Les partis politiques peuvent signer des ententes de collaboration sur une grande variété de sujets, notamment, sur la formation de coalition lors des élections, sur la formation de gouvernements de coalition, sur l’apport d’un soutien externe à un gouvernement en place, sur l’union des forces afin de renverser un gouvernement mené par un autre parti, sur la modification d’éléments du système politique ou sur l’élaboration conjointe de certaines politiques. Il est donc intéressant d’examiner les caractéristiques des alliances politiques constituées en vue du processus électoral. Les alliances entre partis peuvent revêtir différentes formes et atteindre divers degrés.
Tout d’abord, les partis politiques peuvent former des coalitions; les listes qui en résultent incluent des candidats de chacun des partis politiques ou des candidats indépendants. Ce faisant, ces derniers s’identifient comme membres d’une coalition et ne se présentent donc plus comme indépendants dans les circonscriptions touchées par la coalition.
Une autre option consiste à soumettre des listes de l’un et de l’autre des partis en alternance dans chacune des circonscriptions afin d’optimiser le soutien électoral prévu pour chacun des partis. Cette pratique est courante dans les systèmes matures; pour les partis qui emploient cette stratégie et pour leurs alliés, cela optimise l’efficacité des campagnes et limite les effets négatifs qu’engendre la dispersion du vote.
Finalement, ils peuvent s’entendre sur le retrait de la candidature qui a reçu le moins de votes lors du premier tour et demander à leurs partisans de soutenir le candidat du parti allié.
Ces ententes peuvent s’appliquer de diverses manières : à toutes les circonscriptions ou seulement à quelques-unes, aux élections présidentielles, générales ou municipales ou encore pour une période définie ou non.
Les effets juridiques de ces ententes sont souvent en adéquation avec la liberté qui devrait gouverner les actions stratégiques et politiques des partis dans un système démocratique.
Toutefois, en règle générale, les coalitions formées pour un processus électoral donné et enregistrées comme telles lors de la nomination ont effectivement des effets juridiques. Ces effets sont fondamentalement reliés à deux aspects du processus : les contributions effectuées par l’État compétent et l’interdiction de nommer des candidats de manière unilatérale par les groupes qui forment la coalition. De plus, il peut exister des barrières électorales de niveau supérieur que celles qui s’appliquent à chaque parti dans certains pays d’Europe de l’Est comme la Croatie ou la République Tchèque.
À l’inverse, les ententes relatives au retrait de candidatures qui ont reçu le plus petit nombre de votes, et, a fortiori, les ententes au sujet de la conduite postélectorale des partis élus et des candidats n’ont qu’une importance politique; les partis comme les élus ne peuvent être contraints de s’y plier.