Lors d'un référendum ou d'un plébiscite, plusieurs des questions compliquées relativement à la répartition du temps d'antenne n'existent plus. Il faut choisir entre un oui ou un non. Comme la question n'a jamais été posée, il n'y a pas lieu de tenir compte de l'opinion des électeurs par le passé. Égalité et équité vont de pair : chacun des deux côtés doit bénéficier de temps égal pour faire valoir ses arguments.
L'équipe technique des Nations Unies au référendum de 1993 au Malawi a conclu : « Dans le cas des médias contrôlés par le gouvernement, il est coutumier d'accorder un accès égal aux deux factions qui s'opposent du point de vue de la date, de l'heure et de la durée».82
Le Chili a adopté la même pratique lors de son plébiscite de 1988 sur la restauration de la démocratie.
Les choses peuvent cependant être plus compliquées. Généralement, un parti se déclare en faveur d'un côté du débat politique - il va de soi qu'il peut exister des divisions au sein de certains partis. Qui, alors, a le droit de parole pour chaque côté?
En 1979, une cour de l'Écosse a eu à répondre à cette question lors d'un référendum sur la dévolution du pouvoir politique. Les deux partis principaux du Royaume-Uni étaient divisés sur la question, certains de leurs membres faisant campagne pour les deux côtés du débat référendaire. En termes généraux, trois principaux partis en Écosse se sont prononcés en faveur de la dévolution et un contre. La cour a conclu que les camps du OUI et du NON devaient avoir accès égal au temps - l'appui dont jouissait le parti n'avait aucun impact. 83
Des questions plus compliquées se présentent lorsque différents groupes supportent la même proposition dans un référendum, mais d'une différente perspective et sous la forme de différentes campagnes. En de tels cas, certains des critères de répartition normale utilisés lors d'élections devront être invoqués pour déterminer le temps qui doit être accordé à chaque groupe. Toutefois, le principe général d'égalité entre les deux côtés ne sera pas affecté.