La Cour interaméricaine des droits de l'homme décrit succintement un principe de droit international qui est maintenant reconnu universellement. L'exercice de la liberté d'expression dans une démocratie a peu de signification si celle-ci ne peut être exercée que sur une base individuelle. La liberté d'expression ne s'applique pas simplement à ce qui est permis de dire à son voisin ou d'entendre de son voisin. Elle s'applique, de manière cruciale, à l'expression de faits et d'opinions et à la réception d'information à travers les médias.
Un des tribunaux internationaux les plus avant-gardistes dans le développement de cette approche est la Cour européenne des droits de l'homme. Elle a conclu que la liberté des médias est vitale pour garder les citoyens informés : «La liberté de presse donne au public un des meilleurs moyens pour découvrir et se former une opinion sur les idées et attitudes de leurs chefs politiques. Elle donne surtout aux politiciens la chance de réfléchir et de commenter sur les questions qui préoccupent le public; elle permet donc à tous de participer à un débat politique libre, ce qui est au coeur même du concept d'une société démocratique.»4
Les médias informent le public sur les sujets d'intérêt public et agissent comme chien de garde du gouvernement : «il incombe à la presse de transmettre l'information et les idées sur les sujets d'intérêt public. Non seulement doit-elle avoir la tâche de transmettre une telle information et de telles idées : le public a aussi le droit de la recevoir. S'il en était autrement, la presse ne pourrait jouer son rôle vital de chien de garde public»."mea01a#4"
Selon la Cour européenne, il y a donc deux aspects à ce rôle démocratique des médias : informer le public et agir comme chien de garde du gouvernement. Ce rôle n'impose aucune tâche particulière à aucun journal ou poste de diffusion. Il impose plutôt au gouvernement la tâche de s'assurer que les médias peuvent accomplir leurs tâches. Il devient évident que ce principe a des implications pratiques dans le contexte électoral.
Selon la Cour européenne, les gouvernements peuvent réglementer les aspects techniques de la diffusion. La distribution des fréquences doit se faire sans discrimination. Les médias sont assujettis aux lois du pays - par exemple en matière de diffamation ou d'incitation - mais en général, les gouvernements ne peuve