Depuis 1830, le parlement des Pays-Bas est constitué de deux chambres. La chambre haute n'a jamais été élue directement et ne fera donc pas partie de cet exposé. Depuis les premières années pour lesquelles on peut parler d'un système électoral constitutionnel (1848-1887), le nombre de députés à la chambre basse était établi à un pour chaque tranche de 45 000 habitants. Le pays était divisé en circonscriptions et chacune élisait deux députés par la voie d'un suffrage limité. La moitié de la chambre était élue tous les deux ans de sorte que, dans la plupart des circonscriptions, des élections étaient tenues pour élire des députés. Pour être élu, il fallait obtenir une majorité absolue et, si aucun candidat ne l'obtenait, une majorité relative suffisait lors d'un deuxième tour de scrutin.
En 1888, le système électoral a subi plusieurs changements. Le nombre de sièges à la chambre basse fut établi à 100. Sauf dans les villes, toutes les circonscriptions devinrent uninominales. Les dernières circonscriptions plurinominales disparurent en 1897. À partir de ce moment, seuls les deux premiers candidats du premier tour pouvaient participer au second.
Deux grandes questions politiques ont marqué le 19e siècle et le début du 20e, l'une étant l'obtention du suffrage universel et l'autre l'appui du gouvernement aux écoles confessionnelles. Les deux problèmes furent résolus par la législation de pacification de 1917. Les partis politiques à base religieuse ont obtenu le financement des écoles confessionnelles et le suffrage universel, un des principaux objectifs du parti Social-Démocrate, fut accordé d'abord aux hommes et finalement aux femmes en 1919. Un système de représentation proportionnelle fut adopté, avantageant surtout les partis libéraux qui ne pouvaient plus espérer gagner des sièges par le suffrage universel. De plus, le vote obligatoire fut imposé pour assurer la proportionnalité.
En principe, le système électoral introduit en 1917 est demeuré en vigueur avec quelques modifications. La chambre basse est toujours élue selon le système de la représentation proportionnelle à circonscriptions plurinominales de partis. Depuis 1956, les listes des partis apparaissent sur le bulletin de vote et l'ordre des partis est établi selon le nombre de leurs représentants au parlement tandis que l'ordre des partis qui n'y sont pas représentés est établi par tirage au sort. Les partis peuvent inclure jusqu'à 30 noms sur la liste ou deux fois le nombre de leurs députés au parlement, jusqu'à concurrence de 80. Il y a 19 circonscriptions, essentiellement pour fins administratives, et presque tous les partis soumettent leurs listes dans toutes les circonscriptions, bien que ces listes peuvent varier d'une circonscription à l'autre. Il n'est pas nécessaire que les candidats résident dans la circonscription ou y soient liés de quelque façon. Tous les votes obtenus par les candidats d'un parti sont également comptés pour ce parti. Les circonscriptions n'ont rien à voir avec le nombre de sièges attribués à chaque parti. L'attribution se fait plutôt selon les votes obtenus au niveau national.
En 1956, on augmenta le nombre de sièges de 100 à 150. Le seul seuil nécessaire pour qu'un parti soit représenté à la chambre est le nombre de votes valides déposés, divisé par 150, ce qui équivaut présentement à environ 60 000 et chaque multiple de ce nombre donne droit à un siège.
Après que chaque parti a reçu tous les sièges auxquels il a droit selon ce calcul, il reste habituellement des sièges à attribuer et ils le sont selon la plus haute moyenne (la méthode d'Hondt) qui a remplacé en 1933 la méthode du plus grand nombre de votes restants, pour obtenir une proportionnalité plus précise. Cette méthode donne cependant un avantage aux plus grands partis et, pour compenser les plus petits partis, il est possible, depuis 1973, de combiner les listes de candidats de diverses circonscriptions pour attribuer tous les sièges.
Une fois le nombre de sièges de chaque parti établi, le premier candidat sur la liste est déclaré élu. On passe ensuite au deuxième nom, et ainsi de suite jusqu'à ce que tous les sièges soient comblés. La seule exception est qu'un candidat qui obtient le quart du quotient électoral pour les partis est automatiquement déclaré élu pourvu que son parti ait droit à au moins un siège. Les listes de candidats demeurent en vigueur entre les élections et servent à combler les sièges devenus vacants, éliminant la nécessité d'élections partielles.
Essentiellement, le même système sert aux élections municipales, provinciales et européennes. Les représentants de la chambre haute, pour leur part, sont choisis par les législatures provinciales.
Bien que le pays demeure fortement en faveur d'un système de représentation proportionnelle, le vote obligatoire a été aboli en 1970. D'autres changements ont été proposés à la suite de plaintes selon lesquelles les politiciens se distançaient de plus en plus des électeurs. Des comités furent créés pour suggérer des changements et le gouvernement a même suggéré un système mixte selon lequel la moitié des sièges seraient comblés par la représentation proportionnelle, et les autres selon un système de cinq circonscriptions. Face à de nombreuses critiques voulant que le système mixte nuirait à la proportionnalité et ne ferait rien pour améliorer les relations avec l'électorat, le gouvernement s'est vu forcé de retirer sa suggestion. On s'attend à ce que d'autres propositions soient formulées après la prochaine élection.