La formule adoptée pour attribuer le temps d'antenne aux partis politiques pour l'élection de 1990 en Afrique du Sud est de conception simple quoiqu'elle puisse paraître complexe à cause de ses nombreux détails, étant donné qu'elle doit tenir compte du fait que les partis présentent des listes de candidats pour les élections à l'Assemblée nationale de même que des listes pour les élections aux assemblées provinciales qui ont lieu simultanément. De plus, plusieurs des chaînes de radio ne diffusent qu'au niveau des provinces.
L'attribution du temps d'antenne ne s'appliquait qu'à la radio et non à la télévision, la justification étant que l'accès à la télévision serait à l'avantage des partis qui disposaient de ressources financières plus importantes leur permettant de produire des annonces plus professionnelles et plus efficaces.
La formule d'attribution s'inspirait de divers principes.
Un temps minimal pour tous les partis
Tous les partis devaient se voir attribuer un temps d'antenne leur permettant de se faire entendre par les électeurs qui voudraient voter pour eux.
Avantager les partis présentant les plus grands nombres de candidats
En vue de respecter le principe général d'équité et dans l'intérêt du peuple sud-africain, la Independent Broadcasting Authority a adopté le principe de la convention internationale à l'effet que le public a le droit d'entendre parler des partis politiques qui sont le plus susceptibles d'influencer les grandes questions qui touchent les électeurs aux niveaux national et provincial.
Avantager les partis ayant connu les meilleurs résultats aux élections précédentes
Il s'agissait d'une adaptation de la formule appliquée aux élections de 1994 alors que la plupart des partis en Afrique du Sud n'avaient pas participé aux élections précédentes. La répartition du temps était en fonction du nombre de sièges obtenus aux deux assemblées législatives. Toutefois, pour appliquer cette formule, la Independent Broadcasting Authority a décidé de se baser sur les sondages d'opinion, dans le but de prévoir la possibilité que surgisse un parti d'une certaine importance qui n'aurait pas participé aux élections précédentes.
La formule
Pour les chaînes nationales de radio, des points ont été attribués en fonction de certains facteurs de la façon suivante :
- une allocation automatique à tous les partis - 20 points au minimum;
- pour le nombre de sièges récoltés à l'Assemblée nationale - 35 points au maximum;
- pour le nombre de candidats sur la liste nationale - 15 points au maximum;
- pour le nombre de candidats sur la liste régionale pour élection à l'Assemblée nationale - 15 points au maximum; et
- pour le nombre de candidats sur les listes pour élection aux assemblées provinciales - 15 points au maximum.
Une formule semblable s'appliquait pour les chaînes régionales de radio (voir "mex21"). Le pointage accordé a servi à établir l'ordre des partis et à accorder proportionnellement à chacun une part du temps d'antenne disponible.
Quelques observations
Le nombre minimal de points qu'un parti pouvait se voir accorder représente 20 pour cent du total possible, le nombre maximal ne pouvant être accordé qu'au parti qui détenait tous les sièges à l'Assemblée nationale. En réalité, le minimum possible est vraiment le quart du total possible. En d'autres mots, bien que la formule attribue plus de temps aux partis les plus importants, les petits partis récoltent une part disproportionnée et la formule leur bénéficie.
La formule accorde plus d'importance au nombre de candidats qu'un parti présente qu'au nombre de sièges qu'il a obtenu précédemment. Effectivement, un maximum théorique de 35 points seulement peut-être accordé pour le nombre de sièges obtenu, alors que 45 peuvent être accordés pour le nombre de candidats présentés.
Pour plus de détails, voir "mex21".