Un
appareil de numérisation optique combine de l’équipement et des logiciels
informatiques spécialisés. L’équipement saisit une image et le logiciel la
convertit en données lisibles par ordinateur.
Les
électeurs qui utilisent des bulletins de vote lisibles par machine reçoivent
une carte sur laquelle les noms des candidats sont imprimés. À côté de chaque
nom figure un symbole, comme un rectangle, un cercle ou une flèche incomplète. L’électeur
indique son choix en remplissant le rectangle ou le cercle, ou en complétant la
flèche.
Au moment
de déposer son scrutin, l’électeur introduit sa carte soit directement dans un
lecteur au lieu de vote, soit dans une urne qui sera ensuite transportée en un
lieu centralisé pour le dépouillement.
L’appareil
de dépouillement informatique reconnaît la marque faite par l’électeur sur la
carte et enregistre le vote correspondant. Les votes individuels sont
enregistrés dans une base de données et additionnés pour donner les résultats
totaux.
Ce
système, baptisé Marksense, a été utilisé par 24,6 % des citoyens inscrits
à l’élection présidentielle américaine de 1996. Il remplace progressivement les
anciens systèmes à levier et à carte perforée.
Il y a
quatre types principaux de technologies de numérisation optique :
·
la
reconnaissance optique des marques (ROM);
·
la
reconnaissance optique des caractères (ROC);
·
la
reconnaissance intelligente de caractères (RIC);
·
l’imagerie.
Les
systèmes de numérisation à reconnaissance optique des marques (ROM)
La
plupart des systèmes de vote à numérisation optique ou lecture par machine
utilisent la technologie ROM. Celle-ci a largement été utilisée depuis les
années 1970 à diverses fins, y compris examens scolaires et universitaires,
recensements, sondages et loteries aussi bien que scrutins. Elle est aussi
utilisée dans les lecteurs de codes à barres, répandue dans le commerce au
détail, la gestion d’inventaires, les bibliothèques et les écoles.
La ROM
typique comprend un numériseur capable de lire des marques spécifiques faites
sur une feuille de papier. Le logiciel utilisé par le numériseur ROM est
programmé pour reconnaître la signification des différentes marques et pour
convertir les images numérisées en données lisibles par ordinateur, selon la
localisation des marques.
Les systèmes
ROM conviennent bien aux systèmes électoraux à scrutin majoritaire et aux
systèmes de listes (proportionnels) où les électeurs doivent effectuer des
choix simples facilement représentés par une seule marque. Dans les systèmes
électoraux complexes comme les systèmes de vote préférentiel et de vote
transférable (où les électeurs doivent choisir les candidats en indiquant des
préférences en ordre séquentiel), il est plus difficile d’appliquer la
technologie ROM et, par conséquent, la technologie de numérisation n’a pas été
largement utilisée. Cependant, l’augmentation de l’exactitude de la RIC
pourrait rendre la technologie viable pour ce genre de bulletins dans les années
2000.
À part
les systèmes de vote, la technologie ROM a d’autres applications potentielles.
En Australie, elle sert à lire les listes électorales aux bureaux de vote pour
indiquer les noms des électeurs qui ont voté. Les autorités électorales australiennes
peuvent ainsi automatiser le contrôle de leur système de vote obligatoire et repérer
les cas de votes multiples.
Les
systèmes à codes à barres ROM sont aussi répandus dans les services postaux.
Ceux-ci apposent des codes à barres sur le courrier pour en automatiser
l’acheminement. Dans certains pays, la poste accorde un tarif réduit aux
clients qui impriment eux-mêmes les codes à barres d’adresse sur le courrier,
ce qui en accélère le tri.
Certains
OGE impriment sur la correspondance adressée aux citoyens leurs propres codes à
barres indiquant le nom et l’adresse de l’électeur. Ils s’en servent pour la
mise à jour du registre des électeurs lorsque des lettres sont retournées. Des
codes à barres sont aussi imprimés sur les enveloppes que les électeurs
utilisent pour voter par la poste, ce qui permet à l’OGE d’enregistrer
automatiquement les noms des électeurs qui ont voté de cette façon.
La
technologie ROM est très utile et efficace pour collecter des données
prédéfinies relativement simples. Cependant, elle s’avère inadéquate dès qu’entrent
en jeu des données complexes et des textes volumineux. Les systèmes ROC et RIC
sont mieux adaptés à cette fin.
Les
systèmes de numérisation à reconnaissance optique de caractères (ROC)
La
numérisation ROC consiste à utiliser un logiciel pour reconnaître les formes
des caractères alphanumériques (manuscrits ou imprimés) et les stocker sur
ordinateur. La ROC est généralement utilisée pour convertir du texte imprimé en
un texte lisible par ordinateur.
