Le processus de
redécoupage de la carte électorale aux États-Unis diffère des autres partout
dans le monde d'au moins deux manières fondamentales : premièrement, sa
politisation est manifeste et acceptée, les élus ayant toujours la
responsabilité d'établir les limites des circonscriptions électorales dans la
plupart des États; deuxièmement, les tribunaux y jouent un rôle important. Ces
deux caractéristiques sont interreliées, ce qui signifie que les exercices de
redécoupage font souvent l’objet de contestations et que les résultats tendent
à favoriser un parti au détriment de l'autre.
Bien que le
redécoupage des circonscriptions soit souvent fondé sur des motivations
partisanes, cela n'influence pas nécessairement la composition globale du
Congrès étant donné que le processus de redécoupage est plutôt décentralisé,
chacun des cinquante États étant responsable de la délimitation de ses propres
circonscriptions. Le gouvernement fédéral répartit les sièges du Congrès parmi
les États (il s'agit du processus de redistribution) en fonction de la
population totale, mais ne joue qu'un rôle restreint dans le processus de
redécoupage après cette étape. Par exemple, le Congrès américain peut adopter
des lois pour réguler le processus jusqu'à un certain point et l'a
effectivement fait à de rares occasions, la Loi sur le droit de vote de 1965
étant un exemple notoire. De l'autre côté, les tribunaux fédéraux, aussi bien
que les tribunaux d'État, jouent un rôle majeur dans le processus de
redécoupage aux États-Unis. On a fait appel à eux pour élaborer des normes de
redécoupage, pour arbitrer des conflits de redécoupage et même pour produire
des propositions de redécoupage [1].
Répartition des sièges du Congrès parmi les États
Le nombre de membres
de la Chambre des représentants des États-Unis est prescrit par la loi et
établi à 435 membres depuis 1912. Chaque État a droit à au moins un
représentant et les membres restants sont répartis parmi les États, selon leurs
populations relatives. Pour ce faire, on utilise la population totale plutôt
que, par exemple, la population en âge de voter ou le nombre d'électeurs
inscrits. On détermine la population totale au moyen d'un recensement décennal
qu’exige la Constitution.
La répartition des
sièges du Congrès parmi les États est effectuée en vertu d'une formule
officielle. La formule utilisée pour le calcul de la population a changé
plusieurs fois au cours des deux cents dernières années.
Le recensement La Constitution
américaine stipule qu'un recensement national doit être réalisé tous les dix
ans. Le recensement est effectué au début de chaque décennie (1990, 2000,
2010). La population totale de chaque État est communiquée au président avant
le 31 décembre de l'année du recensement. Ces données démographiques sont alors
utilisées pour effectuer la répartition des sièges du Congrès parmi les
cinquante États.
- Formule employée pour effectuer la redistribution
des sièges du Congrès parmi les États* Au fil des ans, quatre formules de
distribution ont été utilisées pour répartir les sièges parmi les États
selon leurs populations :
- De 1790 à 1840, le Congrès utilisait une
méthode proposée par Thomas Jefferson. Selon cette méthode, on divisait la
population totale par le nombre de sièges et l'on allouait à chaque État
la part qui lui revenait sans tenir compte des restes fractionnels. Le
nombre de membres au Congrès était ajusté afin de donner à chaque État le
nombre exact de sièges qui lui revenait selon cette formule.
- Entre 1842 et 1850, le Congrès recourait à une
formule proposée par Daniel Webster. Selon cette méthode, les États pour
lesquels il y avait un reste fractionnel supérieur à un demi recevaient un
membre additionnel. Le nombre de membres était ajusté en conséquence.
- Entre 1850 et 1910, le Congrès employait une
formule qui avait originairement été proposée par Alexander Hamilton pour
la répartition de 1790. Selon cette formule, les membres étaient d'abord
répartis selon le quotient électoral de chacun des États, sans tenir
compte des restes fractionnels. Ensuite, les sièges restants étaient
alloués aux États où les restes fractionnaires étaient les plus grands.
- De 1911 à 1930, le Congrès est revenu à la
méthode de Webster.
