Les systèmes électoraux mixtes ont recours simultanément à différentes formules pour attribuer les sièges lors d'une élection. Cependant, dans tous les cas, l'électeur doit exprimer deux votes : le premier en faveur d'un député et le deuxième, d'un parti politique. Les pays qui souscrivent à ce système font des différences entre le pourcentage de sièges alloués aux circonscriptions et aux partis. Les circonscriptions ont également recours à des modes de scrutin différents - à majorité relative ou à majorité absolue. Il existe aussi des distinctions entre les sièges alloués aux circonscriptions et ceux alloués aux partis.
Dans certains pays, on établit la répartition des sièges d'après le nombre de sièges donnés aux partis selon leur liste moins ceux rattachés à une circonscription. Ailleurs, la répartition des sièges est basée sur le nombre de sièges donnés aux partis plus ceux des circonscriptions. Cette distinction est cruciale pour déterminer la correspondance entre le pourcentage des sièges et des votes.
Système mixte avec compensation
En Allemagne et en Nouvelle-Zélande, le décompte final des sièges pour chaque parti est calculé en retranchant les sièges de circonscriptions emportés par le parti du nombre total de sièges auquel le parti avait droit. Les sièges de parti sont donc attribués pour corriger l'iniquité engendrée par le scrutin de liste ou le scrutin majoritaire. Ce système est appelé système mixte avec compensation parce que les résultats des élections tenues sous ce mode sont proportionnels, pourvu qu'un parti réponde aux exigences de seuil minimal. Pour plus de renseignements, voir Système mixte avec compensation (SMAC).
Système parallèle
Les pays comme la Russie ne retranchent pas, mais additionnent plutôt les sièges de circonscription et les sièges de parti. Dans le cadre de ce système mixte, les deux groupes étant indépendants, les sièges obtenus par les listes de parti ne compensent pas la disproportionnalité consécutive au scrutin majoritaire. Les résultats des élections tenues sous ce système mixte, parfois appelé système parallèle, tendent à être disproportionnels. Pour plus de renseignements, voir Scrutin parallèle.
Conclusion
L'avantage des systèmes électoraux mixtes consiste à recourir aux circonscriptions à siège unique et, par conséquent, à conserver un lien de représentation simple entre les élus et leurs électeurs. Cependant, ces systèmes ne peuvent mener à des résultats proportionnels que dans la mesure où les sièges accordés en vertu du scrutin de liste viennent compenser les distorsions provoquées par le scrutin majoritaire.
L'importance que prend la délimitation des circonscriptions électorales dans le cadre d'un système mixte tient à la façon dont les distorsions sont jugulées entre les sièges attribués au scrutin de liste et ceux alloués aux circonscriptions. Si les premiers viennent corriger le déséquilibre engendré par le scrutin majoritaire, alors la délimitation aura peu de conséquences. En revanche, si les voix données au scrutin de liste ne corrigent pas la disproportionnalité, alors le processus de délimitation aura un plus grand impact. En réalité, la délimitation sous ce régime est tout aussi importante que dans le cas des systèmes majoritaires.