La responsabilité est l’un des
fondements du gouvernement de représentation. Son absence peut en fait conduire
à une instabilité à long terme. Un système politique responsable est celui où le
gouvernement est responsable devant les électeurs au plus haut degré possible.
Les électeurs devraient pouvoir influencer la forme que prend le gouvernement,
soit en changeant la coalition des partis au pouvoir, soit en sanctionnant, par
le rejet, le parti qui a manqué aux engagements qu’il a pris. Les systèmes
électoraux qui sont bien conçus facilitent cet objectif.
La sagesse conventionnelle dans ce domaine peut s’avérer
simpliste. Traditionnellement, les systèmes à majorité simple comme le système
majoritaire uninominal (SMU) ont été perçus comme favorisant la prise du
pouvoir par un seul parti, alors que les systèmes de RP ont été associés aux
coalitions multipartites. Alors qu’en général la logique de cette association
demeure valable, ces dernières années il y a eu suffisamment d’exemples d’élections
sous le SMU ayant conduit à des coalitions multipartites (p. ex. en Inde) ou
des élections sous la RP
ayant conduit à l’élection d’un gouvernement dirigé par un seul parti fort (p.
ex en Afrique du Sud) pour soulever des doutes quant à la présomption qu’un
système électoral donné ne peut produire qu’un type particulier de
gouvernement. Il est évident que les systèmes électoraux ont une incidence
importante sur les grandes questions de gouvernance, et cela vaut autant pour
le système présidentiel que pour le système parlementaire.