Après le recensement
de 1930, conformément aux recommandations formulées dans le rapport de
l'Académie nationale des sciences, le Congrès a adopté la « méthode de
proportions égales ». Cette méthode utilise la population d'un État qu’on
divise par la moyenne géométrique du nombre de sièges actuel de l’État et le
siège suivant (la racine carrée de n(n-1)). Selon cette formule, on alloue les
sièges restants parmi les États de manière à obtenir la plus petite différence
relative possible entre toute paire d’États au chapitre de la population des
circonscriptions et du nombre de personnes par représentant. La Cour suprême
des États-Unis a maintenu la décision du Congrès de choisir cette méthode
plutôt qu'une autre et elle est toujours en vigueur aujourd'hui.
Délimitation de circonscriptions pour le Congrès
dans les États
Les représentants
d'un État doivent être élus dans des circonscriptions uninominales de
population égale. Les responsables de la délimitation des circonscriptions, de même
que les critères selon lesquels cet exercice est effectué, sont plutôt
différents d'un État à l'autre.
Organisme responsable de la délimitation
Depuis les premiers
jours de la République, le redécoupage des circonscriptions du Congrès est
principalement la responsabilité des assemblées législatives des États. Seuls
quelques États délèguent la responsabilité de redécouper ces circonscriptions à
un organisme autre que le corps législatif. Ces États qui ne permettent pas au
pouvoir législatif de délimiter les circonscriptions confient habituellement la
tâche à une commission mise sur pied aux seules fins du redécoupage.
Choix de la carte électorale finale
À l'exception des
quelques États où l'on a recours à des commissions de redécoupage, les
nouvelles circonscriptions sont délimitées par le corps législatif de l'État et
promulguées sous forme de projet de loi. La promulgation du projet de loi est
sujette à toutes les procédures d'audiences publiques requises par l'État. Dans
presque chaque État, la promulgation d'un projet de loi est une question
extrêmement partisane puisque le parti majoritaire tente souvent de tirer un
avantage politique du processus de délimitation des circonscriptions. La
manipulation des limites électorales à des fins partisanes (pratique appelée
« gerrymandering » en anglais) est donc monnaie courante dans la
plupart des exercices de redécoupage des circonscriptions du Congrès. Les
exigences en matière d'égalité de population et les autres « principes de
redécoupage traditionnels » constituent des barrières que les tribunaux
fédéraux et que les États ont dressé afin de limiter la pratique du
« gerrymandering » (manipulation des limites électorales à des fins
partisanes).
Rôle des tribunaux
Lorsque surviennent
des différends de nature partisane entre les deux chambres d'une assemblée
législative ou entre le corps législatif et le gouverneur d'un État et que ces
différends ont le potentiel d'empêcher le pouvoir législatif de promulguer un
projet de loi portant sur le redécoupage à temps pour les élections générales,
ou encore, lorsque certaines parties intéressées dans le processus sont d'avis
que la proposition élaborée par les élus est illégale ou anticonstitutionnelle,
les citoyens peuvent porter la cause devant les tribunaux et demander à la cour
de corriger une carte qui a été promulguée ou d’en adopter une s'il n'y en a
pas en vigueur. Les tribunaux fédéraux doivent se soumettre aux tribunaux des
États, et les tribunaux doivent à leur tour se soumettre à un corps législatif
qui travaille activement à l'adoption d'une proposition. Cependant, si le corps
législatif ne parvient pas à respecter les délais raisonnables fixés par la
cour, cette dernière peut imposer sa propre carte électorale qui sera en
vigueur jusqu'à ce que le corps législatif adopte sa propre carte, en bonne et
due forme.
Critères encadrant le redécoupage
Chaque État possède
sa propre Constitution et ses propres lois, ce qui fait que les exigences
constitutionnelles varient considérablement d'un État à l'autre. Le peu de lois
fédérales qui existent à ce sujet a été constitué au fil des ans à l’occasion
d'une série d'affaires sur lesquelles s'est prononcée la Cour suprême des
États-Unis. La Loi sur le droit de vote, promulguée par le Congrès en 1965 et
amendée en 1982, fixe aussi certaines limites en ce qui concerne le pouvoir
dont disposent les États pour procéder à un redécoupage des limites électorales
(quels partis et à quel moment).
