1.
Introduction
Depuis l’arrivée de la démocratie en l’Amérique latine,
laquelle s’est produite au cours du dernier tiers du 20e siècle, les
partis politiques sont devenus des moyens essentiels de représenter l’intérêt
public.
Les partis politiques sont réglementés par des cadres
constitutionnels nationaux et des réglementations internes. Certains règlements
sont bien établis et présentent des exigences claires et précises alors que
d’autres sont plus ambiguës. Les procédures de nomination des candidats à des
postes de direction de partis sont une question importante relative à
l’activité des partis. Elles comprennent la nomination de candidats à une
charge publique ainsi qu’à des postes de direction. La vaste gamme de méthodes employées dans ces
deux processus; y compris la nomination par les membres de l’élite, les membres
de la convention ou les électeurs;
empêchent les experts de facilement reconnaître les pratiques communes
des différents pays de la région. La principale méthode pour nommer les
candidats à une charge publique est la tenue d’élections primaires, cependant
il n’existe toujours aucune étude scientifique bien documentée qui en explique
la raison.
Cette étude de cas vise à examiner les tendances
communes en matière de nomination des candidats présidentiels dans différents
pays d’Amérique latine. Elle servira également de point de départ permettant
aux chercheurs d’examiner les avantages, les inconvénients et les répercussions
des primaires à considérer avant l’adoption de ce modèle.
2.
Les élections primaires en Amérique latine :
raison d’être, avantages et inconvénients
Tous les régimes latino-américains sont des systèmes présidentiels
qui partagent certaines caractéristiques communes, y compris la nomination des
candidats à la présidence par les partis politiques. En générale, les candidats
peuvent être nommés d’une variété de façons, allant d’un strict contrôle exercé
par l’élite à une autocandidature.
·
Nomination
faite par les membres de l’élite : les candidats peuvent être nommés
directement par l’élite, ce qui renforce le contrôle du parti sur sa
hiérarchie.
·
Nomination
faite par les membres de la convention : Lors des conventions de partis, les
chefs peuvent être élus par le biais d’une compétition entre les élites de
partis.
·
Nomination
faite par vote : les chefs de partis peuvent être élus dans le cadre d’un
processus électoral selon lequel tous les électeurs du registre, ou seuls les
affiliés du parti, peuvent voter. Les deux méthodes devraient renforcer
l’indépendance du candidat à l’égard de son parti et accroître la légitimité
démocratique. Les candidats peuvent être nommés par le parti ou la faction afin
de pouvoir se présenter comme candidat à la présidence lors des primaires, ou
encore ils peuvent se présenter sans répondre aux premières exigences du parti.
Cette dernière méthode est celle qui offre la plus grande indépendance aux
personnes.
Dans la plupart des pays de la région, l’élite récompensait
habituellement les membres les plus fidèles au parti en les nommant candidats;
ils disposaient donc du soutien financier, logistique et moral de leur parti.
L’évolution de l’institution du parti, passant d’un
modèle fondé sur la masse[1] à
un modèle de parti électoraliste[2] au
cours de la troisième vague de démocratisation en Amérique latine, met le
processus de nomination des candidats à l’avant-plan et au cœur du débat
politique. Sachant que les individus nommés pour se présenter comme candidats
aux élections auraient accès au financement public pour leur campagne, les
citoyens commencèrent à exiger une plus grande transparence et demandèrent de
participer davantage au processus de nomination au moyen de mécanismes
démocratiques tels que les primaires. D’ailleurs,
les élections primaires à la présidence ont pris de l’ampleur: au cours des 20
dernières années, plus de 60 types de processus ont été employés.
Quant aux citoyens, ils s’attendaient à ce que ces
élections primaires promeuvent la démocratie au sein des partis, résolvent des
conflits entre les factions, renforcent les liens entre les partis et la
société, et, en définitive, visent à institutionnaliser le régime des partis.
Parfois, un parti peut se servir des primaires pour
trouver un candidat très bien perçu par le public.[3] Cette
méthode s’applique surtout aux coalitions de partis puisqu’il peut s’avérer
difficile de trouver le candidat le plus compétent de tous les différents
partis formant l’alliance. Par exemple, c’était le cas au Chili pour les
coalitions Nueva Mayoría et Alianza en 2013.
