Une façon de contourner les
désavantages associés au système à deux tours est de fusionner le premier et le second
tour et d’en faire une seule élection. Il y a plusieurs manières de réaliser
ceci. Le vote alternatif est une solution évidente; il est utilisé pour l’élection
du président en Irlande. Un candidat ayant récolté moins de votes, mais
obtenant un grand nombre de votes de deuxième choix, peut dépasser les
candidats qui le précèdent. L’exemple le plus récent d’un président élu grâce
au transfert des choix est l’élection en 1990 de Mary Robinson à la présidence
irlandaise.
Une seconde possibilité est le système
préférentiel utilisé pour les élections présidentielles au Sri Lanka et pour
celles du maire de Londres, il est connu comme étant le vote supplémentaire. Les électeurs sont invités à indiquer le candidat qui constitue leur
premier choix et aussi, celui qui constitue leur deuxième choix (et leur
troisième choix au Sri Lanka). La manière de procéder varie selon les endroits :
au Sri Lanka, les électeurs sont invités à inscrire le chiffre 1, 2 et 3 à côté
des noms des candidats de la même manière dont cela se fait sous le scrutin à vote
alternatif et sous le scrutin à vote unique
transférable. À Londres, on ne requiert aucun nombre; le bulletin de
vote comprend deux colonnes, l’une pour le premier choix et l’autre, pour le second
choix. Les électeurs sont invités à indiquer leurs choix dans la colonne
correspondante. Les électeurs n’ont ainsi aucun chiffre à inscrire.
Le dépouillement se déroule de la même façon dans
les deux cas : si un candidat obtient une majorité
absolue des votes de premier choix, il est automatiquement déclaré élu. Si
aucun candidat n’obtient la majorité absolue, on élimine tous les candidats à l’exception
des deux premiers et leurs votes de deuxième choix (ou les votes de deuxième et
de troisième choix au Sri Lanka) sont transmis à l’un ou l’autre des deux
premiers candidats, selon l’ordre de préférence indiqué. La personne qui obtient
le plus grand nombre de votes au terme de ce processus est élue.
Les désavantages associés au vote
supplémentaire comprennent sa complexité accrue et le fait qu’on demande aux électeurs de
deviner dans les faits lesquels des candidats seront les deux premiers et ainsi
éviter de gaspiller leurs votes. Ces éléments qui distinguent le vote
supplémentaire du vote alternatif ne changent rien au fait que les deux visent
le même objectif de base : s’assurer que tout candidat élu à une élection
bénéficiera du soutien d’une majorité absolue de l’électorat. L’utilisation des
votes préférentiels pour exprimer un deuxième choix signifie qu’un second tour de vote n’est
pas requis, sans compter des économies importantes et des avantages sur le plan
administratif, logistique et de la sécurité.

