Si la décision a été prise de publier des résultats provisoires, il est souhaitable de le faire le plus rapidement possible. Un délai de quelques heures à une journée après la clôture du scrutin peut être considéré comme raisonnable selon le contexte politique, les conditions logistiques et le système électoral. Cependant, dans certains pays, il peut se passer trois à cinq jours avant que des résultats partiels ne soient diffusés. Dans les cas les plus extrêmes, une semaine complète peut être jugée comme un délai acceptable, en fonction des conditions du pays concerné. Quel que soit ce délai, l’OGE doit gérer les attentes des parties prenantes en expliquant clairement ses choix et en diffusant largement le plan de publication prévu.
Lorsque le dépouillement se déroule sur plusieurs jours, une actualisation est souvent publiée, au minimum à la fin de chaque journée. Mais généralement, les OGE donnent des informations plus fréquentes, soit lors de conférences ou de communiqués de presse, soit en mettant à jour un site web dédié aux résultats.
Si les bulletins sont dépouillés progressivement ou sont recomptés plusieurs fois et que des résultats partiels sont publiés avant de déterminer le résultat définitif, ces résultats partiels peuvent être trompeurs. Par exemple, les résultats provisoires peuvent donner gagnant un candidat ou un parti alors que le résultat définitif peut s’avérer différent. Des précautions particulières s’imposent donc afin de s’assurer qu’aucun trouble ni conflit civil ne se produira.
La publication des résultats provisoires doit comporter une mise en garde. L’autorité responsable de cette publication doit expliquer qu’il ne s’agit pas de résultats définitifs et que des modifications ou des corrections peuvent intervenir au cours du processus d’obtention des résultats définitifs.
L’OGE n’est pas obligé de publier des résultats provisoires. Dans certains pays, on préfère que ce soient les médias, les organisations de sondage ou les organisations non gouvernementales qui diffusent et annoncent des informations préliminaires sur le vote. Cependant, dans un souci de transparence et de redevabilité, il est souhaitable que l’OGE assume la responsabilité de publier des résultats partiels et provisoires.
Si la situation politique est instable, l’OGE peut envisager de ne pas publier de résultats provisoires mais uniquement les résultats définitifs, afin d’éviter les troubles ou la recrudescence des conflits. Ce choix présente des risques car tout retard dans la publication des résultats définitifs peut aussi entraîner une instabilité.
Cependant, cette option n’est pas vraiment réaliste lorsque les représentants des partis ou des candidats assistent au dépouillement car cette opération est alors publique, et il serait dans ce cas très improbable que les résultats du dépouillement ne soient pas dévoilés avant la proclamation des résultats définitifs.
En fonction de la situation locale, il peut être souhaitable d’inclure tous les types de bulletin (votes des absents, par correspondance, anticipés, bureaux de vote mobiles) utilisés lors de l’élection avant de publier les résultats provisoires, afin d’éviter des écarts entre les annonces provisoires et définitives. Quelle que soit la décision prise concernant la publication des résultats provisoires, celle-ci doit être clairement expliquée. Par exemple, tous les bulletins ont-ils été inclus ? Les bulletins seront-ils soumis à un recomptage ?
Il n’est pas toujours possible d’attendre que ces chiffres soient disponibles sans retarder indûment la publication des résultats intermédiaires. Dans ce cas, il est important de nuancer les résultats intermédiaires en soulignant que certains types de bulletins n’ont pas encore pu être comptabilisés.
Dans certains pays, il est possible de dépouiller les bulletins des absents, les votes par correspondance, anticipés ou les bureaux de vote mobiles avant le jour du scrutin, afin de pouvoir intégrer ces chiffres aux résultats provisoires publiés le jour du scrutin.
Si ces bulletins spéciaux sont dépouillés quelques jours avant le scrutin, les résultats doivent être conservés en lieu sûr avec interdiction d’y avoir accès jusqu’à la clôture du scrutin.
Cette approche a ses avantages et ses inconvénients. Bien qu’elle permette de publier des résultats définitifs plus complets, elle risque aussi de compromettre sérieusement l’intégrité, la participation ou le résultat du vote si des résultats sont rendus publics avant la clôture du scrutin. Comme il est d’usage que les représentants des candidats et des partis assistent au dépouillement de tout bureau de vote, c’est un risque réel.
Dans les pays ayant plusieurs fuseaux horaires, si la publication des résultats provisoires a lieu avant la clôture du vote dans certaines régions, cela peut avoir des répercussions indésirables sur le comportement des électeurs.
Pour les pays dotés de différents fuseaux horaires ou d’horaires de vote échelonnés, il est conseillé de respecter un délai avant de publier les résultats provisoires afin que l’ensemble des électeurs puisse voter sans avoir connaissance des résultats ou des tendances dans d’autres régions du pays. Dans certains cas, ces mesures peuvent être jugé inappropriées ou inutiles. Le décalage des horaires d’ouverture et de clôture des bureaux de vote peut être considéré comme discriminatoire dans certains pays. En outre, cela risque de compliquer sérieusement la campagne d’information publique car les messages concernant les horaires d’ouverture et de clôture devront varier selon les zones, risquant d’entraîner des confusions ou d’augmenter les coûts.