Certains partis ont également favorisé les primaires pour
empêcher les conflits internes pouvant survenir entre les différentes factions
au sein de la coalition ou du parti une fois le processus de nomination des
candidats à la présidence enclenché.
Voici les principales raisons d’adopter le modèle des
primaires comme outil pour la nomination des candidats à des postes
officiels : (1) étendre la démocratie à tous les niveaux du système; (2) ouvrir
la voie à des règlements transparents de concurrence au sein du parti; (3)
impliquer les affiliés, les activistes et les partisans dans le processus
politique et (4) accroître la légitimité du processus électoral.[4]
Les candidats en tirent également profit, car les
primaires leur permettent d’acquérir de l’expérience et de mieux se faire
connaître du public avant les élections générales.
D’un point de vue institutionnel, le principal
inconvénient des primaires est la perte de contrôle du parti sur la nomination
des candidats préférés de l’établissement.[5] En
effet, le parti pourrait se voir déstabiliser si elles entraînent la nomination
d’un candidat qui ne fait pas partie de l’élite. Un autre risque potentiel est
la possibilité que les électeurs n’élisent pas le candidat le plus compétent
pour faire concurrence aux autres partis lors des élections générales.
De plus, on trouve également des exemples de pratiques
irrégulières commises par des partis lors des primaires, ce qui discrédite leur
processus. Par exemple, en 2012, le
Partido de Avanzada Nacional (PAN) du Guatemala n’a pas respecté le résultat final
et a choisi de présenter un candidat différent aux élections générales.[6] De
plus, des cas de fraude ont été déclarés en République dominicaine pendant le
processus de 1985.[7]
Enfin, les conflits internes survenant pendant le
processus des primaires sont une dernière préoccupation des partis, car ils
risquent à long terme de nuire à la stabilité du parti ou du régime politique. Au Honduras, lors des élections primaires de
2008 du Parti libéral (PL), la faction qu’appuyait l’ancien président Zelaya a
échoué en raison d’une alliance qui s’est formée entre toutes les autres factions,
ce qui a restreint le cercle intime du président. D’ailleurs, la situation a
éventuellement dégénéré en coup d’État.[8]
Malgré tous les effets dissuasifs de la tenue
d’élections primaires, l’expérience et la recherche montrent qu’un candidat nommé
aux primaires a habituellement plus de chance de gagner aux élections
générales.[9] Ce
fût le cas de Lula da Silva (Partido dos Trabalhadores) au Brésil qui s’est
présenté comme candidat à la présidence sans avoir eu recours aux primaires et
a échoué en 1989, en 1994 et en 1998 pour ensuite remporter les élections de
2002, et ce après avoir remporté, la même année, les élections primaires
ouvertes aux affiliés de son parti.
3.
Le système des primaires aux élections présidentielles
de l’Amérique latine
La section suivante porte sur trois principaux sujets :
la description du cadre général (formel et informel) des primaires de la
région, la nature des mécanismes et les autorités chargées d’organiser le
processus en matière d’aide technique et financière.
Quatre critères peuvent définir les élections
primaires pour la nomination de candidats à la présidence en Amérique latine :
(1) la nature du mécanisme : obligatoire, où tous les partis doivent
participer au processus pour nommer ses candidats, ou facultatives, où le parti
peut décider de la méthode la plus appropriée pour nommer ces candidats; (2) le
moment choisi pour tenir des élections : simultanément, où le processus se
déroule au même moment pour tous les partis, ou non simultanément, où chaque
parti tient ses primaires à un moment différent; (3) les électeurs :
élections ouvertes, où tous les électeurs ont le droit ou l’obligation de
voter, ou fermées, où seuls les affiliés du parti ont le droit de vote[10]
et (4) l’autorité chargée de tenir les primaires : l’administration
électorale nationale ou un organisme politique ad hoc créé pour surveiller les
élections.
