Les implications financières des lois et règlements en matière de partis politiques, de candidats et d'élections sont analogues, mais non identiques aux implications administratives exposées plus tôt (voir Considérations administratives). D'une manière générale, l'intervention de l'État est souvent fort onéreuse.
Des coûts particulièrement élevés sont associés à l'inscription électorale et au financement public des campagnes électorales des partis politiques et des candidats. Les coûts de l'administration de certains types de réglementations, par exemple en matière de divulgation de contributions politiques, peuvent aussi être relativement élevés.
On peut soutenir que l'approche « bureaucratique » à l'administration (qui implique la création de commissions centrales électorales spéciales) est généralement plus onéreuse que le système « antagoniste » (où il incombe généralement aux candidats et aux partis d'intenter des actions contre leurs opposants). Voir Modes de réglementation.
Coût élevé du financement public des partis et des candidats
Le niveau du financement public des partis et des candidats varie (voir Coûts). En Russie, le financement public existe, mais à une échelle insignifiante. En revanche, le financement public est devenu dans nombre de pays la source la plus importante de fonds politiques et il est justifié de dire que de manière générale il est fort coûteux. Citons un exemple extrême : en Allemagne, le montant total des dépenses pour toute une série de différentes formes de financement public s'élève aux environs de DM 1 milliard par an. (Ce chiffre est plus élevé que le total cité dans Coûts, celui-ci n'incluant qu'un nombre limité de catégories de financement public.) En outre, à peu près le même montant est dépensé dans les années d'élection que dans les années sans élection. Pendant le cycle allant d'une élection fédérale à la suivante, le financement public des activités politiques des partis et des candidats s'élève à un total d'environ DM 4 milliards. Ceci équivaut à quelque DM 70 (40 dollars américains) par électeur.
Lorsqu'un comité officiel créé en Grande-Bretagne dans les années 1970 se rendit en Suède pour y enquêter sur le système de financement public des partis, certains membres rapportèrent plus tard qu'un politicien suédois leur avait dit - manifestement dans l'intention de leur faire une recommandation utile : « Commencez petit - vous pouvez toujours agrandir plus tard ». Cette anecdote confirme la suspicion des opposants au financement public des partis et des candidats que c'est une affaire onéreuse en soi. Néanmoins, ce genre de financement est devenu normal (voir Direct).
Réglementations peu coûteuses
Parfois, il est beaucoup moins coûteux de fournir aux candidats et aux partis politiques des avantages en nature que de leur accorder des subventions en espèces. Le meilleur exemple à cet égard est la réglementation qui existe dans de nombreux pays accordant aux partis et aux candidats l'accès à un temps d'antenne gratuit à la télévision et à la radio. Souvent les réseaux de radiodiffusion sont obligés de fournir cette facilité en tant que service public. Indirectement, ce sont les compagnies de radiodiffusion plutôt que les contribuables, qui doivent faire face aux frais de ce temps d'antenne ou, à tout le moins, doivent renoncer à leur liberté et aux bénéfices qu'ils auraient obtenus en utilisant ce temps d'antenne pour leurs programmes normaux.
Implications financières de l'administration électorale et des subventions en Australie
Les statistiques suivantes révèlent les coûts relatifs des différents postes administratifs encourus par la Commission électorale australienne pour les élections parlementaires en 1992-1993. Les chiffres sont fournis en milliers de dollars australiens.
| Salaires |
20 828 |
| Dépenses administratives |
7 007 |
| Dépenses pour l'entretien des biens |
7 594 |
| Révision du registre électoral |
6 454 |
| Financement public des partis politiques |
14 162 |
Total des dépenses d'appropriation 56 045
Source : Library of Congress, Law Library, Report for Congress: Campaign Financing of National Elections in Selected Foreign Countries. Washington: July 1995, LL95-4,95-1354, p. 31.