Le droit de réplique n'obtient pas toujours la faveur des médias, mais il est de plus en plus utilisé par les tribunaux et par les organismes internationaux chargés d'établir des pratiques acceptables. (voir Droit de réplique) Les journalistes n'auront d'autre choix que d'accepter ce moindre mal, l'alternative pour eux étant d'accepter la responsabilité de favoriser un candidat plutôt qu'un autre.
Évidemment, la meilleure façon d'éviter de se voir imposer une réplique obligatoire est de s'assurer que les propos sont tempérés et objectifs. Même les médias américains, en principe libres de réglementation, ont dû se conformer à une doctrine d'équité pour leurs reportages électoraux garantissant que tous les principaux partis ont leur mot à dire sur les émissions d'affaires courantes. Les chaînes de radiodiffusion doivent offrir « une possibilité raisonnable de laisser les points de vue opposés s'exprimer ».66 Il convient ici de remarquer le mot « raisonnable » utilisé plutôt que « égale » parce que les reportages ne sont pas mesurés au chronomètre. L'implication consiste simplement en ce que tous les points de vue soient exprimés.
Cette approche d'équité n'est pas toujours suffisante. Les dispositions de la US Communications Act concernant les attaques personnelles prévoient que lorsqu'une attaque vise les qualités personnelles ou le caractère d'une personne, cette dernière doit en être saisie et se voir accordée la possibilité d'y répliquer.67
Lors de l'élection de 1994 en Afrique du Sud, il existait une disposition législative sensiblement plus élargie que celle des États-Unis, mais énonçant le même principe. Il s'agit d'une disposition courante dans les textes législatifs électoraux visant à permettre des débats tempérés. La disposition législative de l'Afrique du Sud stipulait que si une critique était exprimée contre un parti politique sans que ce dernier ait l'occasion d'y répondre à ce moment-là ou sans que ses points de vue soient exprimés, le radiodiffuseur devait accorder à ce parti l'occasion raisonnable de répliquer à cette critique.
La législation énonçait également que si une chaîne avait l'intention de diffuser dans les 48 heures précédant le début du vote une émission au cours de laquelle un parti politique serait critiqué, le radiodiffuseur de cette émission devait accorder à ce parti l'occasion de répliquer au cours même de cette émission ou aussitôt que possible après. Cette disposition ne touchait que les émissions sur lesquelles les radiodiffuseurs ont un contrôle d'éditorialiste et non pas les reportages diffusés par les partis eux-mêmes ni leur publicité. 68
La législation du Brésil contient une disposition touchant les fausses déclarations exprimées volontairement lors des émissions de publicité électorale. Elle prévoit que la personne visée peut faire appel à un tribunal. Si le tribunal lui accorde gain de cause, le plaignant se voit accordé un temps d'antenne déterminé et gratuit pour fin de réplique et un temps égal est alors déduit du temps d'antenne gratuit qui avait été accordé au contrevenant.