Voici certaines des
contraintes qu'impose le fédéral sur le processus de redécoupage :
- les populations des circonscriptions d'une
proposition de redécoupage doivent être relativement égales;
- les propositions de redécoupage ne doivent pas
diluer le poids des électeurs qui font partie de minorités;
- les propositions de redécoupage ne doivent pas
contenir de circonscriptions dont les limites ont été manipulées afin de
nuire à un groupe racial en particulier (« racial
gerrymander »);
- les propositions de redécoupage doivent tenir
compte de critères de redécoupage traditionnels comme la régularité des
limites des circonscriptions, la contiguïté et le respect des limites des
subdivisions politiques actuelles et des communautés d'intérêts.
Les tribunaux jouent
un rôle majeur dans le développement et l'interprétation de ces critères de
redécoupage.
Équité du nombre
d'électeurs entre les circonscriptions À la suite de la Seconde Guerre
mondiale, alors que les populations se sont mises à quitter les campagnes pour
gagner les villes, de nombreux corps législatifs ont perdu l'enthousiasme
nécessaire à l'exécution du redécoupage décennal et ne sont pas parvenus à
respecter leurs engagements constitutionnels. Au fil des ans, de nombreuses
zones urbaines se sont vu refuser la représentation politique que justifiaient
leurs populations pour la raison que leurs responsables n'avaient pas effectué
de redécoupage. Pendant des décennies, la Cour suprême a décliné de nombreuses
invitations à entrer dans le dédale politique que représente le redécoupage et
a refusé d'ordonner aux corps législatifs de s'acquitter de leurs tâches.
Cependant, en 1962,
dans l'affaire Baker c. Carr, la cour a pour la première fois statué que
les tribunaux fédéraux avaient la compétence de considérer les objections
constitutionnelles aux propositions de redécoupage. L'année suivante, dans
l'affaire Gray c. Sanders, Justice Douglas a déclaré que :
« Le concept d'équité politique évoqué dans la Déclaration d'indépendance,
dans le discours du président Lincoln à Gettysburg et dans les 15e,
17e et 19e amendements ne peut signifier qu'une seule
chose : le principe une personne, un vote. » En 1964, dans le dossier
Wesberry c. Sanders, la cour a statué que les circonscriptions du
Congrès doivent être révisées de sorte qu'« autant que faire se peut, lors
d'élections au Congrès, le vote d'une personne [...] vale autant que celui
d'une autre. » Finalement, en 1983, dans l'affaire Karcher c. Daggett,
la cour a élaboré une norme d'égalité selon laquelle les circonscriptions du
Congrès devaient être mathématiquement égales, à moins que cela soit justifié
par un « objectif légitime d'un État ». En conséquence de ces
décisions judiciaires, les circonscriptions du Congrès à l'intérieur d'un même
État varient peu en taille (inévitablement moins d'un pour cent). Toutefois,
les variations des populations des circonscriptions entre les États sont
toujours considérables étant donné que chaque État, peu importe sa population,
a droit à au moins un siège au Congrès.
L'égalité des chances
pour les minorités Une fois que les tribunaux ont eu fait le premier geste, c'est-à-dire
invalider des propositions de redécoupage pour des raisons d'iniquités de
population, le Congrès a franchi l’étape suivante. En 1965, il a promulgué la
Loi sur le droit de vote afin de garantir l'égalité des chances pour le droit
de vote des minorités. L'article 2 de la loi interdisait à tout État ou
autre subdivision politique d'imposer des « prérequis ou des conditions
pour voter, ou des normes, pratiques ou procédures pour refuser ou restreindre
le droit de vote en raison de la race ou de la couleur de peau. »
L'article 5 de la loi obligeait toute juridiction à faire d'abord
approuver tout changement apporté dans sa législation électorale, ses pratiques
ou procédures, soit par le département de la Justice, soit par la cour du
district fédéral de Columbia. Le département de la Justice a commencé à
utiliser cette nouvelle compétence pour exiger que les propositions de
redécoupage soient approuvées avant qu'elles puissent prendre effet.