Pour ce travail, nous avons attentivement examiné 19
des 20 cadres électoraux des pays d’Amérique latine.[11] Dans
tous les cas, un processus d’élections primaires à la présidence a eu lieu à un
certain moment au cours de l’histoire politique des pays. Parmi les 19 pays examinés,
14 d’entre eux ont établi des règles en lien avec le processus, toutefois les
partis établis dans les pays sans cadre juridique ont tout de même fréquemment eu
recours aux primaires pour nommer ses candidats.
Le premier élément important à prendre en compte dans
cette analyse est le nombre croissant de cadres juridiques instaurés dans la
région au cours de la dernière décennie pour ce type d’élections. Présentement,
tous les pays à l’exception du Brésil, du Nicaragua, du Guatemala et du Salvador
ont une forme de réglementation quelconque comprise dans leur cadre juridique
pour ces procédures. Par exemple, l’Équateur a commencé à utiliser les
primaires après avoir adopté un cadre juridique obligatoire et a tenu son
premier processus en 2009 (Movimiento Alianza Pais, dirigé par Evo Morales).
Certains de ces pays ont même une loi ciblant les
élections primaires : l’Uruguay depuis 1998, la République Dominicaine
depuis 2004, bien que cette loi ait été déclarée inconstitutionnelle par la
Cour constitutionnelle, et le Chili depuis 2012.[12]
Depuis 1982, les principaux partis de la République dominicaine y ont
régulièrement eu recours, cependant ce n’est qu’en 2004 que le gouvernement a
établi des règles précises pour encadrer cette pratique.[13]
Les règles de certains pays comme le Chili et la
Colombie comprennent l’obligation précise pour les partis politiques de
respecter les résultats, même si ces derniers ne sont pas favorables à l’élite
du parti.
Dans d’autres pays, certains partis ont également
souvent employé les élections primaires pour nommer leurs candidats. C’est le
cas des partis du Costa Rica qui utilisent cette méthode depuis 1978, à
l’exception des élections de 2006. Cette tradition fait du Costa Rica le plus
vieux pays à utiliser ce processus. Le parti libéral (PL) de la Colombie, à
l’instar du Costa Rica, a recouru aux primaires pour la plupart de ses élections :
celles de 1978, de 1986, de 1990, de 1994, et
de 2006.
Même en l’absence de cadre juridique de soutien, les
primaires sont communes dans quelques pays. En effet, bien qu’aucune règle
formelle n’existe dans ces pays, certains partis politiques du Nicaragua, du
Salvador et du Guatemala s’intéressent à ce processus comme méthode de
nomination des candidats.
Par exemple, le parti Frente Farabundo Marti de
Liberación Nacional (FMLN) a tenu des primaires en 2004 pour la première fois
dans l’histoire du Salvador, au cours de la même année, le parti de
l’opposition ARENA a fait de même. Au Guatemala, le Partido de Avanzada
Nacional (PAN) a tenu des primaires en 2002 dont il n’a pas respecté le
résultat final. En ce qui concerne le Nicaragua, le parti Frente Liberación
Nacional Sandinista a fait appel aux primaires à deux reprises pour nommer ses
candidats, soit en 1996 et en 2001.
Cependant, lorsque la loi ne l’obligeait pas, les pays
n’ont pas eu recours aux élections primaires de façon uniforme. En 2006, malgré
l’habitude des partis du Costa Rica de tenir des primaires, aucun d’entre eux
ne l’a fait. La même situation s’est produite en Colombie en 2002 et en
République dominicaine en 2004, jusqu’à ce que des lois les exigeant soient
adoptées.
L’ampleur de l’élaboration du cadre juridique témoigne
du degré d’intervention de la Cour électorale dans l’organisation interne des
partis politiques. D’ailleurs, des règles très détaillées et précises sur le
processus de nomination des candidats réduisent l’autonomie des partis
politiques.[14]
Le nombre croissant de cadres juridiques réglementant
ce processus montre l’importance que l’État attribue aux primaires.
L’augmentation du nombre d’élections primaires de nature informelle qui a eu
lieu dans la région au cours de la dernière décennie souligne la nécessité
d’établir des règles précises régissant les questions importantes liées à ce
processus, y compris des règles déterminant ceux qui ont le droit de vote, ceux
qui sont responsables d’exécuter le processus et de financer les partis, et ceux
qui sont chargés d’annoncer les résultats et de résoudre les divergences.
