Le système électoral constitue un facteur qui pourrait avoir une incidence sur l’implémentation des quotas volontaires de candidats établis par les partis. Il est affirmé que les systèmes de représentation proportionnelle facilitent particulièrement l’élection d’un bassin diversifié de représentants.
Dans les circonscriptions uninominales (qui sont plutôt utilisées par les systèmes électoraux majoritaires), chaque parti politique ne peut normalement présenter qu’un candidat. Dans la pratique, les partis tendent de choisir le candidat avec les meilleures chances de gagner, qui est souvent un homme et membre du groupe majoritaire. Cela rend l’implémentation des quotas volontaires plus difficile. Ainsi, les femmes et les personnes appartenant aux groupes minoritaires ne sont nominées que dans des circonscriptions où le parti ne voit aucune chance de gagner. Par conséquent, les quotas dans les systèmes majoritaires généralement résultent à l’élection d’un nombre inférieur de femmes et de candidats appartenant à un groupe minoritaire que les quotas dans les systèmes proportionnels.[1]
Dans les systèmes proportionnels, les partis politiques concurrent pour un plus grand nombre de sièges par circonscription et peuvent donc équilibrer la liste du parti entre les factions concurrentes au sein du parti. Ce processus d’équilibrage apport souvent des bénéfices aux membres du parti autrement défavorisés. Étant donné que dans les systèmes de représentation proportionnelle les sièges sont réparties en fonction du pourcentage de suffrages obtenus par chaque parti au niveau national, dans certains systèmes proportionnels, le parti peut également décider l’ordre de classement des candidats. Dans les listes des partis, certains candidats peuvent être placés à des positions plus favorables que d’autres. Cela rend les quotas volontaires des partis plus efficaces dans les systèmes de représentation proportionnelle, où certain numéro de candidatures dans la liste peut être réservé aux groupes sous-représentés. Pour que les quotas volontaires établis par les partis soient encore plus efficaces, les partis politiques appliquent souvent un critère de placement (appelé aussi «double quota»), qui garantit que les personnes visées par les quotas ne sont pas simplement placées sur les listes de candidats, mais sont aussi placées dans des positions où elles ont des chances d’être élues. Si un parti estime gagner cinq sièges dans une circonscription de quinze sièges, les candidats occupant les positions un à cinq sur la liste ont des chances d’être élus, alors que ceux occupant les positions six à quinze n’en ont pas.
La culture politique du pays constitue un autre facteur important pour la mise en œuvre des quotas volontaires établis par les partis. Si une meilleure représentation est favorisée par l’élite politique les médias et, finalement, les électeurs, les partis politiques ont plus de chances de voir les avantages que présentent les quotas volontaires. Le caractère ouvert de la culture politique détermine les opportunités que les membres des groupes sociaux défavorisés ont à accroître leur influence sur les décisions politiques.
La culture politique des partis a aussi un impact sur la mise en œuvre des quotas. La discrimination positive en faveur des groupes défavorisés introduite par les systèmes de quotas est considérée plus compatible avec certains partis politiques que d’autres, comme par exemple les partis travaillistes ou les partis plaidant pour l’état social. La culture ou la politique principale de ces partis reposant sur les principes d’intervention, de redistribution et de lutte contre les inégalités sociales ou économiques, est très proche aux règles d’intervention et de répartition régissant les systèmes de quotas.
[1] Voir: Balllington,
Julie (et al). PNUD et IND (2012): Empowering Women for Stronger Political
Parties, A Guidebook to Promote Women’s Political Participation. http://www.undp.org/content/dam/undp/library/gender/gender%20and%20governance/EmpoweringWomenFor%20StrongerPoliticalParties.pdf