Il ne faut pas reculer devant les dépenses qui peuvent être nécessaires lorsqu'il s'agit de permettre aux médias d'informer le public lors d'élections; il s'agit là d'un rôle vital. Heureusement il ne s'agit pas d'un item qui coûte particulièrement cher à l'administration électorale. Le rôle de l'organisme de surveillance électorale - ou tout autre organisme chargé de réglementer les médias - est d'abord de créer un climat qui permet aux médias d'agir librement.
Certains aspects peuvent sembler complexes du point de vue technique, comme l'établissement de formules pour la répartition de temps d'antenne gratuit aux partis. Il s'agit du type de complexités qui peuvent être solutionnées par un petit comité. En d'autres mots, les considérations financières par rapport à l'ensemble du contexte des élections sont négligeables.
L'aspect le plus coûteux de ce processus est probablement la surveillance de ce que produisent les médias au cours de la campagne électorale et le processus de vote. L'ampleur de cette opération dépendra inévitablement du nombre de médias qu'il faut surveiller, mais aussi de la possibilité éventuelle qu'ils enfreindront les règlements électoraux. Le personnel de la Commission d'experts médiatiques à l'élection qui a eu lieu en Bosnie en 1998 était réparti à travers le pays; la commission pouvait également compter sur une unité spécialisée en surveillance médiatique. La plupart des organismes de surveillance n'ont aucune ressemblance avec ce type d'organisation. La surveillance des médias est souvent confiée à des groupes non gouvernementaux qui sont devenus de plus en plus actifs dans ce domaine. L'organisme de surveillance n'a plus qu'à analyser les constatations, tirer des conclusions et surveiller les procédures à suivre pour porter plainte.
Une source potentielle de controverse est la question de savoir qui défraie les coûts pour tout accès direct gratuit au temps d'antenne accordé aux partis politiques. (voir Répartition du temps aux candidats et aux partis) Si un tel système existe, alors l'accès direct à une grille n'est "gratuit" que si les partis politiques ne le paient pas. Toutefois, la question de savoir si le temps est en fait payé par les médias eux-mêmes, par les autorités électorales ou par un autre organisme public demeure une source de conflit potentiel à l'égard de laquelle il faut prendre une décision de principe bien avant l'élection.
Un système de règlements bien gérés à l'intention des médias peut amener des économies considérables à l'égard d'autres chapitres du budget des autorités électorales. Si les médias peuvent opérer librement et jouir d'une relation de collaboration et de confiance avec les organismes qui s'occupent des élections, ils joueront un rôle inestimable en transmettant de l'information vitale à l'électorat sans qu'il en coûte à l'administration électorale.