La Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE), comme lui enjoignait la Dayton Peace Argreement qui avait comme mandat d'organiser des élections en Bosnie-Herzégovine, a établi, en 1996, la Commission électorale provisoire (CEP) qui, à son tour, a institué la Media Experts Commission (MEC). La CEP avait comme mandat de superviser tous les aspects du processus électoral et d'ériger l'infrastructure requise pour garantir des élections libres et équitables. La MEC devenait donc un organisme qui se voyait déléguer les pouvoirs de la Commission en rapport avec les médias. La CEP a aussi créé une sous-commission électorale pour entendre les appels (SCEA) et pour traiter les plaintes, y compris les cas portés à son attention par la MEC.
La MEC avait un double mandat :
- voir à ce que les médias respectent la réglementation de la Commission électorale; et
- promouvoir la liberté d'expression des journalistes.
La réglementation de la Commission imposait, entre autres, les garanties suivantes :
- l'accès égal aux médias pour tous les partis politiques;
- une interdiction de propos haineux ou diffamatoires;
- des corrections immédiates aux déclarations inexactes; et
- l'engagement des médias de transmettre des informations exactes et équitables.
À son tour, la MEC a émis à l'intention des médias ses propres lignes directrices spécifiques voulant que chaque organe médiatique fasse des reportages équitables sur tous les partis et qu'il leur accorde un temps d'antenne égal. Les chaînes de radiodiffusion étaient également tenues d'accorder aux partis du temps d'antenne gratuit.
Au départ, la MEC était composée de douze membres dont deux de la CSCE, trois de la Republika Sprska, trois de la Fédération de la Bosnie-Herzégovine, deux du gouvernement de la Bosnie-Herzégovine, du Office of the High Representative et, finalement de son Président, nommé par la communauté internationale. En bref, huit membres représentaient divers organismes gouvernementaux de la Bosnie et les quatre autres, la communauté internationale. Plus tard, cinq autres membres sont venus s'y ajouter, trois de la communauté internationale et deux des médias locaux.
À l'infrastructure initiale de la MEC sont venus s'ajouter plus tard trois autres organismes subalternes :
- les Media Experts Sub-Commissions (MESC) dans le but de représenter la MEC aux niveaux local et régional;
- le Centre d'observation des médias chargé d'enregistrer le temps et la qualité des reportages politiques par les médias; et
- les équipes de Media Access Support (MAST) dont la fonction était d'agir comme lien entre les organes médiatiques et les partis politiques.
Lors des élections de 1998, le bureau central de la MEC comptait un personnel de sept personnes. Le centre d'observation des médias avait 41 préposés sur le terrain et 25 affectés aux quartiers généraux de la CSCE. Les effectifs des MESC comptaient six agents de presse régionaux et un personnel de soutien et les MAST avaient des effectifs de 17 personnes.109