Avant que la télévision ne devienne dans les nations économiquement développées le média le plus puissant de communication en politique, les journaux étaient d'une importance encore plus grande pour les partis politiques qu'ils ne le sont aujourd'hui. Les dirigeants de parti se donnaient beaucoup de mal et dépensaient souvent de fortes sommes pour s'assurer que certains journaux appuyaient leur parti. L'appui financier aux journaux prenait parfois la forme de subventions à des journaux apparemment indépendants; en d'autres occasions, les partis établissaient leur propre organe de presse.
L'histoire suivante illustre l'importance d'une presse de parti. Lors de la révolution russe, le nouveau régime confisqua les diamants des familles dirigeantes, y compris de celle du Tsar. Ensuite, les autorités bolchevistes les passèrent en contrebande en Grande-Bretagne, dans le but de stimuler la politique de la classe ouvrière britannique. Or, un de leurs premiers objectifs fut d'assister le journal relié au parti travailliste britannique, le Daily Herald.
Il y a des parties du monde où les journaux ont de petits tirages et où la télévision n'est pas généralement disponible. Dans des pays comme la Tanzanie, la radio et les réunions politiques demeurent les formes principales de communication politique. Il existe des journaux affiliés aux partis, mais ils ont des tirages restreints.
Subventions de presse
Malgré le déclin de la presse de parti, il y a quelques pays où les subventions publiques sont spécifiquement liées à de telles publications. Karl-Heinz Nassmacher en a donné l'aperçu suivant :
Tant en Suède qu'en Autriche, les subventions publiques à la presse sont liées étroitement à l'action législative relative aux partis et à leur financement. La subvention au parti suédois de 1965 se substituait à une subvention proposée à la presse; toutefois, une subvention spécifique de presse fut passée quelques années plus tard. En Autriche, la législation concernant les subventions aux partis et à la presse fut passée en même temps et même publiée dans deux chapitres consécutifs du code.
En Suède tous les journaux appartenant au parti social-démocrate ou aux syndicats ont droit à une subvention de presse, de même que quelques journaux qui appartiennent au Centerpartiet (précédemment le Parti agraire).
En Autriche, entre 1975 et 1982, huit quotidiens qui étaient étroitement liés aux partis politiques - avec moins d'un cinquième du tirage total - recevaient environ un tiers de la subvention fédérale à la presse. Ceci revenait à un supplément à la subvention de l'organisation de parti à concurrence de 40 % 26.
Autres subventions
Dans certains pays, des subventions publiques sont données à d'autres organisations liées aux partis. Dans un écrit de 1981, le professeur Paltiel mentionne les pays suivants comme exemples de subventions publiques à des organisations de femmes et de jeunes liées aux partis : l'Autriche, le Danemark, la Finlande, l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas et la Suède 27.
D'autres subventions sont accordées dans certains pays - en particulier en Allemagne - à des fondations de parti (voir Fondations politiques).