Considérations
infrastructurelles
Sainte-Lucie
dispose de bons réseaux (micro-ondes, satellites, câble, télévision et
Internet).
Les
équipements situés dans des aires non protégées de l’île sont sujets aux effets
indésirables de la chaleur, de l’humidité et de la rouille, car la plupart des grandes
localités bordent l’océan, et l’île est située dans une zone propice aux
ouragans.
L’approvisionnement
par le réseau électrique est fiable mais sujet à de fortes fluctuations. C’est
la raison pour laquelle des régulateurs de tension protègent les équipements. L’ordinateur
central de type IBM AS/400 est relié à un onduleur (système d’alimentation sans
coupure) offrant un temps de sauvegarde d’une heure. Ce système est alimenté
par deux génératrices branchées à un circuit électrique dédié.
Les
ordinateurs personnels, les terminaux passifs et les imprimantes sont
entretenus sur place mais les réparations de l’AS/400 ont lieu à la Barbade, une
île voisine. Les systèmes sont tous développés et entretenus sur place. À l’exception
des copies de sauvegarde, peu d’opérations requièrent l’intervention des
préposés. L’infrastructure de soutien des équipements et systèmes actuels et
prévus est donc de bonne qualité.
Acquisition
de la technologie
La
décision d’acquérir l’équipement actuel de l’île a été prise par un comité directeur
formé de quatre membres et créé dans ce seul but. Ce comité a eu un mandat
clair et un échéancier de trois mois pour produire des rapports sur les
soumissions reçues et une recommandation sur l’équipement à choisir. Trois
fournisseurs potentiels ont été invités à soumettre une offre. Après des
démonstrations exhaustives et plusieurs éclaircissements, un seul a été retenu.
L’IBM
AS/400 a été choisi pour différentes raisons :
- il était alors l’ordinateur
central le plus avancé des trois, car il était le seul dont l’architecture
était spécialement conçue pour supporter une base de données relationnelle;
- c’est la seule machine dont l’intégration
verticale et horizontale des interfaces garantissait qu’elle ne
deviendrait pas obsolescente avant longtemps. Les interfaces rendent le
matériel sous-jacent de l’AS/400 transparent pour l’utilisateur;
- le système d’exploitation
(OS/400) est suffisamment complexe pour pallier le besoin de programmeurs
systèmes ou d’opérateurs surqualifiés;
- la structure logique du
système d’exploitation et des outils de développement fournis permet de se
concentrer sur la tâche à accomplir plutôt que sur les moyens d’y parvenir;
- le système offre d’excellentes
mesures de sécurité qui sont faciles à mettre en œuvre à différents
niveaux, depuis l’emplacement physique des stations de travail jusqu’au
niveau des objets et des champs;
- le système pousse à programmer
en orienté-objet;
- beaucoup de grandes entreprises
(comme General Motors ou Citibank) ont dépensé des fortunes pour passer à
ce système, et même Microsoft s’en sert pour gérer ses activités.
Sainte-Lucie
doit acheter son propre matériel, car il n’y a pas de centres de services sur l’île.
Cette solution se serait de toute façon imposée pour des motifs de sécurité.
Une politique de développement local des logiciels a été adoptée parce que cela
signifiait que du personnel qualifié et connaissant les rouages du système serait
aisément disponible. De plus, il serait toujours possible de modifier le
système au besoin. Le transfert de technologie que cette politique implique
(contrairement à la simple utilisation d’un système développé ailleurs) a aussi
été un facteur dans ce choix.
Le
système de communication comprend des câbles coaxiaux directs et des lignes
louées. Le câblage direct est un trait inhérent à l’AS/400; les lignes louées ont
été préférées à des lignes téléphoniques commutées pour des raisons de sécurité
et de disponibilité. Les ordinateurs personnels sont utilisés entre autres pour
l’accès à Internet et le courriel. Un produit d’IBM, Client Access, sert à
relier les réseaux locaux des ordinateurs personnels à l’AS/400 via un câblage
coaxial direct.
