En plus des qualités requises auxquelles chaque parti politique peut s’attendre des personnes qui seront leurs candidats, le cadre législatif peut prévoir que les candidats doivent satisfaire à certaines exigences.
Les qualités de base exigées des candidats sont celles qui s’appliquent aux électeurs : citoyenneté, âge minimum et capacité d’exercer ses droits civils et politiques. Si d’autres exigences sont imposées, il convient de s’assurer qu’elles sont rationnelles, raisonnables et objectives. Afin d’éviter que la procédure d’investiture soit appliquée de façon discriminatoire, les pays doivent veiller à ce que la loi indique clairement les qualités requises.
Les qualités requises pour devenir candidat peuvent être les suivantes :
- soutien d’un solide réseau ou d’une organisation – obligation pour les candidats d’être appuyés par un parti politique. Selon cette exigence, il serait impossible pour un candidat indépendant de se présenter à une élection;
- un certain niveau de maturité – âge minimum plus élevé que celui exigé pour voter. Il arrive souvent que l’âge minimum varie en fonction de l’importance de la fonction – plus la fonction est importante, plus l’âge minimum est élevé;
- neutralité ou engagement envers le pays – obligation pour le candidat d’avoir la citoyenneté de naissance, de ne pas avoir une autre nationalité ou d’avoir résidé au pays (ou dans la circonscription pertinente, dans le cas d’élections locales ou législatives) pendant une certaine période avant l’élection. Les candidats peuvent être exclus s’ils ont été reconnus coupables de trahison. Dans certains cas, une preuve d’engagement pourrait aussi inclure l’obligation d’avoir servi dans les forces armées (surtout pour les hommes) ou d’être un électeur inscrit. Dans les pays où le vote est obligatoire, la personne peut être tenue d’avoir voté au cours des élections précédentes;
- compétence personnelle – un certain niveau d’instruction, la connaissance suffisante des langues officielles et le fait d’être sain de corps et (plus souvent) d’esprit;
- absence de conflits d’intérêts – sont exclues les personnes occupant un poste dans une entreprise qui conclut des contrats avec l’État;
- aptitude morale – sont exclues les personnes qui ont été reconnues coupables de certaines catégories de crimes comme les crimes liés au processus électoral ou à la corruption, ou les personnes qui ont fait faillite;
- capacité de remplir les fonctions – sont exclues les personnes incarcérées à la suite d’un acte criminel (mais non simplement en état d’arrestation avant le procès);
- respect de certaines normes sociales comme la démocratie, la coexistence pacifique entre les groupes ethniques ou la concurrence non violente.
Les qualités requises, surtout celles qui sont fondées sur les critères de la compétence, de l’aptitude morale et du respect des normes sociales, peuvent être utilisées de manière discriminatoire. Si des personnes de l’opposition font l’objet d’une persécution quasi judiciaire, on peut recourir aux tribunaux pour les empêcher de briguer les suffrages. Dans d’autres cas, les exigences peuvent ne pas avoir l’effet escompté. L’exigence d’un certain niveau d’instruction est souvent discriminatoire envers les femmes qui n’ont pas eu le même accès aux études que leurs homologues masculins.
En général, l’imposition d’un trop grand nombre d’exigences laisse toujours planer le risque de créer des organes législatifs ou autres corps élus qui sont dominés par une élite non représentative.