En 1980, dans
l'affaire City of Mobile c. Bolden, la Cour suprême a affirmé qu'une
proposition de redécoupage ne pourrait pas être reconnue comme violant le 14e
amendement ou l'article 2 de la Loi sur le droit de vote à moins que les
demandeurs parviennent à prouver que ceux qui l'ont élaborée l'ont fait dans
l'intention de les discriminer. Le Congrès a rapidement réagi à cette nouvelle
entrave imposée à la démonstration de la discrimination raciale. En 1982, après
que la plupart des propositions de redécoupage basées sur le recensement de
1980 ont été mises en oeuvre, le Congrès a amendé l'Article 2 de la loi
sur le droit de vote pour s'assurer qu'elle s'appliquait à toute proposition
qui a comme résultat la discrimination contre un membre d'un groupe minoritaire
racial ou ethnique, indépendamment des intentions de ceux qui ont élaboré la
proposition.
Comment les tribunaux
s’y prenaient-ils pour déterminer si une proposition de redécoupage allait
avoir des résultats discriminatoires? En 1986, dans l'affaire Thornburg c.
Gingles, la cour a mis de l'avant trois conditions préalables auxquelles
doit satisfaire un groupe minoritaire pour prouver la violation de
l'Article 2 :
- le groupe minoritaire doit être assez
important et géographiquement concentré pour constituer une majorité dans
une circonscription uninominale;
- le groupe minoritaire doit faire preuve de
cohésion politique, c'est-à-dire que ses membres doivent généralement
voter pour les mêmes candidats; et
- il faut que, en l’absence de circonstances
particulières, le vote groupé de la majorité blanche dépasse
habituellement le vote du candidat préféré de la minorité en question.
Si le groupe
minoritaire parvient à démontrer que les trois conditions s'appliquent, il peut
passer à l'étape suivante, à savoir faire la preuve de la violation de
l'Article 2 par « l'ensemble des circonstances ». À partir de
ces circonstances, il devrait être démontré que les membres du groupe
minoritaire avaient « moins de chances que les autres membres de la
circonscription de participer au processus électoral et d'élire des
représentants selon leurs désirs. »
Qu'entendait-on par
« moins de chances »? En Caroline du Nord, où l'affaire Gingles
s'est déroulée, cela signifiait que les circonscriptions plurinominales dans
lesquelles les Noirs étaient minoritaires et n'étaient pas en mesure d'élire
leurs candidats ont été remplacées par des circonscriptions uninominales où les
Noirs formaient la majorité. Pour le reste du pays et pour les commissions et
assemblées législatives des États qui allaient délimiter de nouvelles
circonscriptions après le recensement de 1990, cela signifiait que partout où
une minorité raciale ou ethnique était « suffisamment importante et
géographiquement concentrée pour constituer une majorité dans une
circonscription uninominale », l'État était tenu de délimiter une circonscription
pour ce groupe sans quoi sa proposition risquait de se voir rejetée.
Comme ils étaient
maintenant au courant des implications de l'article 2, les responsables de
la délimitation après le recensement de 1990 se sont efforcés de créer des
circonscriptions majoritaire-minoritaire partout où la population minoritaire
semblait le justifier. Dans les États où les propositions de redécoupage ne
pouvaient pas être mises en oeuvre avant d'avoir été approuvées par le
département de la Justice, le département de la Justice encourageait l'État à
créer de nouvelles circonscriptions dans lesquelles les membres d'une minorité
raciale ou linguistique (principalement les Noirs ou les Hispanophones)
formaient la majorité de la population. Ces nouvelles circonscriptions majoritaire-minoritaire
étaient conçues de sorte à s’assurer que les États respectent la norme énoncée
à l'Article 2 et ne se font pas reprocher de ne pas avoir délimité des
circonscriptions dans lesquelles les groupes minoritaires avaient une chance raisonnable
de faire élire leur candidat.
Lorsque les États ont
élaboré et soumis leurs propositions de redécoupage au département de la
Justice, ils ont découvert que le département de la Justice ne se souciait pas
vraiment que la forme des circonscriptions majoritaire-minoritaire soit simple.
De nombreux États ont profité de cela et ont refait des propositions qui
incluaient des circonscriptions de formes plutôt bizarres. Les opposants à ces
circonscriptions ont déclaré qu'elles représentaient le résultat des manipulations
fondées sur des critères raciaux.
