Des seuils élevés peuvent effectivement servir à discriminer contre les petits partis - dans certains cas, c'est le but visé. Mais dans plusieurs cas, une discrimination intentionnelle contre les plus petits partis n'est pas souhaitable, particulièrement dans les cas où plusieurs petits partis dont les bases d'appui sont semblables « se divisent » leurs votes combinés et qu'ils se retrouvent par conséquent sous le seuil, alors qu'un regroupement aligné aurait pu accumuler suffisamment de voix pour mériter des sièges à l'assemblée législative. Pour contourner ce problème, plusieurs pays qui utilisent le système de listes RP permettent également aux petits partis de se regrouper à des fins électorales, formant ainsi un « cartel » ou un « apparentement » afin de disputer l'élection. Cela signifie que les partis eux-mêmes demeurent des entités séparées et qu'ils paraissent séparément sur le bulletin de vote, mais que les voix accumulées par chaque parti sont additionnées comme si elles appartenaient à tout le cartel, ajoutant par le fait même à la possibilité que le total de leurs voix combinées soit au delà du seuil et qu'ils puissent ainsi obtenir une plus grande représentation. Ce mécanisme est un élément d'un certain nombre de systèmes RPSL en Europe continentale, au Chili avant 1973, au Brézil après 1979, et en Uruguay, en Israël (voir La réforme électorale en Israël) et en Argentine (voir Argentine).