Réduction
des risques par l’utilisation de la technologie
L’ordinateur
central est situé dans un local spécial du centre informatique. Des claviers
numériques contrôlent l’accès au centre informatique et à ce local. Les codes d’accès
changent fréquemment. Un garde est posté à l’entrée du bâtiment. Les
utilisateurs sont chargés de la sécurité physique des stations de travail
situées en dehors du centre informatique.
L’accès
aux données est limité de plusieurs manières :
- les utilisateurs ne peuvent
accéder qu’au lieu de travail qui leur a été assigné;
- des mots de passe sont requis
pour tous les utilisateurs, et le système exige qu’ils soient changés fréquemment;
- en accédant au système, les
utilisateurs naviguent dans des menus proposant diverses fonctions, dont
certaines sont réservées à des utilisateurs désignés. Les utilisateurs ne
peuvent pas quitter ces menus;
- tous les objets principaux
(fichiers, sections de données, programmes, etc.) du système ne sont
accessibles que selon le niveau d’autorisation accordé à l’utilisateur.
Ces niveaux sont lecture, lecture et écriture, mise à jour et suppression.
Si la saisie de données et leur validation se font en ligne, toutes les
mises à jour des fichiers maîtres se font par lots, après avoir été notées
dans un journal des ajouts, des modifications (avant et après sauvegarde)
et des suppressions. Ce journal est analysé par un superviseur;
- chaque commande ou appel de
programme individuel émis par un utilisateur est inscrit dans son journal
d’activité.
Le code
des logiciels est gardé sur fichier et est sécurisé comme les données. L’AS/400
n’est pas sujet aux infections virales; tous les ordinateurs personnels du
réseau local sont protégés par les logiciels antivirus
Norton et McAfee. La
fiabilité des données d’inscription des électeurs est évidemment cruciale. Ces
données sont récoltées à partir des extraits de naissance et des certificats
émis par des juges des régions dans lesquelles résident les électeurs
potentiels.
De temps
en temps, la localisation des électeurs est vérifiée; les noms de ceux qui sont
introuvables sont publiés dans les journaux. Ce système est fiable, mais l’absence
d’un lien direct avec le Registre des naissances et des décès en est une faille
importante. Il y a un besoin évident de disposer d’un numéro d’identification
permanent qui serait attribué à chaque personne depuis sa naissance jusqu’à sa
mort. Ce numéro ne devrait pas être dépourvu de sens (comme l’est actuellement
le numéro d’inscription de l’électeur) et être basé sur la date de naissance,
le sexe et autres facteurs pertinents. Outre son utilité pour l’entretien du
registre des électeurs, ce numéro pourrait servir pour la sécurité sociale, le
permis de conduire, etc.
La
commande SAVCHGOBJ (sauvegarder les objets modifiés) sert pour les sauvegardes
quotidiennes de tous les objets du système qui ont été modifiés. Ces copies
sont incrémentielles : un groupe de bandes magnétiques est utilisé pour
sauvegarder les objets modifiés le lundi, un second groupe est utilisé le mardi
et un troisième groupe le mercredi. Les bandes du lundi sont réutilisées le
jeudi et ainsi de suite. De plus, des sauvegardes de tout le système ont lieu
mensuellement. Le système n’est pas disponible si l’AS/400 tombe en panne, mais
cet ordinateur est si fiable (une seule panne en neuf ans) que cette
éventualité n’inquiète guère les administrateurs. Toutefois, il serait plus
prudent de créer un système simple de saisie de données sur un ordinateur
personnel, pour enregistrer les données non validées au cas où l’AS/400
tomberait en panne. Ces données seraient ensuite transférées et validées par
lots lorsque l’AS/400 redeviendrait opérationnel. Il existe des plans pour
mettre à profit la capacité du nouveau modèle AS/400 170 à utiliser une matrice de disques redondants peu coûteux.
