Par les autorités
Dans certaines juridictions, l'information doit être fournie à une autorité régulatrice pour assurer le respect des divers règlements relatifs au financement politique. Toutefois, cette information n'est pas rendue publique ou ne l'est que sommairement.
En Allemagne, par exemple, « les partis doivent soumettre des états annuels de comptes au président du Bundestag, qui les publie en tant que document législatif. Un comptable agréé doit avoir certifié ces états financiers. Un exposé plus détaillé des finances du parti n'est pas rendu public. La justesse de ce rapport n'est garanti que par le comptable qui le certifie et qui a accès à toute information et documentation pertinentes. En comparaison avec les standards américains, les exigences allemandes en matière de divulgation et les procédures de déclaration sont minimales. »56
Par le public
Même dans les pays où l'information est disponible au public sous forme de relevés ou de rapports officiels, il y a de larges variations quant à la facilité d'accès qui est offerte. Il y a principalement trois niveaux d'accès.
1. L'information est disponible à un bureau du gouvernement mais un membre du public doit visiter ce bureau en personne pour voir l'information. Ceci peut être particulièrement problématique si l'information est tenue dans un grand nombre de bureaux différents.
2. L'information est publiée dans un rapport officiel.
3. Des mesures spéciales sont prises pour rendre l'information facilement disponible, en particulier sur Internet, et les listes des contributions au-dessus du seuil de divulgation sont automatisées et sont donc faciles à repérer par recherche électronique (par nom, adresse, montant, date de la contribution, etc.).
La Federal Election Commission des États-Unis est un exemple d'organisation régulatrice qui est allée fort loin pour mettre de vastes quantités d'information à la disposition des membres du public. L'efficacité de l'opération de divulgation est limitée, cependant, du fait que les règles de divulgation sont criblées de trous. Dès lors, quantité d'informations sont connues à propos d'une portion seulement des versements politiques.
Par les médias
À moins qu'il n'y ait une insinuation de scandale, les journaux ne sont pas enclins à publier les détails des rapports officiels que les candidats consacrent à leurs dépenses électorales. Si les autorités régulatrices veulent s'assurer que ces rapports soient diffusés largement, elles peuvent stipuler qu'ils doivent être publiés dans certains journaux.
En Grèce, tout candidat est obligé de publier un résumé de ses dépenses de campagne dans deux journaux de sa circonscription électorale. Toutefois, dans les élections tenues en 1989 et en 1993, de nombreux candidats négligèrent de se conformer à cette exigence. Des 300 députés élus, seulement 200 se conformèrent à l'expiration de la date limite et seulement après des requêtes répétées du président du Parlement.57
En Égypte, il doit être fait rapport dans les journaux des contributions aux partis équivalentes à au moins 150 $US. Cette disposition a été critiquée comme un moyen de restreindre les contributions aux partis d'opposition. Pour étayer ce point de vue, ceux-ci font valoir que la mesure impose des frais additionnels aux partis qui reçoivent des contributions politiques et qu'elle place les futurs donateurs devant la possibilité de voir leur appui actif à des partis opposés au gouvernement publié de cette manière.