Le degré de pluralisme, d'autonomie et de vitalité qu'afficheront les médias est tributaire dans une grande mesure du cadre législatif à l'intérieur duquel ils opèrent. Les journalistes eux-mêmes préfèrent souvent être affectés le moins possible par les lois du pays. Idéalement, le cadre législatif devrait viser à créer un environnement propice à l'épanouissement des médias plutôt qu'à les contrôler à tous points de vue.
Le large cadre législatif dans lequel les médias opèrent est d'abord issu du droit international. La Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH) est basée sur le droit international qui détermine les mécanismes d'interprétation de toutes les autres lois. L'article 19 de la DUDH établit la garantie fondamentale de la liberté d'expression d'où provient la liberté des médias. Cette liberté est également exprimée et définie à l'article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) :
« Toute personne a droit à la liberté d'expression; ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen de son choix.»"
Ce traité engage tous les pays qui l'ont signé.
Il existe également en Europe, en Afrique et en Amérique des traités régionaux qui contiennent des garanties semblables de la liberté d'expression et de la liberté des médias (voir Droit international et International Treaties on media and elections).
Dans chaque pays, la liberté d'expression et la liberté des médias seront assujetties à différents niveaux de législation :
En principe, toutes ces pièces de législation devraient s'harmoniser. Si un pays donné a signé le PIDCP ou un traité régional des droits de la personne, les dispositions de ces traités devraient se refléter dans sa constitution qui à son tour orientera les dispositions de ses autres textes législatifs ou réglementaires. Malheureusement, la vie n'est jamais aussi simple.
Pour plusieurs pays, les traités qu'ils ont signés ne sont pas toujours reflétés dans leurs propres statuts. La constitution peut avoir été rédigée longtemps avant que le pays n'ait signé un traité. De plus, la constitution peut tenir compte des développements récents en matière de liberté d'expression mais d'autres textes législatifs n'ont peut-être pas subi les modifications de conséquence. En principe, les traités signés par un pays devraient avoir préséance sur la constitution et devraient servir de guide pour l'interpréter ou, tout au moins, ces traités peuvent être considérés de force égale à la constitution. Dans certains cas, ils peuvent être reflétés dans les textes législatifs du pays mais être considérés inférieurs à la constitution. Encore, la constitution peut avoir préséance sur les autres statuts mais peut devenir inefficace si les textes ne s'accordent pas.
Tous ces principes sont à leur tour influencés par le degré de respect que le gouvernement accorde à la suprématie du droit dans son application. Même dans les démocraties solidement établies, ce respect n'est pas toujours assuré. Un gouvernement peut facilement se sentir frustré par une presse interrogatrice ou gênante et avoir recours à des mesures visant à freiner ses enquêtes, allant de l'enlèvement illégal des notes d'un journaliste jusqu'à des assassinats. Comme dans d'autres circonstances, la vigilance des tribunaux est critique aussi bien que son empressement à affronter le pouvoir exécutif d'un gouvernement.