Il existe un certain nombre de variations importantes dans la façon de voter entre les divers systèmes RPSL. Une des plus importantes distinctions a trait aux listes qui peuvent être soit bloquées, non bloquées ou flexibles en ce qui concerne la capacité des électeurs de voter en même temps pour un candidat et pour un parti.
Parmi les systèmes RPSL du monde entier, la majorité des listes sont bloquées, c'est-à-dire que l'ordre des candidats élus par une liste est fixé par le parti lui-même et que les électeurs ne peuvent pas exprimer leur préférence pour un candidat en particulier. Le système RPSL utilisé lors des premières élections démocratiques en Afrique du Sud en 1994 offre un bon exemple d'une liste bloquée. Le bulletin de vote affichait les noms et les symboles des partis, ainsi qu'une photo du chef du parti, mais aucun des noms des candidats individuels. Les électeurs choisissaient simplement leur parti préféré, alors que les candidats individuels étaient élus selon un ordre prédéterminé par les partis eux-mêmes. Cela signifiait que les partis pouvaient inclure certains candidats (par exemple des représentants de minorités ethniques et de groupes linguistiques ou des femmes) qui auraient pu difficilement se faire élire autrement.
Cependant, l'aspect négatif des listes bloquées est que les électeurs n'ont aucune façon d'influencer le choix de leur représentant au sein de leur parti. Les listes bloquées ne permettent pas non plus de s'ajuster aux changements occasionnés par les événements. Seulement quatre jours avant les élections précédant l'unification de 1990 en Allemagne de l'Est, un candidat de premier plan d'un des partis a été reconnu comme étant un indicateur de la police secrète; on l'a expulsé immédiatement du parti, mais parce que les listes étaient bloquées, les électeurs n'avaient d'autre choix que de voter pour lui s'ils voulaient appuyer le parti auquel il avait appartenu.
Plusieurs des systèmes RPSL en usage sur le continent européen utilisent donc des listes non bloquées, sur lesquelles les électeurs peuvent indiquer non seulement leur parti préféré, mais aussi leur candidat préféré au sein du parti. Dans la plupart de ces systèmes, le vote simultané pour un candidat et un parti est facultatif et parce que la plupart des électeurs votent massivement pour un parti plutôt que pour un candidat, l'option du bulletin de vote permettant de voter pour un candidat a souvent un effet négligeable. Dans certains cas cependant (la Finlande en est un (voir Finlande : choix de candidat et proportionnalité de parti)), ce choix devient extrêmement important, parce que les électeurs doivent voter pour des candidats et que l'ordre dans lequel les candidats sont élus est déterminé par le nombre de votes individuels qu'ils reçoivent. Quoique cette option donne une plus grande liberté aux électeurs en ce qui a trait à leur choix de candidat, il entraîne également certaines conséquences moins intéressantes. Ainsi, parce que les candidats d'un même parti sont effectivement en concurrence pour l'obtention des voix, ce genre de liste non bloquée peut causer des conflits et entraîner la fragmentation au sein d'un parti. Il s'ensuit également que les avantages escomptés par les partis du fait d'avoir des listes qui contiennent une gamme diversifiée de candidats peuvent être renversés. Aux élections du Sri Lanka (voir Sri Lanka : des changements tenant compte de la diversité), par exemple, sous un système RP avec listes non bloquées, la tentative des principaux partis cinghalais d'élire des candidats de la minorité Tamoul en les plaçant dans le haut de leurs listes de partis s'est avérée infructueuse, parce que plusieurs électeurs ont délibérément voté pour des candidats cinghalais placés plus bas sur ces listes.
Certains autres mécanismes permettent à un petit nombre de juridictions d'ajouter une flexibilité additionnelle aux systèmes de listes non bloquées. Au Luxembourg et en Suisse (voir La Suisse), les électeurs disposent d'autant de voix qu'il y a de sièges à pourvoir et ils peuvent les distribuer aux candidats au sein d'une seule liste de partis ou les répartir à travers plusieurs listes de partis. La possibilité de voter pour plus d'un candidat à travers différentes listes de partis (le panachage) ou d'accorder plus d'une voix à un même candidat très populaire (le vote cumulatif) offrent toutes deux une mesure de contrôle additionnelle à l'électeur, ce que l'on retrouve dans des systèmes avec listes flexibles.