Il est important de tenir compte de la nature du cadre
juridique lorsque nous examinons les primaires en Amérique latine. D’un côté, il
y a les primaires obligatoires, qui peuvent l’être pour les partis et les électeurs,
comme c’est le cas en Argentine avec le vote obligatoire, ou pour les partis
seulement. Dans certains cas, les primaires sont obligatoires pour les
élections présidentielles, législatives ou municipales et dans d’autres cas,
elles ne le sont que pour certaines élections. D’un autre côté, les primaires
peuvent être facultatives et la fréquence de leur utilisation peut varier selon
le cas.
Environ la moitié des pays dont la législation
comprend une réglementation sur les primaires à la présidence permettent aux
partis de choix d’utiliser ou non cette méthode : la Bolivie[15],
le Chili[16],
la Colombie[17],
le Costa Rica[18],
le Mexique[19],
le Paraguay[20]
et le Venezuela[21].
En Argentine[22],
les primaires sont tout aussi obligatoires pour les électeurs que pour les
partis. De plus, l’Équateur[23]
en 2009, le Honduras[24],
le Panama[25]
et l’Uruguay[26]
ont adopté les primaires obligatoires.
Dans les pays dont le cadre juridique n’exige pas de
tenir des élections primaires, les plus importants partis décident souvent de tout
de même les employer. Cependant, la flexibilité du système permet aux partis politiques
d’utiliser d’autres processus de nomination de candidats s’ils le désirent. Tel
que nous l’avons mentionné ci-dessus, aucun parti au Costa Rica n’y a eu
recours en 2006. Quant aux élections de 2013, seul le Partido de Liberación
Nacional (PLN) a écarté l’option des primaires alors que les deux autres grands
partis en ont fait usage.
Évidemment, le fait que les élections primaires soient
obligatoires ou facultatives a des répercussions sur des variables telles que
le degré de participation de la population au processus électoral. Dans les
pays où les elles sont obligatoires autant pour les électeurs que les partis,
par exemple en Argentine, le taux de participation sera probablement plus élevé
que celui des pays où le processus est facultatif. Si nous suivons la même
logique, le taux de participation à ces élections devrait également être plus
élevé dans les pays où des règles obligatoires les imposent aux partis
politiques. Ces règles permettent l’uniformisation du processus et une
meilleure compréhension des mécanismes impliqués. Ainsi, des règles claires que
les électeurs comprennent bien, et ce avant les élections, entraînent une plus
grande participation électorale.
De même, les actions et le comportement des partis
politiques seront généralement déterminés par les normes démocratiques établies
par la réglementation. Si les pratiques démocratiques, déterminées par le cadre
juridique, s’appliquent de façon égale à tous les partis, ces derniers seront
plus enclins à suivre les règles et à être à la hauteur des normes établies.
Dans des pays comme l’Uruguay et l’Argentine, les primaires ont, depuis 2009,
été uniformisées de façon légale à l’échelle nationale. L’adoption d’un cadre
juridique explique la raison pour laquelle elles ont été acceptées par les
partis comme étant un pas supplémentaire vers la consolidation de la
démocratie.
Nous considérons également le degré d’engagement de
l’État dans l’organisation, la surveillance et la légitimation du processus.
Lorsque les élections primaires sont obligatoires, les autorités électorales et
l’État tendent à être plus impliqués dans l’organisation du processus, autant
de façon technique que financière, ce qui permet aux candidats de se concentrer
davantage sur la campagne électorale. Par conséquent, une plus grande transparence
a été notée lors de ce processus, ce qui donne une plus grande crédibilité au potentiel
candidat à la présidence.
Dans les pays où les cadres juridiques sont
obligatoires, comme en Argentine, au Chili, au Honduras, au Panama et en
Uruguay, le processus des primaires est mieux financé. Cependant, les pays qui
n'ont pas un tel cadre juridique disposent tout de même de ressources provenant
de la Commission électorale afin de financer les besoins logistiques (les
bulletins de vote, les isoloirs, les bureaux de vote, etc.) au cas où il y
aurait des élections primaires, comme c’était le cas en Colombie et au Mexique.
