La classification moderne des formes de gouvernement se divise en deux catégories principales: le système parlementaire européen et le système présidentiel américain. Ces systèmes législatifs et exécutifs se distinguent l’un de l’autre par l’organisation de chacun des pouvoirs de l’État, les relations qui les unissent et la manière dont ils sont liés.
Le système présidentiel trouve son origine dans la Constitution américaine et se caractérise de la manière suivante: a) le pouvoir exécutif est unitaire, étant donné qu’il concentre les rôles de chef d’État et de chef de gouvernement; b) le président est élu par le peuple et non par le pouvoir législatif, ce qui lui donne une autonomie relativement importante; c) le président nomme et démet les membres du cabinet, les secrétaires d’État ou ministres; d) ni le président ni les secrétaires d’État ne sont tenus de rendre des comptes devant le Congrès; e) le président, les secrétaires d’État, les ministres et les membres du cabinet ne peuvent être membres du Congrès; f) le président peut militer pour un parti politique différent de celui de la majorité au Congrès; et g) le président ne peut dissoudre le Congrès et le Congrès ne peut déposer une motion de censure contre le gouvernement.
Le système parlementaire est le fruit de l’évolution politique d’un grand nombre de pays européens, particulièrement l’Angleterre, et se caractérise de la manière suivante: a) les membres du cabinet (le pouvoir exécutif et le gouvernement) sont également membres du Parlement; b) le cabinet est composé des chefs des partis qui forment par coalition la majorité parlementaire; c) le pouvoir exécutif est réparti entre le chef d’État qui jouit de fonctions de représentation et de protocole et le chef de gouvernement qui s’occupe de l’administration et du gouvernement lui-même; d) au sein du cabinet, on retrouve une personne qui porte le titre de premier ministre et qui jouit d’une grande influence politique sur le gouvernement; e) la survie du cabinet est garantie par la majorité au Parlement; f) l’administration publique est confiée au cabinet, sous l’étroite supervision du Parlement qui peut demander au gouvernement de rendre des comptes; g) une surveillance bilatérale s’effectue entre le Parlement et le gouvernement; et h) bien que le Parlement puisse refuser un vote de confiance ou adopter une motion de censure envers le cabinet, motion qui oblige le cabinet à démissionner, le gouvernement peut demander au chef d’État de dissoudre le Parlement.
Il existe une autre forme de gouvernement, soit la dictature. Sous ce régime, un dictateur, ou chef autocrate, saisit le pouvoir de son propre chef au lieu de le recevoir par délégation temporaire. Cette forme de gouvernement nait généralement d’une crise institutionnelle au cours de laquelle se dégage l’impression que le gouvernement en place n’est plus en mesure de gérer la situation. Elle peut aussi provenir de processus de plébiscites ou de mouvements armés et de coups d’État. Dans les premiers cas, on obtient des gouvernements gérés par des dirigeants charismatiques alors que dans les seconds, on assiste plus souvent à la mise sur pied de dictatures prétoriennes. Le gouvernement dictatorial cherche à consolider ses appuis en investissant un large pan de la vie citoyenne par le biais de la création d’un parti unique et du recours à la propagande ou par l’appareil militaire. Les dictatures peuvent mener à un État totalitaire.
Il est primordial de tenir compte de la forme de gouvernement, qu’il soit présidentiel, parlementaire ou dictatorial, pour être en mesure de déterminer la viabilité des institutions et la conception juridique du processus électoral si l’on veut garantir la représentativité et la bonne marche du système électoral ainsi que la gouvernabilité du système politique. Évidemment, il est également judicieux de considérer les aspects techniques et les contextes culturels, économiques, politiques et sociaux lorsqu’il est question des formes présidentielle et parlementaire de gouvernement.