Il y a deux importants facteurs à considérer lors de la délimitation des circonscriptions : 1) la magnitude des circonscriptions et 2) la concordance des limites des circonscriptions avec celles des entités administratives ou politiques existantes. Le concept de « poids » ou de « magnitude » de la circonscription renvoie au nombre de sièges attribués à une circonscription [1]. Une circonscription peut être soit uninominale, soit plurinominale et dans un tel cas, le nombre de sièges peut varier entre deux et plus d’une centaine. On peut superposer les circonscriptions sur les entités administratives, c'est-à-dire que l’on peut utiliser les entités administratives comme circonscriptions. Une autre option est de délimiter les circonscriptions sans se soucier des entités administratives, souvent pour répondre aux critères d’équité du nombre d’électeurs entre les circonscriptions.
Ces deux facteurs sont interreliés [2]. La première dimension, à savoir la magnitude d’une circonscription, touche à la question des circonscriptions uninominales en opposition aux circonscriptions plurinominales. La deuxième dimension se rapporte à la superposition ou non des limites des circonscriptions sur celles des limites administratives.
La plupart des circonscriptions uninominales se rangent dans la catégorie de non-superposition des limites administratives. Ces circonscriptions ne correspondent pas à une entité géographique de référence et elles n’ont pas de sens en dehors du contexte électoral. Certaines circonscriptions uninominales, particulièrement dans les pays où l'on utilise également une forme de représentation proportionnelle, peuvent constituer de petites communautés distinctes. Par exemple, quelques petits cantons en Suisse servent de circonscription uninominale.
Les pays où l’on a recours aux circonscriptions plurinominales utilisent souvent les divisions administratives en tant que circonscriptions. On attribue à chaque circonscription un certain nombre de sièges en fonction de sa population. Bien que certaines circonscriptions ne possèdent que deux représentants élus, la plupart en comptent beaucoup plus. Ces pays ont habituellement recours à la représentation proportionnelle sous l'une ou l'autre de ses formes. Les circonscriptions dont les délimitations concordent le moins avec les divisions administratives se trouvent dans des pays comme l'Irlande et Malte qui emploient des circonscriptions de faible magnitude étant donné qu’on y utilise le système à vote unique transférable.
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Notes :
[1] Selon Taagepera et Shugart, le terme « magnitude » est préférable à « poids » puisqu’habituellement, le poids se rapporte au nombre d’électeurs d’une circonscription ou à sa superficie. Consultez Rein Taagerpera et Matthew Soberg Shugart, Seats and Votes : The Effects and Determinants of Electoral Systems (New Haven: Yale University Press, 1989)
[2] Michael Steed, "The Constituency," in Representative of the People? Parliamentarians and Constituencies in Western Democracies, ed. Vernon Bogdanor (Grower Publishing, 1985)