Lorsque la décision a été prise d'annoncer les résultats préliminaires, il importe de le faire le plus rapidement possible. Selon les circonstances locales politiques et logistiques et le système électoral en place, un délai de quelques heures à une journée est considéré raisonnable. Lorsque le dépouillement s'effectue sur une période de plusieurs jours, des résultats fragmentaires sont souvent publiés à la fin de chaque journée de dépouillement.
Là où les votes sont comptés progressivement ou sont comptés plusieurs fois, la publication de résultats préliminaires avant les résultats officiels peut être trompeuse. À titre d'exemple, les résultats préliminaires peuvent indiquer qu'un candidat ou un parti est en avance dans une ou plusieurs circonscriptions, alors que les résultats officiels seront différents. Par conséquent, il faut adopter les mesures préventives nécessaires pour éviter la confusion et les troubles civils.
L'annonce de résultats préliminaires devrait comprendre certains avertissements. Les responsables de l'annonce des résultats devraient expliquer que ceux-ci ne sont pas officiels et que des changements et corrections peuvent être apportés au cours du processus de confirmation des résultats officiels.
Il n'appartient pas nécessairement à l'organisme électoral d'annoncer les résultats préliminaires. Certaines administrations croient qu'il est plus approprié de laisser aux médias et aux organisations non gouvernementales le soin d'annoncer la tendance des résultats préliminaires.
Selon la situation locale qui prévaut, il peut être souhaitable d'inclure tous les types de bulletins (vote des absents, vote par la poste, vote par anticipation et vote dans les bureaux itinérants) dans l'annonce des résultats préliminaires. Cette mesure limite le risque de divergence entre les résultats préliminaires et les résultats officiels. Quelle que soit la décision prise relativement à l'annonce de résultats préliminaires, les règles doivent être énoncées clairement. Par exemple, doit-on annoncer les résultats pour tous les types de votes, peut-il y avoir recomptage, etc.? Dans d'autres cas, il se peut que ces chiffres ne soient pas disponibles assez tôt pour que l'annonce des résultats préliminaires se fasse dans un délai raisonnable. Il importe donc au moment de l'annonce des résultats préliminaires d'insister sur le fait qu'ils ne comprennent pas ces types de bulletins.
Il se peut qu'il soit possible de compter le vote des absents, les bulletins par la poste, les votes par anticipation ou les votes des bureaux itinérants avant le jour du vote, ce qui permet de les inclure dans les résultats préliminaires publiés le soir de l'élection. Si ces bulletins spéciaux sont comptés quelques jours avant le jour du vote, ces résultats devraient être gardés en sécurité et personne ne devrait y avoir accès avant la fermeture du vote le jour de l'élection. Cette approche offre des avantages et des désavantages. Elle permet d'annoncer des chiffres préliminaires complets mais peut également compromettre l'intégrité, la participation et les conséquences du vote si des résultats sont rendus publics avant la fermeture des bureaux de vote. Les risques sont réels, puisqu'il est d'usage que les représentants des candidats et des partis soient présents lorsque les votes sont comptés.
Dans certains pays où il y a plusieurs fuseaux horaires, l'annonce de résultats préliminaires peut avoir un impact peu souhaitable sur le comportement des électeurs. Ces pays pourraient envisager d'étaler les heures de vote ou d'établir une période d'interdiction pour l'annonce des résultats. De cette façon, les électeurs pourraient voter sans connaître les résultats ou la tendance dans d'autres régions du pays. Pour différentes raisons, ces mesures peuvent être jugées inappropriées ou inutiles. Dans certains pays, l'étalement des heures d'ouverture et de fermeture des bureaux de vote peut sembler discriminatoire. Le Canada utilise des heures décalées.
Divergences entre les résultats officiels et préliminaires
Les divergences entre les résultats officiels et préliminaires sont d'ordinaire minimes, si les procédures ont été bien établies et suivies attentivement. Bien que ces divergences prennent une certaine importance dans des circonscriptions individuelles où la lutte est serrée, elles affectent rarement l'ensemble des résultats d'une élection générale.
Advenant qu'il y ait divergence, l'organisme électoral devrait émettre des communiqués et en expliquer les raisons afin de maintenir la confiance du public.
L'option de ne pas publier les résultats préliminaires
Si la situation politique est d'ordinaire instable, l'organisme électoral peut envisager de ne pas annoncer de résultats préliminaires. Une telle décision évitera la confusion. Cette option comporte des risques : tout délai dans la publication des résultats officiels peut
suffire à causer de l'instabilité; elle n'est guère praticable lorsque les candidats et partis sont représentés au dépouillement, puisque ce qui s'y passe est alors du domaine public. Par conséquent, il est généralement difficile de cacher les renseignements connus lors du dépouillement jusqu'à l'annonce des résultats officiels.
Si l'on appréhende des problèmes d'ordre politique ou de sécurité, il y aurait peut-être avantage à ce que dépouillement soit mené à huis clos, par les seuls responsables des bureaux. On peut également assermenter les représentants des partis politiques et des candidats à garder le secret jusqu'à l'annonce des résultats officiels.
En général et autant que possible, il est préférable d'annoncer les résultats préliminaires; la transparence du processus électoral ne s'en portera que mieux.
Considérations de sécurité
L'organisme électoral doit adopter des mesures de sécurité spéciales pour éviter les cas de fraude lors de la compilation des résultats préliminaires et officiels. Seules les personnes autorisées devraient connaître les procédures utilisées pour la compilation des résultats.