Le système électoral de la République du Burkina Faso, un pays francophone de l'Afrique de l'Ouest, est celui de représentation proportionnelle (RP) avec listes de parti bloquées. Les partis politiques qui participent aux élections présentent leurs listes de district de législateurs potentiels (candidats) à la Commission nationale d'organisation des élections (CNOE) avant le jour de l'élection. Les sièges législatifs sont attribués aux 45 circonscriptions électorales sur la base d'un siège par 100 000 habitants. Le nombre de sièges par circonscription varie entre onze pour la plus grande circonscription, soit Ougadougou, et un minimum de un. Le nombre de listes de parti est égal au nombre de sièges à combler pour une circonscription en particulier; ces listes sont dressées en énumérant les candidats en ordre de préférence. À la fin du dépouillement, les sièges sont distribués aux partis selon le système de quota Hare : l'attribution des sièges est déterminée en divisant le total des votes de la circonscription par le nombre de sièges à combler.
La formule de scrutin majoritaire à deux tours est utilisée pour les élections présidentielles.
Nomination et formation des préposés
La CNOE est nommée quelques mois avant la date prévue pour l'élection. La responsabilité d'entreprendre les démarches nécessaires à la conduite des élections, y compris la nomination et la formation de tous les préposés (y compris les préposés du dépouillement) lui incombe. Les préposés au vote sont également responsables du processus de dépouillement. La plupart sont professeurs et ils sont tous nommés pour une élection ou un recensement spécifique, même si la plupart sont nommés à nouveau d'une élection à l'autre. Puisque la Commission nomme elle-même les préposés, elle peut s'assurer qu'ils ne soutiennent activement aucun parti politique, candidat ou option référendaire. Tous les responsables sont formés pendant une journée ou deux au cours du mois qui précède l'élection. Le personnel principal de la CNOE et les gestionnaires qualifiés donnent la formation. Après la formation, les préposés reçoivent un manuel et des documents électoraux importants pour leur gouverne.
Le dépouillement
Sur le bulletin de vote, on retrouve le nom ou l'acronyme du parti et son symbole, et un espace dans lequel l'électeur fait sa marque. L'électeur doit insérer le bulletin de vote dans une enveloppe et la déposer dans l'urne.
Les votes sont comptés au bureau de vote tôt après la fermeture de la votation. Les préposés au vote, également responsables du dépouillement, s'assurent que le public quitte la pièce. Les personnes suivantes peuvent être admises si elles sont dans la pièce avant que le dépouillement ne débute :
- les représentants des partis politiques, des candidats ou des options;
- les responsables de la sécurité du bureau de vote;
- les observateurs locaux et internationaux accrédités;
- les préposés de la CNOE en fonction ou qui visitent le bureau.
Le responsable de l'équipe de préposés au bureau de vote et toute autre personne présente sur les lieux examinent l'urne pour s'assurer que le sceau est toujours en place. Il brise ensuite le scellé et vide les enveloppes contenant les bulletins sur une grande table. Les préposés réconcilient le nombre d'enveloppes avec le nombre d'électeurs, qui selon la liste, ont voté et le nombre d'enveloppes émises. Ils ouvrent ensuite les enveloppes et en retirent les bulletins. Toutes les enveloppes gâtées sont mises de côté et comptées. On procède à établir le bilan des bulletins en les classant dans des piles par parti, candidat ou option. Les préposés comptent chaque pile de bulletins manuellement. Le responsable de l'équipe prend un bulletin, le tient pour que tous le voient et le compte. Chaque préposé, représentant ou observateur peut tenir compte des votes. Lorsque le compte est complété, ce responsable complète les formulaires relatifs aux résultats et les signe; les représentants les signent également. Ces formulaires sont remplis en quatre copies officielles distribuées comme suit :
- une copie au préposé responsable de la circonscription;
- une copie aux quartiers généraux de la police du district;
- une copie au maire de la ville ou au conseiller municipal;
- une copie conservée par le responsable du bureau de vote.
Dans l'établissement du bilan des bulletins, on tient compe des enveloppes gâtées et des bulletins rejetés.
Un bulletin peut être rejeté pour l'une ou l'autre des raisons suivantes :
- l'électeur n'a fait aucune marque;
- l'électeur a fait plus d'une marque;
- le bulletin n'a pas été placé dans une enveloppe.
Les résultats des bureaux de vote sont compilés; s'il s'agit d'une circonscription qui compte plus d'un siège, ils sont transmis au responsable de la circonscription. Les représentants des partis politiques, des candidats ou des options, et les observateurs locaux et internationaux sont témoins de la compilation. Le personnel de sécurité maintient l'ordre en tout temps.
Les résultats pour l'ensemble de la circonscription sont transmis au bureau national de la CNOE qui fait la compilation nationale. Toutefois, lorsqu'il s'agit d'élections législatives, la distribution des sièges aux partis politiques qui se faisaient la course est déterminée au niveau de la circonscription, et les noms des vainqueurs sont transmis au bureau national. Les responsables nommés par la CNOE transmettent les résultats personnellement, en compagnie du personnel de sécurité et des représentants des partis.
Il incombe à la CNOE de publier les résultats préliminaires. Toute demande de contestation des résultats de l'élection publiés par la Commission doit être présentée à la Cour suprême dans un délai de cinq jours après la publication des résultats préliminaires. La Cour suprême se prononce et annonce les résultats finaux. Elle peut ordonner un recomptage des votes. Si la Cour suprême décide que la demande qui lui a été présentée n'est pas méritoire, elle déclare les résultats comme étant officiels.