Il est important d'évaluer le contexte social et politique avant de procéder au choix d'un système électoral et d'un processus de dépouillement des votes : le climat politique local déterminera par exemple si l'on peut sacrifier un certain degré d'exactitude dans les résultats de l'élection afin d'en accélérer la transmission et quel degré de sécurité il faut prévoir. Ultimement, il s'agit de s'assurer que la population et les candidats connaissent le processus et y fassent confiance.
Sécurité
Dans un pays qui a connu des conflits civils récents, il importe que chaque étape du processus électoral, et surtout le dépouillement des votes, projette la sécurité et la transparence, et soit digne de confiance. Si l'on peut garantir que sa sécurité et son exactitude n'en seront pas affectées, il est normalement préférable d'effectuer le dépouillement des votes le plus près possible de l'électorat, par exemple par un procédé manuel dans les bureaux de vote, à la vue des électeurs, des observateurs nationaux et internationaux et des représentants de partis politiques. Si cette approche n'est pas viable, le dépouillement devrait être aussi transparent que possible selon les circonstances.
La sécurité des opérations de vote et des électeurs devrait être garantie dans la loi électorale et par les procédures mises en place. Si les électeurs risquent d'être exposés à des représailles à cause de leur vote, on devrait considérer sérieusement la possibilité de fusionner leurs bulletins de vote avec ceux d'autres régions avant le dépouillement (voir Dépouillement centralisé des votes). Afin d'assurer la sécurité aux bureaux de scrutin, on pourrait faire appel aux services de militaires ou de policiers. Pour la sécurité des urnes, surtout dans les centres de dépouillement, on peut même avoir recours aux services de gardes armés. Toutefois, les documents d'élection les plus vulnérables ne doivent jamais être confiés exclusivement aux militaires ou aux policiers. Le préposé qui en est responsable et possiblement les observateurs nationaux et internationaux ne devraient jamais perdre ces documents de vue.
La loi devrait garantir que l'élection ne sera jamais compromise, même si des bureaux de vote sont assaillis ou doivent être fermés pour une raison quelconque. Des dispositions devraient être prévues pour que le vote soit rétabli dans ces bureaux le plus tôt possible.
Alphabétisation
Il importe de tenir compte du degré d'alphabétisation des effectifs en planifiant leur formation et en établissant les procédures de dépouillement. Si le degré d'alphabétisation est peu élevé, un système électoral plus simple contribuera à augmenter le degré d'exactitude, mais il serait prudent que le processus prévoie des vérifications multiples des activités.
Transmission des résultats
Certains pays où la démocratie est mieux établie mettent l'accent sur une transmission rapide des résultats et ont innové en introduisant des méthodes électroniques de vote, de dépouillement et de transmission des résultats.
D'autres démocraties établies préfèrent s'accommoder d'une transmission moins rapide des résultats, mais de donner au plus grand nombre d'électeurs possible l'occasion de voter, même lorsqu'ils sont absents de leur domicile ou incapables de se rendre à un bureau de vote. Là où la rapidité de transmission des résultats n'est pas un facteur essentiel, on peut se permettre de voter selon un système électoral plus représentatif (mais plus complexe), comme le vote préférentiel, le vote unique transférable ou une représentation proportionnelle à système mixte.