L’organisation d’élections oblige nécessairement l’organisme électoral à rester en contact avec les partis politiques par l’entremise de leur structure organisationnelle, de leurs candidats, de leurs agents et d’autres bénévoles du parti. L’organisme électoral joue un rôle essentiel pour ce qui est d’assurer l’intégrité du processus électoral, mais il faut rappeler que les partis politiques participent aussi à assurer l’impartialité du processus et à susciter la confiance dans le système en respectant les règles et, en particulier, en acceptant les résultats. L’organisme électoral doit établir un processus pour rester en contact avec les partis politiques. En dehors des périodes électorales, les communications peuvent revêtir la forme de lettres, de notes d’information, de bulletins ou de circulaires, complétés par des réunions trimestrielles.[1]
Après le déclenchement d’une élection, les représentants des partis doivent être invités à assister à une séance d’information préélectorale où sont discutées des questions comme les suivantes :
- calendrier de l’élection;
- répartition du temps d’antenne;
- arrangements en matière de surveillance des médias;
- répartition des bureaux de scrutin;
- arrangements concernant les rassemblements des partis;
- processus de désignation des candidats;
- arrangements concernant le jour de l’élection;
- dépouillement du scrutin.
L’accord des partis politiques de respecter un code de conduite ou, faute d’un tel code, de respecter les règles peut être utile à l’organisme électoral pour démontrer au public qu’ils s’engagent publiquement en faveur d’élections équitables. Que les partis jouent ou non un rôle dans tout aspect de la mise en œuvre des élections, on peut préconiser la tenue de réunions hebdomadaires ou régulières à tous les niveaux entre les administrateurs des élections et les représentants des partis et des candidats indépendants, pour que les partis et les candidats comprennent clairement le processus et qu’ils en soient généralement satisfaits. Cela est particulièrement important lors de changements de dernière minute, aussi justifiés soient-ils (par exemple, l’ajout de bureaux de scrutin, la modification de la liste des électeurs ou la révision du découpage de la carte électorale). Les réunions de ce genre donnent aussi aux partis la possibilité de formuler des observations, des suggestions, des plaintes et des préoccupations, et d’évacuer les frustrations. Cela peut permettre de résoudre des situations avant qu’elles deviennent des problèmes importants, et de développer une sensibilité et une compréhension mutuelles entre les partis et l’organisme électoral.
Un comité consultatif peut être prévu par la loi électorale. Des dispositions en ce sens porteraient sur la création du groupe, qui comprendrait un ou plusieurs représentants de chaque parti et des candidats indépendants, la tenue de réunions régulières avec la commission ou au moins un sous-comité spécialisé, et l’octroi de certains droits (comme celui d’inspecter les documents).
Dans certains cas, les partis politiques établissent leur propre mécanisme de dialogue. Ce type de mécanisme de dialogue entre les partis peut être de nature informelle ou plus institutionnalisée, comme par exemple dans le cas d'un groupe multipartite, et peut être utilisé par l'organisme de gestion électorale comme point de départ pour atteindre les partis politiques pendant toutes les étapes du cycle électoral.
[1] Voir: Electoral justice in Africa: placing trust in informal mechanisms. International IDEA, article en ligne, publié le 13 décembre 2010. http://www.idea.int/elections/ej/electoral_justice_africa.html