Si la délimitation des circonscriptions varie d'un pays à l'autre, et si tous les pays n'ont pas les mêmes points de vue sur des questions fondamentales comme le degré d'intimité qu'il doit y avoir entre les partis politiques, la législature, et les instances chargées de procéder au découpage, il existe néanmoins des principes universels :
- représentativité;
- égalité de l'électorat;
- réciprocité.
Représentativité
Les circonscriptions électorales doivent être délimitées de façon à donner aux électeurs la possibilité d'élire des candidats qui les représentent vraiment. En gros, cela veut dire que les limites des circonscriptions doivent être tracées, dans la mesure du possible, en fonction des communautés d'intérêts. Ces dernières peuvent être soit des divisions administratives, soit des quartiers ethniques ou raciaux, soit encore des collectivités définies par une frontière physique, telle une île. Si toutefois la circonscription ne correspond pas à une communauté d'intérêts quelle qu'elle soit, il pourra être difficile pour un élu de représenter l'ensemble de la circonscription.
Peu importe ses caractéristiques et ses vues politiques, un élu peut quand même voir son travail récompensé lors d'une prochaine élection si les électeurs ont la conviction qu'il a su représenter et protéger les intérêts de l'ensemble de la circonscription.
Égalité de l'électorat
Le découpage électoral doit être fait de manière à assurer l'égalité relative des circonscriptions en termes de population. Par voie de conséquence, la valeur des votes d'une circonscription à l'autre s'en trouvera équilibrée. Par exemple, une circonscription qui compte une population deux fois plus nombreuse qu'une autre verra ses électeurs avoir deux fois moins d'influence que la circonscription moins populeuse. Les grands écarts de population d'une circonscription à l'autre sont contraires au principe même de la démocratie qui accorde un poids égal au vote de tous les électeurs.
Réciprocité
La procédure relative au découpage électoral doit être explicitement énoncée dans la loi afin de garantir l'uniformité des règles, quelle que soit l'autorité responsable du processus. Si on souhaite garantir l'impartialité du découpage, aucun parti politique ne devrait être autorisé à intervenir. Si un parti souhaite jouer un rôle dans le processus, alors tous les autres partis doivent bénéficier des mêmes privilèges. Si on le confie à la législature, le découpage risque d'être teinté de partialité et le parti politique qui détient la majorité des sièges au parlement pourra exercer un certain contrôle sur le processus. Les règles du découpage électoral et leurs conséquences doivent être acceptables à tous les intervenants principaux dans le processus.