Les pays
qui songent à utiliser un SIG pour délimiter des circonscriptions doivent soigneusement
peser le pour et le contre. Les raisons poussant à adopter un tel système
doivent être analysées et les objectifs à atteindre doivent être clairement
définis.
Les
éléments à étudier comprennent :
- les avantages éventuels de l’introduction
d’un SIG;
- l’efficacité accrue du
processus de délimitation;
- la disponibilité des cartes
pertinentes;
- les coûts de l’utilisation d’un
SIG;
- les coûts de l’acquisition de
cartes.
Il peut
être utile pour les utilisateurs potentiels des systèmes d’information
géographique d’en faire une analyse coûts-avantages. Cela les aidera à
déterminer si les avantages attendus justifient ses coûts de mise en œuvre et d’entretien.
Coûts
et avantages de l’utilisation d’un SIG pour délimiter des circonscriptions
L’utilisation
d’un SIG engendre des coûts directs :
- l’achat d’ordinateurs et de
logiciels généraux;
- l’achat de logiciels
spécialisés;
- l’entretien et le soutien du
matériel et des logiciels;
- l’entretien des données
(création, modification et suppression);
- l’embauche de personnel
compétent;
- le salaire des formateurs.
Les avantages
attendus de l’utilisation d’un système d’information géographique comprennent :
- la rapidité d’exécution des
tâches routinières et répétitives;
- la rapidité de production d’information;
- la vaste gamme d’informations
fournies;
- la précision accrue des
informations;
- la gamme plus étendue de produits
(cartes, rapports, etc.);
- la qualité accrue des décisions
de délimitation.
Certains
coûts et avantages sont faciles à reconnaître et à quantifier, comme le prix d’achat
d’un SIG et les économies de temps qu’il permet de réaliser. D’autres éléments,
notamment indirects, ne sont par contre pas toujours aisés à cerner et à
mesurer bien qu’il faille aussi les prendre en considération.
Le coût
engendré par l’utilisation d’un SIG pour délimiter des circonscriptions varie
grandement selon la disponibilité des données informatisées et, dans le cas
contraire, selon les coûts à prévoir pour les produire. S’il existe des cartes
informatisées de tout le pays ou de la région à découper, les coûts de l’adoption
d’un SIG peuvent être raisonnables. Par contre, si des données cartographiques
numériques doivent être créées sans l’aide financière d’autres organismes
gouvernementaux, les efforts et les coûts requis pour utiliser un SIG ne valent
peut-être pas les avantages qu’il pourrait apporter au processus de
délimitation des circonscriptions.
Le
choix d’un système d’information géographique
Une fois
qu’il a été jugé que les avantages d’un système d’information géographique
surpassent ses coûts, il faut choisir le matériel et les logiciels.
Plusieurs
options doivent être évaluées pour déterminer la plus apte à réaliser les
objectifs fixés. Il faut notamment savoir si le système sera développé à
l’interne, s’il s’agira d’un logiciel commercial couramment utilisé ou si ce
sera un logiciel commercial de SIG modifié (à l’interne ou par des fournisseurs
externes) pour mieux servir les besoins locaux. Un logiciel standardisé de SIG
coûtera moins cher à l’achat, sera plus facile à utiliser et sera accompagné
d’un service de soutien du fournisseur. Par contre, il pourrait ne pas être
totalement adapté au processus de délimitation envisagé.
Les
éléments suivants doivent être pris en considération lors du choix d’un système
d’information géographique :
- le matériel nécessaire à son
utilisation (puissance du processeur, mémoire vive, capacité des disques
durs);
- le système d’exploitation
nécessaire;
- la facilité d’utilisation du
logiciel;
- la disponibilité de
documentation, sa qualité et la langue utilisée;
- la possibilité de former le
personnel;
- la situation du fournisseur
sur le marché (gage de développement et de soutien à long terme);
- la disponibilité et le coût
de futures mises à jour;
- les fonctionnalités du
logiciel;
- la capacité du logiciel à
remplir les fonctions exigées;
- la possibilité de
personnaliser le logiciel pour répondre aux besoins;
En plus des
éléments ci-dessus, le processus de prise de décision peut tenir compte de
tests ou de projets pilotes menés avec certains logiciels de SIG. Par exemple,
dans le cadre d’un banc d’essai, trois ou quatre fournisseurs de SIG reçoivent
une liste de tâches que leur produit aurait à accomplir. L’acheteur potentiel
peut aussi fournir des données à utiliser durant cet exercice. Il revient alors
aux fournisseurs de démontrer que leur système satisfait aux exigences de l’acheteur.
Cet exercice requiert une certaine compétence et de la vigilance de la part de
l’acheteur potentiel, surtout lors de la définition des tâches à accomplir par
les fournisseurs. L’effort peut toutefois en valoir la peine.
Mise
en œuvre d’un SIG pour la délimitation des circonscriptions
Une fois
qu’un système d’information géographique a été choisi, il faut le mettre en
œuvre. Même si le système retenu est techniquement parfait, son utilisation peut
poser des problèmes. Les facteurs suivants peuvent influer sur le succès de l’utilisation
d’un SIG :
- la volonté des intéressés d’utiliser
des technologies d’information et des données numériques;
- la disponibilité d’employés
ou consultants expérimentés;
- la formation requise pour
permettre au personnel d’utiliser le système (saisie de données, création
et entretien des bases de données du SIG, etc.);
- l’affectation du temps et des
ressources nécessaires pour créer les bases de données et tester le
système en profondeur avant son adoption
En plus
de choisir un SIG, de commander l’équipement requis, de l’installer et de le tester,
l’adoption d’un SIG pour délimiter des circonscriptions exige de prendre en
compte des facteurs techniques et sociopolitiques complexes. Il est donc
important de soigneusement planifier le processus de mise en œuvre. Ainsi, il
importe de prévoir des ressources suffisantes pour passer du système en place
au nouveau système, pour procéder au redécoupage des circonscriptions dans les délais
prévus et pour établir une géographie électorale la plus précise possible.
En dépit
de ces efforts, il reste un risque de ne pas créer un plan optimal de
délimitation des circonscriptions.