Finalement, le fait les partis tiennent ces élections simultanément
ou à des moments différents a des répercussions financières et
organisationnelles pour l’organisme responsable. Dans le cas du Honduras, du
Chili et de l’Argentine, la simultanéité des primaires a permis une meilleure
organisation logistique et une administration moins coûteuse que celles des
pays où les primaires ont lieu lorsque les partis politiques le désirent comme c’est
le cas au Pérou, au Costa Rica et en Bolivie.
Lorsque les partis sont chargés d’organiser le
processus électoral et de financer les coûts qui s’y rattachent, la décision de
tenir simultanément les élections primaires à la présidence se fondera sur l’attitude
de l’électorat envers les primaires. Si les électeurs soutiennent davantage un
processus selon lequel les partis tiennent leurs élections primaires à
différents moments, ces derniers seront plus enclins à suivre cette voie pour
satisfaire leurs partisans.
4.
Conclusions
Quelles que soient les procédures techniques, le degré
de légitimité démocratique des candidats nommés dans le cadre d’un processus
d’élections primaires est plus élevé lorsque les élections sont équitables et
transparentes. Les électeurs considèrent que ces élections sont plus
transparentes lorsqu’une certaine réglementation est mise en place. Toutefois,
l’adoption d’un cadre juridique n’est pas une condition préalable aux primaires.
Ce qui érode la légitimité démocratique est la fraude, qu’elle soit réelle ou
simplement perçue par les électeurs, tout comme lorsqu’un parti décide de ne
pas respecter le résultat des élections.
Tel que John M. Carey affirme dans son article
« The bonus of primaries in Latin America », les candidats nommés dans le cadre d’élections primaires sont plus
forts que ceux choisis par d’autres méthodes. Il est donc important de prêter
attention à la réglementation croissante de ce processus, au nombre croissant
de pratiques obligatoires appliquées et au degré de participation de l’État
dans le processus électoral au cours de la dernière décennie.
Tableau 1 : éléments fondamentaux du processus
des primaires (2015)
Pays
|
Cadre juridique
|
Facultatif/ obligatoire
|
Les élections primaires
au même moment/ séparément
|
Inscription obligatoire
aux listes de partis pour voter (élections ouvertes/ fermées)
|
Autorité responsable/
Ressources financières
|
Argentine
|
Loi
N° 26.571 sur la démocratisation de la représentation politique, la transparence et l'équité électorale
(2009)
|
Obligatoire
(également pour les électeurs) – art. 19
|
Au
même moment (art. 19)
|
Non,
ils doivent être enregistrés au registre électoral national (art. 23)/ Ouvertes
(art. 20)
|
Tribunaux
fédéraux ayant des aptitudes électorales (art. 19)/ État (art. 32)
|
Bolivie
|
Loi
N° 26 du régime électoral datant du 30 juin 2010
|
Facultatif,
selon les règles internes des partis (art. 49)
|
Séparément
|
Non
(art. 49)/ Ouvertes (art. 49)
|
Tribunal
électoral (Organisme électoral plurinational) art. 49/ n’est pas précisé
dans la loi.
|
Chili
|
Loi
20.640 modifiée en 2015
|
Facultatif
(art. 2)
|
Au
même moment (art. 3)
|
Oui
(art. 20)/ Fermées (art. 20)
|
Service
électoral (art. 1) (Tribunal Calificador de Elecciones) (art. 31)/ oui
(art. 42)
|
Colombie
|
Loi
sur les partis politiques (2007)
|
Facultatif
(art. 10)
|
Au
même moment (art. 10)
|
Décision
du parti (art. 10)/ Décision du parti (art. 10)
|
Organisme
électoral (art. 10)/ Financement en partie par l’État (art. 10)
|
Costa
Rica
|
Code
électoral (2009)
|
Facultatif
(art. 98 CE)
|
Séparément
(art. 50)
|
Oui/
fermées
|
Autorité
électorale, tribunal pour les élections internes des partis (art. 74)/ aucun
financement public
|
République
Dominicaine
|
Règle
N° 286-04 (inconstitutionnelle)
|
Obligatoire
(art. 1)
|
Au
même moment (art. 4)
|
Non,
ils doivent être enregistrés au
registre national (art. 4.2)/ Ouvertes (art. 1)
|
Commission
électorale (Junta Electoral) (art. 2)/ par l’État (art. 2-3)
|
Équateur
|
Loi
organique électorale, Code de la démocratie, 27 avril 2009
|
Obligatoire
(art. 94-105)
|
Ce
n’est pas précisé dans la loi.