Pas de manipulation
des limites électorales fondée sur des critères raciaux Bon nombre de
propositions de redécoupage qui comprenaient des circonscriptions de formes
bizarres ont été contestées devant les tribunaux sous l'argument qu'elles
étaient le fruit de manipulations des limites électorales fondées sur des
critères raciaux qui brimaient le droit des électeurs blancs à la protection
équitable par la loi, en vertu du 14e amendement de la Constitution
américaine. La Cour suprême a finalement statué que les circonscriptions qui ne
se conformaient pas aux principes de redécoupage traditionnels pourraient être
interprétées comme étant le fruit de manipulations des limites des
circonscriptions sur des bases raciales et donc comme étant
anticonstitutionnelles. De telles circonscriptions devaient faire l'objet d'un
examen approfondi afin de déterminer si elles avaient été « taillées sur
mesure » dans l'« intérêt supérieur de l'État » relativement à
l'article 2. Si et seulement si cela était établi, on déclarait ces
circonscriptions étaient constitutionnelles. En conséquence de cette décision,
un certain nombre de circonscriptions majoritaire-minoritaire ont été rejetées
par les tribunaux fédéraux parce que les responsables qui les avaient élaborées
n'avaient pas respecté les « principes de délimitation
traditionnels », par exemple que les circonscriptions aient une forme
régulière, qu'elles ne dépassent pas les subdivisions politiques et qu'elles
respectent les communautés d'intérêts. Ces États ont alors dû procéder à une
nouvelle délimitation afin de se conformer à ces principes de délimitation
traditionnels.
Principes de
délimitation traditionnels Lors de l'exercice de redécoupage mené en 2000,
chaque État décidait lui-même de la définition qu'il donnerait aux
« principes de délimitation traditionnels » et de la manière dont il
les appliquerait puisque la loi fédérale n'explique pas ces principes.
Cependant, certains « principes de redécoupage » sont spécifiés par
les Constitutions de chacun des États et d'autres principes de redécoupage ont
été adoptés en tant que loi dans les États.
Le tableau ci-dessous
renferme des données sur les principes de redécoupage utilisés par chaque État.
Ce tableau est la
copie du Tableau 5 dans « Redistricting Law 2000 », une
publication de la National Conference of State Legislatures, Denver, Colorado,
1999. Ces principes comprennent la nécessité que les circonscriptions soient
faites d'un territoire contigu, ce qui les rend géographiquement compactes,
fait qu'elles respectent les limites des subdivisions politiques, qu'elles
respectent les communautés d'intérêts, qu'elles préservent le coeur des
circonscriptions précédentes et qu'elles permettent d'éviter les contestations
entre élus en fonction.
Tableau : Principes de délimitation (hormis
l'équité de population) utilisés par chaque État
État
|
Densité
|
Contiguïté
|
Respect des subdivisions
politiques
|
Respect des communautés
d'intérêts
|
Respect de l'intégrité des
circonscriptions précédentes
|
Protection des élus au pouvoir
|
Loi sur le droit de vote
|
Alabama
|
C, L
|
C, L
|
C, L
|
C, L
|
C, L
|
|
C, L
|
Alaska
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L
|
L
|
L
|
L
|
|
|
|
Arkansas
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|
|
C, L
|
|
C, L
|
YC, YL
|
C, L
|
Arizona
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C, L
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C, L
|
|
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|
C, L
|
Californie
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L
|
L
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Colorado
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L
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L
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L
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L
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Connecticut
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L
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L
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Delaware
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L