Cette
capacité a plusieurs applications potentielles dans le domaine électoral. Par
exemple, au début des années 1980, la Commission électorale australienne
produisait beaucoup de manuels de procédures. Des années plus tard, quand vint
le temps de revoir ces manuels, les fichiers informatiques originaux ne pouvaient
pas être utilisés par les nouveaux logiciels utilisés. Plutôt que de saisir de
nouveau les textes originaux sur clavier, un logiciel ROC a été utilisé pour
convertir les manuels imprimés en fichiers informatiques adaptés à l’édition et
à la révision.
Une autre
utilisation de la ROC est la saisie des données à partir de l’information
imprimée sur des formulaires. Au lieu de saisir manuellement l’information, la
ROC peut la convertir automatiquement en données lisibles par ordinateur.
Les
systèmes ROC doivent être entraînés pour reconnaître des formes particulières
comme étant des lettres et des chiffres. Pour les polices imprimées, même si
elles peuvent prendre différentes formes, elles sont régulières et le processus
est relativement direct. Par contre, la tâche est plus difficile pour l’écriture
manuscrite vu la variété infinie de styles.
Les
premiers systèmes ROC avaient un taux d’erreur relativement élevé lors de la
conversion de textes en données lisibles par ordinateur, en particulier les
manuscrits. Il fallait donc une importante intervention humaine pour vérifier
et corriger les résultats. Le taux d’erreur a commencé à diminuer dès la fin
des années 1990 avec les améliorations apportées aux appareils et aux logiciels
de numérisation optique.
Les
systèmes de numérisation à reconnaissance intelligente de caractères (RIC)
La RIC
amène les systèmes ROC à un niveau supérieur en utilisant un logiciel pour
appliquer des tests logiques intelligents aux caractères numérisés, pour mieux
les convertir en données lisibles par ordinateur.
Les systèmes
RIC appliquent des règles de contexte, d’orthographe et de grammaire au texte
numérisé pour mieux l’interpréter. Cela permet une conversion beaucoup plus
précise du texte numérisé par rapport au système ROC simple, en particulier pour
l’écriture manuscrite.
Au milieu
des années 1990, la puissance accrue des ordinateurs a permis de produire des
systèmes RIC de plus en plus fiables. Pour les OGE, ces systèmes sont
particulièrement adaptés à la saisie des données à partir des formulaires. Ils
sont aussi indiqués pour la saisie des nombres manuscrits qui figurent sur les
bulletins de vote utilisés dans les systèmes électoraux complexes (vote
préférentiel ou vote unique transférable). Cependant, la complexité de ce genre
de tâche freine l’adoption des systèmes RIC par les OGE.
Imagerie
En plus
de saisir des images pour les convertir en données, les numériseurs peuvent
aussi les stocker sous un format lisible par ordinateur. Les photos, les
dessins et les textes peuvent ainsi être stockés et réutilisés.
Les
images numérisées ont plusieurs applications électorales. Elles peuvent être
incluses dans les sites Web et imprimées dans les publications. Les photos du
personnel peuvent être placées dans le bottin Internet de l’OGE et dans son
rapport annuel. Les photos des bureaux de vote peuvent apparaître sur les sites
Web et les manuels d’instruction. Des exemples de formulaires remplis peuvent
être numérisés et imprimés dans les manuels de formation.
Les
formulaires papier peuvent être transformés en images et enregistrés sous forme
électronique. Ces images peuvent alors être téléchargées sur un réseau
informatique, sans qu’il soit ensuite nécessaire d’accéder aux originaux en
papier. La Commission électorale australienne s’emploie actuellement à
numériser de millions de formulaires d’inscription des électeurs. Elle les
rendra disponibles par réseau informatique à partir de chacun de ses bureaux à
travers le pays. Ce système sera utilisé pour vérifier sur demande les
signatures ou tout autre détail inclus sur ces formulaires.
Des logos
peuvent être numérisés, stockés sur ordinateur et imprimés sans problème. Il n’est
ainsi plus nécessaire de recourir à des imprimeries pour les lettres à en-tête
d’une organisation. Il suffit de disposer d’ordinateurs, de papier, d’une
imprimante couleur et de logos numérisés.
L’imagerie
sert aussi à vérifier l’identité des électeurs. Leur photo peut être numérisée
et placée sur une carte d’identité. Les images des empreintes digitales ou des
traits faciaux peuvent être numérisées et stockées sur des cartes à puce. Des systèmes
logiciels d’identification sont capables de comparer le visage du détenteur d’une
carte à puce avec l’image encodée sur la carte pour déterminer s’il s’agit de
la même personne.