« La lumière du soleil est le meilleur désinfectant, » a déclaré Louis D. Brandeis, le célèbre juge de la Cour suprême des États-Unis. D'après ce point de vue, c'est en imposant la connaissance de qui donne combien dans le système que l'on est le mieux à même de maîtriser l'infection possible de la corruption causée par des contributions politiques. Le dispositif régulateur le plus commun pour les contributions politiques consiste à décréter que les dons dépassant un certain seuil devront être déclarés.
Implications administratives
Si les règlements doivent être efficaces, il est nécessaire d'exiger une information détaillée identifiant clairement chacun des donateurs. Dans les pays où de nombreuses personnes ont le même nom de famille par exemple, la divulgation que J. Smith a donné 100 $ ne révélera pas grand-chose sans une adresse. Pourtant, les listes de donateurs qui fournissent de tels détails ont l'effet secondaire négatif de s'immiscer dans l'intimité de citoyens, en particulier de ceux qui souhaitent accorder leur appui à un parti impopulaire.
Commentaires
Les effets des règlements de divulgation ne sont pas clairs.
Aux États-Unis, les règlements fournissent beaucoup d'informations détaillées et celles-ci sont traitées de telle manière que les listes de donateurs sont faciles d'usage pour les membres du public et les journalistes intéressés. Ceci est le cas du fait que les adresses doivent être annexées aux noms et que l'information est automatisée. Le défaut des règlements est qu'ils ne couvrent qu'une catégorie de contributions - à savoir celles faites aux campagnes électorales fédérales. Les listes sont donc incomplètes et peuvent être trompeuses.
En Allemagne, les occasions de se dérober aux règles de divulgation sont plus grandes encore. Un donateur fortuné qui souhaite faire don de contributions politiques non divulguées, peut diviser ses contributions en une série de versements chacun légèrement en dessous de 20 000 DM - en son nom propre, celui de sa femme, de chaque membre de sa famille et de chaque entreprise industrielle ou commerciale distincte qu'il possède. Une autre méthode d'esquiver le règlement est de payer des taux excessifs pour des services fournis par le parti : ces versements comptent alors juridiquement comme des transactions commerciales plutôt que des contributions. Les supporters du monde des affaires, par exemple, paient souvent des tarifs élevés pour de la publicité dans des publications relativement obscures de parti.
Au Canada, comme aux États-Unis, le seuil de divulgation bas signifie qu'une grande quantité d'informations est disponible. Cependant, la plainte suivante fut émise au cours des consultations publiques tenues au Canada par la Commission Lortie :
« L'intention des lois de la divulgation est louable, mais à toutes fins utiles la Loi électorale du Canada ne permet pas de révéler l'identité des commanditaires du parti. En fait, la loi n'exige pas la divulgation des adresses des partisans... C'est une information bien mince et difficile à utiliser. »55
Dans certains pays, comme l'Italie, les règles de divulgation sont considérées par certaines personnalités comme plus défectueuses encore que celles du Canada.