Le type
et la complexité du système informatique nécessaire pour traiter un registre des
électeurs dépendent de plusieurs éléments :
- le
nombre d’électeurs (ou d’enregistrements) à stocker dans le système;
- le
nombre de données différentes (ou de champs de données) à stocker;
- la
taille de la base de données géographiques à utiliser dans le système
(voir « La base géographique
d’un registre des électeurs » : /en/et/et1/et102);
- le
nombre de transactions prévues;
- le
nombre d’utilisations du système (un seul scrutin ou, dans le cas d’un
registre permanent des électeurs, de nombreux scrutins);
- la
méthode de saisie des données;
- la
nécessité de stocker les données périmées (pour disposer d’un historique
des inscriptions des électeurs ou pour des besoins d’audit, par exemple);
- le
nombre d’utilisateurs devant accéder au système et à quelle fréquence;
- l’utilisation
du système dans un seul bureau ou dans plusieurs bureaux géographiquement
dispersés;
- la
nécessité de pouvoir accéder au système par réseau et d’y trouver des données
à jour;
- les produits
devant être générés par le système (voir « et106 »);
- le
type de matériel sur lequel le système fonctionnera;
- l’installation
du système sur des ordinateurs autonomes ou en réseau;
- la
manière dont les données seront triées et traitées.
Un
système conçu pour un faible nombre d’électeurs, destiné à un bureau central de
taille modeste et ayant peu d’exigences en matière d’intrants et d’extrants
sera facile à mettre en œuvre. Par contre, si un grand nombre d’électeurs doivent
être inscrits, si plusieurs utilisateurs doivent accéder au système et si les
intrants et extrants du système sont complexes, alors la conception et la
gestion de la base de données de l’inscription des électeurs exigeront
davantage d’attention pour maximiser son efficacité.
Traitement
par lots ou en continu
En ce qui
concerne l’environnement de traitement des registres des électeurs, une
décision cruciale consiste à savoir si les données saisies seront traitées par
lots ou si elles le seront en continu. Dans un traitement par lots, les données
sont saisies par groupes de plusieurs enregistrements (chaque enregistrement
représentant une transaction associée à un seul électeur). Elles sont ensuite
stockées dans un fichier temporaire. À intervalles réguliers (souvent la nuit,
quand le système informatique n’est guère sollicité), les lots de données sont
envoyés au fichier principal pour y insérer les nouveaux éléments, actualiser d’anciens
éléments et en supprimer ou archiver d’autres, le tout en un seul processus.
Le
traitement par lots convient si les ordinateurs disponibles ne sont pas
puissants ou ne sont pas intégrés à un réseau qui se prête au traitement des
données en continu. Avec le traitement par lots, toute baisse de performance du
système causée par l’actualisation des données survient habituellement la nuit.
Avec certains systèmes de bases de données, les utilisateurs doivent quitter l’application
avant que les données ne soient actualisées. L’actualisation nocturne par lots est
donc une méthode tout indiquée pour éviter de limiter la productivité des
préposés. Elle est aussi utile si le système est formé de plusieurs réseaux, où
des copies distinctes de la base de données doivent être actualisées :
l’actualisation quotidienne de chaque base de données par lots est préférable,
plutôt que la mise à jour chaque fois qu’un seul enregistrement est modifié.
Le
traitement en continu est possible avec des ordinateurs puissants et si les utilisateurs
partagent un réseau qui autorise les mises à jour. Dans ces conditions, les
données sont directement enregistrées dans la base de données, sans transiter
par un fichier temporaire. Aussitôt qu’une actualisation a lieu, les nouvelles données
deviennent accessibles aux autres utilisateurs du système. Le traitement en
ligne est plus commode pour les utilisateurs, car les données sont constamment
mises à jour, sans devoir attendre les actualisations par lots qui se
produisent la nuit. Cependant, ce type de traitement est plus difficile à
organiser, car il requiert un réseau complexe (et habituellement coûteux),
particulièrement si les utilisateurs sont géographiquement dispersés. Lors de
la conception de la base de données, il faut aussi veiller à ce que différents utilisateurs
ne puissent pas mettre à jour le même enregistrement au même moment, ce qui
engendrerait des erreurs.
En pratique,
le traitement en continu fournit aux utilisateurs des informations plus actuelles
que le traitement par lots. Par contre, un système de traitement par lots exige
moins de puissance de calcul et est souvent plus facile à concevoir et à
entretenir qu’un système de traitement en continu. Dans de nombreux cas, le
manque d’actualité des systèmes de traitement par lots ne pose pas un problème
important.
Système
distribué ou centralisé
Une base
de données aussi complexe qu’un registre des électeurs peut essentiellement
être utilisée de deux manières : comme un système distribué ou comme un
système centralisé
Un
système distribué est utile si les utilisateurs sont répartis sur plusieurs
réseaux d’ordinateurs. Cela arrive quand les utilisateurs sont géographiquement
éloignés les uns des autres, par exemple dans des bureaux régionaux de
différentes villes. Dans ce genre de système, chaque composante dispose de sa
propre copie de la base de données et, habituellement, d’un sous-ensemble des
données. Par exemple, dans une administration formée de six régions, chaque
région peut gérer uniquement les données des électeurs qui y résident. Chaque
fois qu’il faut coordonner les informations entre régions, les mises à jour se
font par lots (voir ci-dessus).
Dans un
système centralisé, toutes les données sont stockées dans une même base de
données, laquelle est accessible par un réseau reliant les bureaux régionaux (le
cas échéant). En reprenant l’exemple précédent (une administration de six
régions, mais avec un système centralisé), les utilisateurs de chaque région
peuvent accéder aux données stockées de n’importe quelle autre région. Toute mise
à jour qui touche plus d’une région (comme le déménagement d’un électeur
exigeant de supprimer un enregistrement dans une région et d’en créer un
nouveau dans une autre) prend effet immédiatement. Dans un système distribué,
de telles modifications interrégionales ne prendraient effet qu’après une
actualisation des données par lots.
Les
principaux avantages d’un système distribué sont les faibles coûts (du fait
qu’il ne faut guère de réseaux interrégionaux de forte capacité) et une plus
grande rapidité de travail du système résultant de la faible taille des
fichiers, vu qu’il faut traiter moins de données que dans un système
centralisé.
Un
système centralisé coûte cher parce qu’il nécessite un réseau de forte capacité
et traite des fichiers volumineux. Par contre, il permet à tous les
utilisateurs d’accéder à toutes les données et facilite les actualisations
automatiques de données à travers toutes les régions.