Plusieurs pays, qu’il
s’agisse de démocraties nouvelles ou établies, utilisent le vote à distance afin d’accroître la participation. Le
vote à distance peut avoir lieu dans un endroit autre que le bureau de vote de
l’électeur ou à un autre moment, ou encore il peut être envoyé par la poste ou
exprimé par procuration.
Quand les conditions requises pour être admissibles au vote à distance sont
minimales, celui-ci peut constituer un pourcentage important des suffrages. En
Finlande, il s’est déjà élevé à plus de 37 % de l’ensemble des suffrages, alors
qu’aux élections législatives de 2003 aux Îles Marshall, il a atteint 58 %
des suffrages. En Suède, où il avoisine régulièrement 30 %, les électeurs
peuvent également changer leur vote exprimé d’avance si jamais ils se déplacent
et se trouvent, le jour de l’élection, à pouvoir être au bureau de vote qui
leur a été assigné. Son utilisation peut avoir des incidences sur la conception
du système électoral et au premier plan viennent les enjeux d’intégrité.
Il est plus facile de tenir un
vote à distance avec un système national de représentation proportionnelle à
scrutin de liste (RPSL) n’ayant qu’une seule liste par parti. Organiser un tel
vote avec un système utilisant des circonscriptions uninominales pourrait
s’avérer très compliqué et exigerait que les bulletins de plusieurs
circonscriptions électorales soient placés à plusieurs endroits. De manière particulière, si le vote à l’extérieur du pays doit être mis en
œuvre, les modalités pratiques entourant le fait d’acheminer le bon bulletin de
vote à chaque électeur doivent être examinées attentivement. Exiger des ambassades
d’un pays de délivrer des bulletins de vote peut s’avérer pour le moins
compliqué dans un système comptant un nombre important de circonscriptions
électorales, en raison du défi logistique pour s’assurer que chaque ambassade
reçoit les bons bulletins de vote et qu’elles les remettent aux bons électeurs.
Si les bulletins de vote doivent être acheminés par la poste, ceci aura une
incidence sur le calendrier électoral, car les bulletins devront avoir été
complétés et être prêts bien avant le jour de l’élection.
Une fois que les gens à l’extérieur du pays ont voté, leurs bulletins
peuvent être : ajoutés aux bulletins de vote par correspondance dans les circonscriptions
où ils résident (comme c’est le cas en Nouvelle-Zélande); comptabilisés au sein
de circonscriptions uninominales (ou plurinominales) pour les gens à l’étranger
(comme c’est le cas en Croatie); liés à une ou plusieurs circonscriptions en particulier
(comme c’est le cas en Indonésie); ou simplement ajoutés aux suffrages exprimés
à l’échelle nationale lorsque les sièges sont attribués selon un système
national de RPSL (comme c’est le cas en Hollande).