L’AS/400
intègre des moyens de diagnostic qui signalent les pannes matérielles aussi
bien réelles que prévisibles. Il incorpore aussi une procédure ANZPRB (analyser
le problème) qui permet de régler plus rapidement tout problème éventuel. Cette
procédure guide l’utilisateur pas à pas dans le processus d’identification des
problèmes, de recherche des causes probables et de correction. De surcroît, l’arbitre
du système (combiné aux outils logiciels de performance) ajuste continuellement
le système en allouant dynamiquement le stockage, l’activité maximale, les
états d’attente, les périodes de temps accordées aux processus, etc. Des
problèmes ont surgi dans le passé mais ils étaient surtout causés par des
périphériques. Le cœur du système a été d’une fiabilité exceptionnelle, bien qu’il
n’ait jamais été éteint.
La
surveillance et les rapports sur les communications du système sont
automatiques. Comme les données électorales ne sont pas de nature numérique,
seuls les simples totaux et leurs modifications peuvent être directement testés
par les techniciens. Les utilisateurs ordinaires effectuent des tests plus
exhaustifs sur une base aléatoire.
Le
matériel est couvert par une police d’assurance, mais les pertes accidentelles
ne le sont pas.
Les
différents partis politiques et le public semblent très satisfaits du niveau de
précision des listes électorales, de sorte que des mesures destinées à rassurer
le public ne sont pas nécessaires en ce moment. Toute l’information contenue
dans le Système d’inscription des électeurs est du domaine public. Il n’y a
donc pas non plus de problème de respect de la vie privée.
Utilisation
de la technologie pour l’inscription des électeurs
Le
Système d’inscription des électeurs sert à enregistrer l’admissibilité au vote,
à prévenir les usurpations d’identité et à planifier les élections. Les
conditions d’inscription des électeurs sont les mêmes dans tout le pays. Tous
les électeurs doivent s’inscrire et posséder une carte d’identification.
Celle-ci est plastifiée et comporte les informations suivantes : le nom,
la date de naissance, la nationalité, l’adresse, le sexe, la taille, le numéro
d’inscription au registre, le numéro d’assurance sociale, la date d’inscription
au registre, les traits distinctifs (s’il y en a) et une photo en couleur de l’électeur.
La
Commission électorale fixe une date butoir pour l’inscription avant chaque
élection. L’information fournie par la carte (sauf la photo) est entrée dans le
registre électoral contenu dans l’ordinateur central AS/400. Certaines
informations qui n’apparaissent pas sur la carte sont aussi récoltées et
enregistrées, y compris la profession, la circonscription et la section de
vote.
Le
système informatique permet aux personnes autorisées de saisir, modifier ou
effacer de l’information dans le registre électoral, tout en gardant des traces
de la date et de l’heure où ces changements ont eu lieu, ainsi que du profil de
l’utilisateur qui les a effectués. Le système produit des listes alphabétiques
d’électeurs pour chaque section de vote d’une circonscription. Une liste
semblable ordonnée par numéro d’inscription est aussi produite. De temps en
temps, le bureau électoral vérifie l’identité des électeurs et publie des listes
de gens qui sont inscrits mais qui n’ont pas pu être localisés. Ces personnes
disposent de 90 jours pour se présenter aux agents recenseurs électoraux pour
confirmer leur existence, faute de quoi elles sont supprimées du registre.
Cette suppression ne signifie pas que l’électeur disparaît complètement du
système mais plutôt que son enregistrement est marqué comme étant effacé.
Le jour
des élections, les listes d’inscription des électeurs sont utilisées par les
agents des bureaux de vote et les représentants des candidats, en conjonction avec
les cartes d’électeurs, pour déterminer l’admissibilité au vote des citoyens.
Les cartes d’électeur, bien qu’étant requises, ne confèrent pas en elles-mêmes
le droit de voter.