Que sont les fondations de parti?
Ce sont normalement des organisations intimement reliées à un parti politique particulier, même si elles ont un statut juridique distinct (voir aussi Financement des activités des partis à l'étranger). Ces fondations exécutent généralement du travail qui joue à l'avantage du parti apparenté sans être directement en rapport avec les tâches immédiates de propagande électorale. Les fondations de parti organisent surtout des cours pour éduquer les membres ou sympathisants du parti dans le travail politique; elles sont parfois responsables de la recherche politique, du maintien des archives du parti apparenté et de l'assistance aux partis apparentés dans des pays étrangers.
Les exemples les plus importants de fondations de parti sont les Stiftungen (fondations) allemandes, à savoir :
- la Friedrich Ebert Stiftung (reliée aux sociaux-démocrates);
- la Konrad Adenauer Stiftung (les démocrates chrétiens);
- la Friedrich Naumann Stiftung (les démocrates libres);
- la Hanns Seidel Stiftung (l'Union sociale chrétienne de Bavière) - la Heinrich Boll Stiftung (les Verts).
On trouve d'autres exemples de fondations politiques en Europe occidentale :
- l'Institut Dr. Karl Renner, Autriche (relié aux sociaux-démocrates autrichiens);
- la Fondation Jean Jaurès, France (parti socialiste français);
- la Fondation Eduardo Frei pour la solidarité internationale, Pays-Bas (Appel démocrate chrétien et partis démocrates chrétiens);
- la Alfred Mozer Stichting, Pays-Bas (parti travailliste néerlandais);
- le Centerns Internationelle Fond, Suède (parti du Centre);
- la Fondation Jarl Hjalmarson, Suède (parti suédois modéré);
- le Centre international Olaf Palme (parti suédois social-démocrate);
- le Centre international libéral suédois (parti libéral).
Les fondations ont des dimensions fort différentes. Les plus impressionnantes et les mieux établies sont les Stiftungen allemandes. Selon un rapport préparé en juin 1996 par la Fondation Friedrich Naumann, les cinq Stiftungen allemandes avaient en 1996 un budget combiné de pas moins de 450 millions $US. Quant à la taille de leurs effectifs et de leur budget, les Stiftungen correspondent en gros à leurs partis apparentés.
Arguments en faveur des fondations de parti
Comme le financement des fondations de parti vient généralement en majeure partie des deniers publics, les opinions au sujet de leurs mérites varient selon le jugement que porte chaque commentateur sur les mérites du financement des partis politiques par l'État.
Pour les adeptes du principe de l'aide de l'État, le financement des fondations est justifié et précieux. Comme les partis ont un nombre de rôles cruciaux à jouer dans une démocratie, il va de soi qu'ils doivent recevoir des ressources suffisantes pour leur permettre de les accomplir pleinement. Si la participation politique est importante, alors les partis devraient avoir les ressources nécessaires pour organiser des programmes d'éducation politique à l'intention de leurs membres et futurs membres. Si les partis doivent présenter des politiques de rechange à celles des fonctionnaires du gouvernement, alors ils doivent recevoir un financement leur permettant d'accomplir de la recherche politique. Le rapport de la Commission royale sur la réforme électorale et le financement des partis de 1991, au Canada, acceptait cette ligne de pensée lorsqu'elle a proposé une aide additionnelle de l'État pour créer un réseau de fondations de parti au Canada, sur le modèle européen.
Arguments contre les fondations de parti
Ceux qui critiquent l'aide de l'État aux partis politiques soulignent que les fondations de parti existent pour fournir des échappatoires à la loi. Comme les Stiftungen allemandes sont, techniquement, indépendantes de leurs partis apparentés, elles sont en mesure de recevoir des fonds publics qui (pour divers motifs d'ordre constitutionnel) ne sauraient être donnés par l'État aux partis eux-mêmes. L'existence des fondations sert donc à déguiser aux yeux des électeurs le degré de dépendance qui caractérise les partis par rapport aux deniers publics.