|
Parfois
un registre national ouvert/ parfois un registre de partis fermé/ Décision du
parti politique selon ses règles
internes (art. 348) trois types, y compris les élections représentatives
également
|
Organisme
électoral central (ad hoc) basé sur les resultados
des partis, il annonce les résultats, résout les conflits, alors que les
appels sont interjetés devant un tribunal électoral (art. 344)/ le Conseil
national électoral s’occupe du
processus (art. 94)/ Organisme électoral central du parti finance 15 % du
montant total prévu pour chaque nomination.
|
Honduras
|
Loi
électorale et la loi des organisations politiques (2004)
|
Obligatoire
(art. 106)
|
Au
même moment (art. 113)
|
Non
(art. 52)/ Ouvertes (art. 52)
|
État – TSE
(art. 127)
|
Mexique
|
Loi
générale sur les institutions et sur les processus électoraux (2014)
|
Facultatif
(art. 226)
|
Ce
n’est pas précisé dans la loi.
|
Oui
(art. 226)/ Fermées (art. 226)
|
Organisme
interne du parti (art. 228)/ Par l’État (art. 229)
|
Panama
|
Code
électoral de 1997/ Réforme de 2006 et de 2013
|
Obligatoire
(art. 236 et 237)
|
Ce
n’est pas précisé dans la loi.
|
Oui
(art. 102)/ Fermées (art. 102)
|
Autorité
électorale (art. 236 et 237)/ Financement public
|
Pérou
|
Loi
sur les partis politiques (2008)
|
Obligatoire
(art. 22)
|
Il
y a une période, déterminée par la Commission électorale durant laquelle les
partis politiques peuvent tenir des élections. Ex. : R N°
376-2005 - JNE
|
Ce
n’est pas précisé dans la loi.
|
Ce
n’est pas précisé dans la loi.
|
Paraguay
|
Code
électoral (1996)
|
Facultatif
(art. 32 r)
|
Ce
n’est pas précisé dans la loi.
|
Oui
(art. 58)/ Fermées (art. 58)
|
Cour
supérieure de justice électorale (art. 351 et 352)/ Il est interdit à l’État
ou au parti d’apporter un soutien financier à un candidat (art. 64)
|
Uruguay
|
Loi
17063 sur les élections internes des partis politiques (1998)
|
Obligatoire
(pour les partis) (art. 8)
|
Au
même moment (art. 8)
|
Enregistrement
obligatoire dans le recensement électoral/ Ouvertes (mais tous les citoyens
peuvent participant en accordant leur vote à un seul parti politique) (art.
8)
|
Cour
électorale (art. 1)/ Financement public
|
Venezuela
|
Constitution
|
Obligatoire
(art. 67)
|
Ce
n’est pas précisé dans le code, mais selon les faits, elles se font
séparément
|
Ce
n’est pas précisé dans la loi.
|
Ce
n’est pas précisé dans la loi.
