Culture politique libérale
En ce qui concerne les possibilités d’accès au pouvoir politique pour les femmes, les valeurs culturelles traditionnelles sont considérées comme allant à l’encontre de la participation des femmes à tout processus politique. Les systèmes de quotas seraient donc plus souvent appliqués dans des systèmes politiques modernes et libéraux. Dans des tels contextes, il est probable que les partis politiques aient intériorisé les valeurs progressistes et essaient ainsi de promouvoir l’égalité des sexes dans toutes les sphères de la société.
En outre, les quotas volontaires des partis émergent souvent d’un mouvement féministe général dans la société et, partant, dans les partis politiques eux-mêmes. Comme l’indique l’exemple scandinave, les quotas volontaires des partis ont souvent été introduits uniquement après que les femmes aient déjà acquis des postes de pouvoir à l'intérieur de la structure des partis. Cette constatation indique que la présence des groupements de femmes mobilisées au sein des partis résulte très importante pour l’établissement des quotas volontaires par les partis.
Politique interventionniste et culture tolérante des partis
La discrimination positive par les systèmes de quotas à l’égard des groupes défavorisés est considérée plus compatible avec certains partis politiques que d’autres, comme par exemple les partis travaillistes ou les partis plaidant pour l’état social. La culture ou la politique principale de ces partis reposant sur les principes d’intervention, de redistribution et de lutte contre les inégalités sociales ou économiques, est très proche aux règles d’intervention et de répartition régissant les systèmes de quotas.
Il n’est pas surprenant que les quotas volontaires par sexe ont d’abord été introduits par les partis sociaux-démocrates et les partis de gauche dans les pays scandinaves au cours des années 70.[1]
Les relations avec l’organisation du parti
L’utilisation de procédures et pratiques opérationnelles claires pour la sélection des candidats au sein d’un parti politique est considérée très favorable pour les femmes, surtout lorsqu’il y a des règles ou des quotas particuliers qui visent à garantir la représentation des femmes. En général, l’absence d’un système institutionnalisé pour la nomination des candidats favorise souvent les processus de sélection hiérarchiques et, par conséquent, patriarcaux.
La mise en œuvre prévue des quotas ne peut être assurée que par la mise en place d’un plan d’action adéquat qui régit le processus d’implémentation. Une telle politique requiert que le quota soit pris en compte dès le début des processus de nomination et sélection des candidats. L’implémentation des systèmes de quotas est généralement plus efficace lorsqu’elle est accompagnée des mouvements de mobilisation, que si leur adoption reflète simplement une intégration générale des groupes sociaux défavorisés dans la société.
[1] Voir:
Electoral Gender
Quota Systems and Their Implementation in Europe: Women’s Rights and Gender
Equality. Direction générale des politiques internes de l'UE
(septembre 2008).
http://www.europarl.europa.eu/document/activities/cont/200903/20090310ATT51390/20090310ATT51390EN.pdf et Pande, Rohini, Deanna
Ford.
Gender Quotas
and Female Leadership Development Report 2012: Gender Equality and Development. Document de travail de la Banque mondiale (2012).
http://siteresources.worldbank.org/INTWDR2012/Resources/7778105-1299699968583/7786210-1322671773271/Pande-Gender-Quotas-April-2011.p