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NL
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|
Floride
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|
L
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|
|
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|
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Géorgie
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C, L
|
C, L
|
|
C, L
|
YC, YL
|
C, L
|
Hawaï
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L
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L
|
L
|
L
|
|
NL
|
|
Idaho
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C, L
|
C, L
|
C, L
|
C, L
|
|
NC, NL
|
C, L
|
Illinois
|
L
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L
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|
|
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|
|
Indiana
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|
L
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|
|
|
|
|
Iowa
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C, L
|
C, L
|
C, L
|
|
|
NC, NL
|
C, L
|
Kansas
|
C, L
|
C, L
|
C, L
|
C, L
|
C
|
NL
|
L
|
Kentucky
|
|
C
|
C
|
C
|
C
|
|
C
|
Louisiane
|
L
|
L
|
L
|
|
L
|
|
|
Maine
|
L
|
L
|
L
|
|
|
|
|
Maryland
|
C, L
|
C, L
|
C, L
|
C, L
|
C, L
|
YC, YL
|
C, L
|
Massachusetts
|
|
L
|
L
|
|
|
|
|
Michigan
|
L
|
L
|
L
|
|
|
|
|
Minnesota
|
C, L
|
C, L
|
C, L
|
C, L
|
|
|
C, L
|
Mississippi
|
C, L
|
C, L
|
C, L
|
|
|
|
C
|
Missouri
|
C, L
|
C, L
|
C
|
C
|
C
|
|
C
|
Montana
|
L
|
L
|
L
|
L
|
|
NL
|
L
|
Nebraska
|
C, L
|
C, L
|
C, L
|
C, L
|
|
NC, NL
|
C, L
|
Nevada
|
C, L
|
L
|
C, L
|
L
|
|
|
C, L
|
New Hampshire
|
|
L
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L
|
|
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New Jersey
|
L
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C, L
|
L
|
|
C
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|
C
|
Nouveau-Mexique
|
L
|
L
|
L
|
|
|
|
|
New York
|
L
|
L
|
L
|
|
|
|
|
Caroline du Nord
|
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C, L
|
C, L
|
|
C
|
YC
|
C, L
|
Dakota du Nord
|
L
|
L
|
L
|
|
|
|
|
Ohio
|
L
|
L
|
L
|
|
|
|
|
Oklahoma
|
L
|
L
|
L
|
L
|
|
|
|
Oregon
|
|
C, L
|
C, L
|
C, L
|
|
NC, NL
|
C, L
|
Pennsylvanie
|
L
|
L
|
L
|
|
|
|
|
Rhode Island
|
L
|
|
|
|
|
|
|
Caroline du Sud
|
C, L
|
C, L
|
C, L
|
C, L
|
C, L
|
YC, YL
|
C, L
|
Dakota du Sud
|
L
|
L
|
L
|
|
|
|
L
|
Tennessee
|
|
L
|
L
|
|
|
|
L
|
Texas
|
|
L
|
L
|
|
|
|
C, L
|
Utah
|
C, L
|
C, L
|
C, L
|
C, L
|
|
NC, NL
|
|
Vermont
|
L
|
L
|
L
|
L
|
|
YL
|
|
Virginie
|
C, L
|
C, L
|
L
|
L
|
|
YL
|
L
|
Washington
|
C, L
|
C, L
|
C, L
|
C, L
|
|
NL
|
|
Virginie-Occidentale
|
C, L
|
C, L
|
C, L
|
|
|
|
|
Wisconsin
|
L
|
L
|
L
|
|
|
|
|
Wyoming
|
C, L
|
C, L
|
C, L
|
L
|
|
NL
|
L
|
C = circonscriptions
du
Congrès
NC = circonscriptions autres
L = circonscriptions
d'État
NL = circonscriptions autres
Conclusion
Les États-Unis sont
l'une des rares démocraties dans lesquelles les élus ont encore le pouvoir de
délimiter les circonscriptions électorales étant donné que la plupart des pays
ont réformé le processus et ont confié la tâche du redécoupage à des
commissions indépendantes et non partisanes. Comme les élus sont responsables
du redécoupage, le processus est souvent partisan et les résultats
politiquement partiaux. Cependant, des signes indiquent que cela pourrait
changer, du moins, dans un certain nombre d'États qui étudient actuellement
l'instauration d'une approche par commission pour le redécoupage des
circonscriptions électorales.
Ce qui risque moins
de changer, du moins, dans un avenir rapproché, c’est le rôle très actif que jouent
les tribunaux dans le processus de redécoupage. La soumission d'une proposition
de redécoupage aux tribunaux pour son examen représente l'une des rares options
dont disposent les opposants pour contester une proposition et très peu
d'Américains seraient prêts à abandonner ce droit.
Notes :
[1] Les tribunaux
peuvent délimiter des circonscriptions lorsque le corps législatif d'un État ne
parvient pas à adopter une carte des circonscriptions ou en adopte une qui,
selon les tribunaux, ne satisfait pas aux conditions légales ou
constitutionnelles.