|
Tableau 2 : les deux principaux partis politiques
ayant tenu des primaires pour les élections présidentielles dans certains pays
d’Amérique latine (2015)
Pays
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
Argentine
|
|
|
|
|
|
|
Tous les partis ont tenu des élections primaires (août)
|
|
|
|
Tous les partis ont tenu des élections primaires (août)
|
Chili
|
|
|
|
|
Concertación Partidos por la Democracia
|
|
|
|
Nueva Mayoría 2013/ Alianza 2013
|
|
|
Colombie
|
|
Partido Democrático Alternativo/ Partido Liberal
|
|
|
Partido Social de Unidad Nacional/ Polo Democrático
Alternativo
|
|
|
|
|
|
Polo Democrático Alternativo/ Partido Liberal
|
Costa Rica
|
|
|
|
|
Partido Liberación Nacional/ Partido Acción Ciudadana
|
|
|
|
PLN
(un seul candidat)/ Partido Acción Ciudadana)
|
|
|
République Dominicaine
|
|
|
Partido Liberación Dominicana/ Partido
Revolucionario Dominicano
|
|
|
|
Partido Liberación Dominicana/ Partido
Revolucionario Dominicano
|
|
|
|
|
Équateur
|
|
|
|
|
Alianza País
|
|
|
CREO/ Unidad Pluripartidista
|
|
|
|
Honduras
|
Partido Liberal/ Partido Nacional (février)
|
|
|
Partido Liberal/ Partido Nacional (novembre)
|
|
|
|
Partido Liberal/ Partido Nacional (novembre)
|
|
|
|
Mexique
|
|
Partido de Acción Nacional/ Partido Revolucionario Institucional
|
|
|
|
|
|
Partido Acción Nacional
|
|
|
|
Panama
|
|
|
|
Partido Cambio Democrático/ Partido Revolucionario Democrático
|
|
|
|
|
|
Partido Cambio Democrático/ Partido Revolucionario
Democrático
|
|
Pérou
|
|
Unidad Nacional
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Frente Amplio (octobre 2015)
|
Paraguay
|
|
|
|
Partido Colorado
|
|
|
|
Partido Colorado
|
Frente Guazu
|
|
|
Uruguay
|
|
|
|
|
Tous les partis ont tenu des élections primaires (juin)
|
|
|
|
|
Tous les partis ont tenu des élections primaires (juin)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Élections présidentielles dans les pays étudiés
(2005-2015)
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
Argentine
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Chili
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Colombie
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Costa Rica
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
République
Dominicaine
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Équateur
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Honduras
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Mexique
|
|
|
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Uruguay
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[1]
Duverger, M. 1981. Les partis politiques 1951. Paris: Armand Colin, coll.
Points. Les partis fondés sur la masse ont une solide organisation et une
structure hiérarchique. Les députés des
partis fondés sur la masse s’identifient à l’idéologie du parti plutôt qu’à un
leader en particulier.
[2] Les partis électoralistes
tentent d’attirer une grande variété de personnes aux points de vue
diversifies.
[3] Taylor, S. 2000.
Towards a detailed discussion of candidate selection in Latin America. XXII
International Conference of the Latin American Studies Association, 16-18 mars.
Miami,
Florida.
[4]
Alcántara, M. 2002. Experimentos de democracia interna: Las primarias de
partidos en América Latina. Working
paper #293 Kellogg
Institute.
[5]
Au chili
et en Colombie, les résultats des élections sont contraignants.
[7] Lijphart
Election Archive. 2004. Dominican Republic Elections. Elections and events 1970-1989. Disponible à l’adresse suivante: Dodgson.ucsd.edu/las
[8] Estaun, E. 2012. Master Thesis.
Honduras, causes of the Coup d’Etat. Instituto Universitario
Gutierrez Mellado.
[9]
Carey, J. M. 2008. El bono de las primarias en América Latina. In: Fontaine,
A., Larroulet, C. et al. Reforma de los partidos políticos en Chile.
Santiago: PNUD, CEP. Libertad y Desarrollo, Proyectamerica y CIBPLAN.
[10] Freidenberg, F. et Pomares, J. 2014. L’expérience latino-américaine semble indiquer que les
élections primaires peuvent s’avérer efficaces, mais qu’elles ne constituent en
rien un remède miracle pour la
démocratisation des partis. Democratic Audit Blog. [Online]. Disponible à l’adresse suivante: http://www.democraticaudit.com/?p=5328
[11]
Ces pays
sont l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Costa Rica,
la République Dominicaine, l’Équateur, le Salvador, le Guatemala, l’Haïti, le
Honduras, le Mexique, le Nicaragua, le Panama, le Paraguay, le Pérou, l’Uruguay
et le Venezuela. Seule Cuba n’y figure pas, car elle n’a pas tenu d’élections
au cours des dernières années d’analyse.
[13]
Bien que
les lois concernant les élections primaires soient jugées inconstitutionnelles,
les partis avaient tout de même tendance à tenir de telles élections.