Pour la créer, cependant, l’organisme de gestion électorale doit déployer de grands efforts au cours de la période préélectorale, souvent à l’aide de personnel temporaire. Ce système est utilisé au Ghana, au Malawi et au Libéria.
Le registre permanent (ou liste permanente) se fonde sur le travail d’inscription effectué antérieurement, et est mis à jour de façon régulière. Cette méthode demande un soutien administratif important et soutenu : l’autorité électorale a besoin d’effectifs importants tout au long du cycle électoral (c’est-à-dire toute la période allant d’une élection à l’autre). La mise à jour implique la surveillance des changements dans la population : citoyens ayant atteint l’âge de voter; décès; personnes ayant perdu le droit de vote à la suite d’une infraction criminelle; déménagements, etc. Dans beaucoup de pays, la loi n’oblige pas les citoyens à signaler les changements de ce genre à l’autorité électorale dans un délai donné. Pour obtenir ces renseignements, l’autorité électorale doit donc conclure des ententes d’échange de données avec d’autres ministères ou organismes publics, comme les bureaux des permis de conduire (registraires automobiles), le ministère du revenu ou le service des postes. Telle est la pratique courante en Argentine, en Australie, au Canada et en France. La mise à jour est plus facile si chaque citoyen possède un numéro d’identité civique; sinon, il peut s’avérer difficile de vérifier les renseignements. L'Algérie, le Burkina Faso, le Tchad, la Tanzanie et le Mozambique ont tous adopté ce système.
Il faut un soutien administratif encore plus important pour tenir un registre civil (appelé aussi registre de l’état civil), c’est-à-dire un registre où sont répertoriés le nom ainsi que d’autres caractéristiques des citoyens telles que le numéro d’identité civique, la date de naissance, l’adresse et le sexe. Ce type de registre sert à diverses fins publiques, dont la production de la liste électorale. Il est tenu par une autorité autre que l’autorité électorale – par exemple, le ministère du revenu. Les citoyens doivent s’assurer que leurs renseignements sont à jour dans le registre pour continuer de recevoir divers avantages collectifs (éducation, soins de santé, assurance-emploi, etc.). L’autorité électorale contribue peu ou pas à la mise à jour de la liste électorale; elle la reçoit simplement de l’entité responsable du registre. Par conséquent, elle n’exerce pas autant de contrôle sur la qualité de la liste que si elle tenait elle-même un registre permanent.