Le vote alternatif (VA) comporte un certain nombre de désavantages. Premièrement, pour être efficace, il exige de la population un degré raisonnable d'alphabétisation et des notions de calcul; aussi, parce qu'il est utilisé dans des circonscriptions uninominales, il peut souvent produire des résultats non proportionnels par rapport aux systèmes RP. Deuxièmement, il faut se demander si un système à base de vote alternatif peut engendrer des comportements plus conciliants dans les sociétés très divisées où les groupes ethniques sont concentrés dans des régions géographiques précises et, comme on l'a décrit dans le cas du sénat australien de 1919 à 1946, il a été démontré que le VA ne fonctionne pas bien non plus dans des circonscriptions plurinominales très vastes.
L'unique exception à cette règle est le Nauru, qui utilise une version modifiée du VA, surtout dans des circonscriptions électorales à deux sièges. Le système en vogue au Nauru n'élimine personne, les différents choix étant simplement comptés comme des « fractions de voix »; le premier choix vaut un, le deuxième, un demi, le troisième, un tiers, et ainsi de suite. Si aucun candidat n'obtient une majorité absolue sur la base des premiers choix, les autres choix sont alors comptés et le candidat ayant obtenu le total le plus élevé est déclaré vainqueur.