Le dernier type de système majoritaire utilisé pour des élections parlementaires est le scrutin majoritaire à deux tours (SDT), que l'on rend également par le concept de ballottage. Ces dénominations reflètent la caractéristique principale du système, soit le fait qu'il y ait deux tours de scrutin, à intervalle d'une semaine à dix jours. Le premier tour se déroule de la même façon qu'une élection à SMU normale. Si un candidat obtient une majorité absolue, on le déclare vainqueur immédiatement, sans avoir à tenir un deuxième scrutin. Si, cependant, aucun candidat n'obtient une majorité absolue, on procède alors à un deuxième tour de scrutin, le scrutin de ballottage, et le vainqueur du deuxième tour est déclaré élu.
Les détails procéduraux du deuxième tour varient selon l'État. La méthode la plus répandue, comme celle appliquée en Ukraine, consiste à confronter au deuxième tour les candidats qui se sont classés premier et deuxième au premier tour; ce système résulte en une majorité absolue (voir Ukraine : les dangers du principe de la majorité pour une nouvelle démocratie). Il produit un résultat véritablement majoritaire, en ce sens qu'il faut nécessairement que l'un des deux candidats obtienne une majorité absolue des suffrages pour sortir vainqueur. La France, qui est le pays le plus communément associé au mode de scrutin à deux tours, emploie une variante de cette façon de procéder pour ses élections législatives. Ainsi, tout candidat qui a remporté 12,5 % des suffrages au premier tour peut se présenter au deuxième tour. Celui qui reçoit le plus grand nombre de voix au deuxième tour, même s'il ne s'agit pas d'une majorité absolue, est déclaré vainqueur. Contrairement à la majorité absolue, ce système n'est pas véritablement majoritaire, puisque cinq ou six candidats peuvent prendre part au deuxième tour d'élection. On donne donc à cette variante le titre de scrutin à deux tours à majorité simple.
Les scrutins majoritaires à deux tours servent à élire plus de 30 parlements nationaux et un nombre encore plus élevé de présidents. Comme la France, plusieurs des nations indépendantes qui utilisent un SDT sont des dépendances territoriales de la République française ou ont subi une influence quelconque des Français. En Afrique francophone Sub-saharienne, le système est utilisé par la République centrafricaine, le Mali, le Togo, le Tchad, le Gabon, l'île Maurice et le Congo et, en Afrique du Nord, par l'Égypte. Cuba, Haïti, l'Iran, le Kiribati ainsi que les îles Comores emploient également le scrutin à deux tours pour leurs élections législatives, tout comme les États post-soviétiques du Bélarus, du Kirghizistan, de Macédoine, de Moldova, du Tadjikistan, de l'Ukraine et de l'Ouzbékistan. Il n'est pas surprenant qu'en Europe de l'Ouest, Monaco, à l'instar de la France, utilise également le SDT. L'Albanie et la Lituanie tiennent des élections SDT de même que des élections RPSL au sein de leur système mixte sans compensation, alors que la Hongrie utilise le SDT pour trancher les résultats dans les circonscriptions électorales majoritaires sous le système mixte avec compensation.