Certains pays imposent des périodes d'interdiction des bulletins de nouvelles électorales avant et durant la tenue du vote, une interdiction qui devrait presque toujours être volontaire, sans quoi l'organisme responsable se verrait dans l'obligation d'intervenir dans tous les cas de non-respect, une alternative pour le moins désagréable. Cependant, dans les cas où une période d'interdiction est prescrite par la loi, comme en France, l'organisme de surveillance des médias sera sans doute responsable d'en imposer l'application.
Dans le cas d'Israël, où la période d'interdiction est la plus sévère, la Independent Broadcasting Authority (IBA) est tenue d'en faire appliquer le respect. Le danger que peut comporter une telle obligation s'illustre bien par le fait que la IBA a décidé d'interpréter cette disposition de la loi à la lettre afin d'éviter de se faire blâmer pour les cas d'infractions.58
La Loi électorale de l'Estonie divise la période de campagne électorale en quatre parties dont trois sont touchées par des périodes d'interdiction : les mises en candidature, le vote et le dépouillement et la publication des résultats. Aux Barbades, par ailleurs, la loi interdit toute publicité électorale dans les médias électroniques la veille et le jour même de l'élection. (voir Barbados: law on election broadcasting)
La Media Experts Commission (MEC) de la Bosnie-Herzégovine constitue un autre exemple où l'organisme de réglementation a vigoureusement imposé l'interdiction à compter de 24 heures avant l'ouverture des bureaux de vote jusqu'à leur fermeture lors des élections présidentielles. Elle y a réussi en publiant des avertissements sévères avant le début de la période d'interdiction et en s'en remettant aux rapports de son unité de surveillance des médias. Elle a conclu que la plupart des infractions étaient dues à l'incertitude sur la manière d'appliquer la loi.
Ainsi, une chaîne de télévision qui présentait des prises de vue de candidats dans les bureaux de vote l'a fait en mentionnant le nom de leur parti politique, ce qui n'était pas permis. Dans un autre cas, perçu par la MEC comme étant plus flagrant, une chaîne a présenté des interviews de deux chefs de partis politiques. La Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe a renvoyé le cas à la Election Appeals Sub-Commission (EASC), l'organisme chargé des plaintes, qui a fait radier neuf candidats des listes de partis. Même la MEC a émis le commentaire que la plupart des pays, dans la majorité des circonstances, considéreraient une telle décision draconienne, injustifiée et une entrave à la liberté des médias.59
Pour plus de renseignements sur la question des périodes d'interdiction des reportages politiques, voir Interdiction de nouvelles - Période de réflexion.