Les politologues ont souvent considéré le vote unique transférable (VUT) comme l'un des systèmes électoraux les plus attrayants, mais il n'a servi que dans des cas très limités lors d'élections parlementaires nationales - en Irlande depuis 1921 (voir Irlande : un système typique de vote unique transférable), à Malte depuis 1947 (voir Malte - Vote unique transférable adapté) et à une occasion en Estonie en 1990. Il sert également en Australie, pour les élections à la Chambre de l'assemblée tasmanienne, à l'Assemblée législative du territoire de la capitale australienne et au Sénat fédéral (voir Vote alternatif en Australie) ainsi qu'en Irlande du Nord, pour les élections locales. Les principes du système furent élaborés indépendamment, au dix-neuvième siècle, par Thomas Hare en Grande-Bretagne et Carl Andræ au Danemark. Le VUT sert pour des circonscriptions plurinominales; on demande aux électeurs de classer les candidats en ordre de préférence sur leur bulletin de vote de la même façon que dans le vote alternatif ou préférentiel. Dans la plupart des cas, cette indication de préférence est facultative, les électeurs n'étant pas obligés de classer tous les candidats en ordre de préférence; s'ils le désirent, ils peuvent en marquer seulement un. Après que le total des suffrages concernant le premier choix a été compté, le décompte commence par l'établissement du « quotient » de voix requis pour l'élection d'un seul candidat. Le quotient est calculé à l'aide d'une formule simple :
Quotient = (suffrages/sièges+1) + 1
La première étape consiste à compter le nombre total de voix de premier choix pour chaque candidat. Tout candidat qui a reçu plus de voix de premier choix que le quotient est immédiatement élu. Si personne n'atteint le quotient, le candidat ayant recueilli le plus faible nombre de premiers choix est éliminé et ses voix de deuxième choix sont redistribuées aux candidats qui demeurent dans la course. En même temps, les voix de surplus des candidats déjà élus (c.-à-d. les voix qui dépassent le quotient) sont redistribuées selon les deuxièmes choix exprimés sur les bulletins de vote. Afin d'être juste, tous les bulletins de vote d'un candidat sont redistribués, mais chacun de ceux-ci ne reçoit qu'une fraction procentuelle d'une voix, de sorte que le total des suffrages redistribués est égal au surplus du candidat (sauf en Irlande, où on utilise un échantillon pondéré). Si un candidat a obtenu 100 voix, par exemple, et que son surplus s'élève à 10 voix, alors chaque bulletin de vote sera redistribué à une valeur de 1/10e de voix. Ce processus continue jusqu'à ce que tous les sièges de la circonscription aient été attribués.