Lorsqu'un parti politique réussit à assurer l'élection d'un de ses candidats comme membre du parlement ou du gouvernement national ou local, il sera en mesure de tirer profit de son accès aux fonds publics.
(a) Dans les temps modernes, les députés, en particulier dans les pays industrialisés, ont normalement droit à des traitements et à des indemnités pour frais de voyage, de bureau et de recherche.
(b) Dans certains pays et à certains niveaux de gouvernement, le parti au pouvoir a droit à ce que l'on pourrait appeler le butin de la charge. Ils sont en mesure, notamment, de fournir de l'emploi public à leurs partisans politiques. Dans des pays comme les États-Unis, les syndicats des travailleurs du service public ont tenté d'assurer les droits des travailleurs à la sécurité de leurs emplois et ont, avec un succès considérable, essayé de limiter le pouvoir des nouveaux maires et gouverneurs d'État de licencier les travailleurs engagés par leurs prédécesseurs et de les remplacer par des copains politiques. Néanmoins, les nominations sur base de favoritisme politique plutôt qu'en vertu des qualifications du candidat sont encore toujours monnaie courante en de nombreux coins du monde.
(c) Les dirigeants politiques ont souvent une influence sur le choix des compagnies qui obtiendront des contrats publics. Eu égard à leurs pouvoirs de conférer des postes et d'attribuer des contrats, il n'est pas surprenant que les partis dominants en profitent pour exiger des dessous de table de la part de ceux qui se sont vus comblés de tels avantages. Les députés, en particulier ceux qui représentent les partis communiste ou socialiste, ont dans nombre de pays (tels que l'Allemagne) régulièrement demandé à des mandataires élus de verser une portion de leurs appointements publics dans les coffres du parti. Le raisonnement est qu'ils doivent au moins une part de leur salaire au parti qui a été responsable de leur succès à la dernière élection et qui a le pouvoir de causer leur défaite au prochain scrutin.
Dans nombre d'États des États-Unis, on s'attendait traditionnellement à ce que des personnes sans formation nommées à des postes de service public sur base de recommandations politiques cèdent une part de leur salaire à la machine du parti. Une méthode de taxation était de forcer les engagés par favoritisme à acheter des billets coûteux pour des dîners de levée de fonds tenus pour le compte du parti ou d'un de ses principaux candidats politiques.
Quant aux taxes de parti soutirées à des contractants, on rapporte que c'était une pratique régulière des autorités locales à domination communiste en France et en Italie de demander des paiements pour les fonds du parti de la part de ceux à qui avaient été adjugés des contrats du gouvernement local pour des travaux de construction et autres. Selon certains rapports, le système des taxes de parti pour contractants avait aussi une dimension internationale en Italie. On s'attendait parfois à ce que des compagnies majeures ayant obtenu des contrats d'exportation vers l'Union soviétique paient un pourcentage déterminé du contrat total comme contribution aux communistes italiens.
Bien sûr, il est difficile de mener une recherche sérieuse à propos de l'importance de telles taxes de parti. Mais elles constituent clairement un trait significatif du financement politique dans un nombre de pays, ainsi que le montre le grand nombre de vocables différents utilisés pour les désigner.