Le scrutin majoritaire plurinominal (SMP) (voir Scrutin majoritaire uninominal (SMU)) est tout simplement un scrutin majoritaire uninominal appliqué dans des circonscriptions plurinominales. Chaque électeur a droit à un nombre de voix qui correspond au nombre de sièges à pourvoir; les électeurs sont normalement libres de voter pour des candidats individuels, peu importe leur appartenance politique. Dans la plupart des systèmes à scrutin majoritaire plurinominal, les électeurs peuvent utiliser aussi peu ou autant de voix qu'ils le souhaitent. En date du mois de juin 1997, l'Autorité Palestinienne, les Bermudes, les îles Fidji, le Laos, les îles Vierges américaines, la Thaïlande, les Maldives, le Koweït, les Philippines et l'île Maurice utilisaient tous le scrutin majoritaire plurinominal. Ce système a également servi en Jordanie en 1989 (voir Jordanie : la conception d'un système électoral dans le monde arabe) et en Mongolie en 1992, mais les deux pays l'ont remplacé à cause d'un manque de confiance vis-à-vis les résultats obtenus. Quelques sièges à la Chambre des communes britannique, particulièrement les sièges universitaires, ont été comblés au moyen du scrutin majoritaire plurinominal jusqu'en 1945.
Scrutin majoritaire plurinominal de listes de parti (SMPLP)
Pour l'élection d'un certain nombre de leurs députés (tous, dans le cas du Djibouti et du Liban, et presque tous à Singapour, en Tunisie, en Équateur et au Sénégal), six pays utilisent un système électoral qui se situe quelque part entre le SMU et le scrutin majoritaire plurinominal. On l'a appelé ici le scrutin majoritaire plurinominal de listes de parti (SMPLP). Comme pour le SMU, les électeurs détiennent normalement une seule voix mais, contrairement au SMU, il y a des circonscriptions plurinominales dans lesquelles les électeurs choisissent des listes de partis où figurent les noms des candidats plutôt que des candidats individuels. Le parti qui reçoit le plus grand nombre de voix remporte tous les sièges de la circonscription électorale, les candidats de la liste entière étant élus. Comme dans le cas du SMU, une majorité absolue des voix n'est pas nécessaire.
Dans certains pays, le SMPLP sert à assurer une représentation ethnique équilibrée, puisqu'il permet aux partis de présenter des listes des candidats d'origines ethniques variées aux élections. Au Liban, par exemple, chaque liste de partis doit comporter un mélange de candidats des différents groupes ethniques. À Singapour, on retrouve à la fois des circonscriptions uninominales et plurinominales. Alors qu'un certain nombre de députés issus des circonscriptions uninominales sont élus par SMU, la plupart des députés proviennent des circonscriptions plurinominales connues sous le nom de circonscriptions à représentation de groupe, qui élisent chacune entre trois et six députés figurant sur une liste unique de candidats d'un parti ou de candidats individuels. Parmi les candidats inscrits sur chaque liste de parti ou de groupe, on doit retrouver au moins un membre de la communauté malaise ou indienne ou d'une autre minorité. Les électeurs font leur choix entre les diverses listes de candidats; ils ne disposent que d'une voix. Même s'il ne vote qu'une seule fois, dans la plupart des circonscriptions électorales, l'électeur choisit en fait tous les députés avec cette voix. Singapour utilise également la formule du "meilleur perdant" pour nommer les candidats à certains sièges de l'opposition - comme le fait l'Équateur d'ailleurs, où le parti de deuxième place, s'il a remporté l'équivalent de la moitié des voix du parti vainqueur, a droit à un siège compensatoire.