Certains systèmes à représentation proportionnelle (RP) tendent à aboutir à une centralisation du pouvoir au sein des partis. Un compte rendu typique donne le résumé suivant :
Dans tous les pays ayant quelque forme de représentation proportionnelle de liste, les positions des candidats sur les listes sont presque aussi importantes que leur présence sur ces listes. Dans chaque circonscription, chaque parti a droit seulement à un nombre de sièges en proportion avec sa part des voix. D'habitude ces sièges vont aux candidats en tête de liste successivement jusqu'à ce que le quota soit épuisé. Dès lors, chaque liste de parti comporte quelques candidatures solides au sommet et quelques candidatures marginales juste en dessous de celles-ci; les autres sont sans espoir.
Dans la plupart de ces pays, les pouvoirs de surveillance des agences nationales ou régionales de parti incluent généralement le pouvoir de déterminer l'ordre final dans lequel les noms apparaîtront sur la liste du parti dans chaque circonscription. Dans les partis où existent de fortes factions qui doivent être représentées convenablement, ce processus joue un rôle particulièrement important pour que les factions demeurent satisfaites et les partis unis. 13
Ranney donne l'exemple du parti Likud en Israël. En 1977, le parti était un amalgame de trois factions principales. Chacune d'elles avait été dans le passé un parti indépendant avec sa propre liste. Dans le système de représentation proportionnelle d'Israël, le pays tout entier forme une circonscription unique de 120 sièges : dès lors les 40 premières candidatures étaient considérées solides, les 40e à 45e marginales et les 46e à 120e sans espoir. Après de délicates négociations parmi les trois groupes, les dirigeants nationaux placèrent les candidats comme suit : des 43 premières places le Likud obtint les numéros 1 (Begin), 4, 6, 8, 11, 13, 14, 17, 19, 22, 24, 26, 27, 29, 32, 33, 35, 37, 39, et 42; les libéraux reçurent les numéros 2 (Erlich), 5, 7, 9, 12, 18, 20, 23, 30, 34, 38, 41, et 43; et le La'am se vit octroyer les numéros 3 (Hurvitz), 10, 15, 21, 28, 31, 36 et 40. Le numéro 16 fut alloué au dernier moment à un membre dirigeant du Parti libéral.
Pour plus d'informations, voir aussi Systèmes de représentation proportionnelle.