Une gouvernance efficace ne se fonde pas seulement sur ceux qui sont au
pouvoir mais presque tout autant sur les opposants qui les surveillent. Le
système électoral doit aider à assurer la
présence d’un groupe d’opposition viable qui peut, de façon critique,
évaluer les lois, soulever des questions sur le rendement de l’exécutif, faire
observer les droits de la minorité et représenter ses électeurs de manière
efficace.
L’efficacité des groupes d’opposition requiert une représentation suffisante
(en supposant que les résultats obtenus lors des élections le justifient) et
dans un système parlementaire, ces groupes doivent être à même de présenter une solution réaliste au
gouvernement en place. Évidemment, la force de l’opposition est fonction
d’autres facteurs qui dépassent le choix du système électoral; mais si le
système lui-même rend l’opposition impuissante, c’est la gouvernance
démocratique qui s’affaiblit.
Par exemple, en Nouvelle-Zélande, une raison importante du changement de système
électoral vers celui du scrutin mixte avec
compensation était la sous-représentation systématique des plus petits
partis d’opposition sous le système du scrutin majoritaire
uninominal. Parallèlement, le système électoral devrait empêcher le
développement d’une attitude de style « le vainqueur remporte tout », laquelle empêche les
dirigeants de voir les autres opinions, les besoins et les désirs des électeurs
de l’opposition, une attitude aussi qui perçoit les élections et le
gouvernement lui-même comme un exercice à somme nulle.
Dans un système présidentiel, le président doit pouvoir compter sur le soutien
d’un groupe important de parlementaires; cependant, le rôle des ceux qui sont dans
l’opposition et qui scrutent les projets des lois du gouvernement est tout
aussi important. La séparation des pouvoirs entre le législatif et l’exécutif
donne à tous les législateurs, et non pas seulement ceux de l’opposition, la
mission de surveiller l’exécutif. Il est donc important d’accorder une
attention particulière aux éléments du système électoral qui concernent l’importance
relative des partis et des candidats politiques, de même qu’aux rapports qu’entretiennent
les partis et leurs membres élus.

