Sens divers du terme adhésion
Dans certains partis politiques, la carte de membre est comme un passeport tenu par les citoyens d'un pays. Un individu paie une cotisation donnée, valable pour une période donnée, signe une déclaration d'adhésion aux principes du parti, reçoit une carte de membre, un numéro de matricule et une place sur la liste nationale des membres du parti. En outre, il reçoit certains droits en sa qualité de porteur d'une carte de membre - citoyen du parti.
En fait, ce modèle classique d'adhésion est loin d'être universel. Aux États-Unis, par exemple, les partis démocrate et républicain n'ont rien qui soit approchant du système des porteurs de carte de membre. En Grande-Bretagne, la méthode adoptée dans le passé par le parti conservateur a été beaucoup moins formelle que celle décrite ci-dessus. Comme une cotisation de membre n'a pas été fixée, il a été impossible de faire une distinction nette entre l'argent reçu à titre de cotisation et à titre de contribution.
Selon Maurice Duverger, la distinction principale en matière d'adhésion est entre les partis socialistes (les sociaux démocrates allemands sont le cas classique) et les partis cadres du centre et de centre-droite. C'est dans les partis de centre-gauche, soutenait Duverger, que les cotisations d'adhésion ont joué le rôle le plus important dans la récolte de fonds. Ceci provient du fait que ces partis comptent principalement sur l'appui des classes ouvrières. Ils devaient accumuler leurs fonds grâce à un grand nombre de petites cotisations. En revanche, les partis de centre-droite pouvaient souvent obtenir le soutien de notables locaux fortunés. Dès lors, un système strict de collecte des cotisations n'était pas nécessaire.
Bien que cette hypothèse paraisse plausible, elle ne correspond que vaguement aux réalités modernes. Les différences dans la nature de l'adhésion au parti sont les plus marquantes entre pays plutôt qu'entre différents partis au sein d'un même pays. Par exemple, l'adhésion est particulièrement bien organisée, bien définie et une source de fonds considérable pour une série de partis en Allemagne et en Autriche.
Les cotisations de membres comme source de revenus pour le parti
Dans la plupart des pays, le niveau des adhésions est à la baisse. Le revenu des cotisations est rarement un élément majeur du revenu d'ensemble du parti. Une étude comparative récente du financement politique dans les pays d'Europe a conclu que les cotisations de membres ne jouaient qu'un rôle limité dans le financement des partis aujourd'hui. « Selon les statistiques financières des partis -- qui ne sont, cependant, pas entièrement comparables -- les partis recueillent moins du quart de leur revenu total des cotisations de leurs membres. » 29
L'aide de l'État et son impact sur les cotisations individuelles
Les adversaires de l'aide financière d'État aux partis politiques ont souvent fait valoir qu'une telle aide aura pour effet d'éliminer les incitations des partis à recueillir les cotisations de leurs membres. Les adeptes de l'aide d'État ont rétorqué que, dans certains pays où les partis reçoivent des subventions publiques généreuses (comme en Allemagne), les niveaux de revenu des cotisations n'en sont pas moins restés relativement élevés.
Nouvelles méthodes de recueillir les cotisations des membres
Avec l'apparition des cartes de crédit, des listes d'adresses automatisées, et du publipostage, il y a eu un changement (constaté, par exemple, en Grande-Bretagne) dans la manière dont les partis politiques recueillent les cotisations de leurs membres. Dans le passé c'était la tâche des activistes du parti de se déplacer de porte à porte pour ramasser les cotisations des membres existants et pour recruter de nouveaux membres. Cette méthode face à face a fait place à des techniques automatisées. Grâce à la technologie moderne, les listes d'adresses et les registres de paiement sont automatisés, les cotisations sont renouvelées par appels transmis surtout par publipostage et les membres peuvent payer par carte de crédit.
Il y a quelque indication que la méthode moderne impersonnelle de recueillir les cotisations a abouti à une augmentation de leur montant et, dans certains cas, à un accroissement du nombre de membres. Au demeurant, il est beaucoup moins vraisemblable que les membres recrutés par publipostage participent à des activités du parti que ceux recrutés de la manière traditionnelle.